Wandering Soul | TERMINÉE |

Chapitre 29

Erinn

La journée a bien commencé, il y a déjà quelque temps. Tout le monde s'affaire pour être prêt à l'heure et surtout pour ne pas manquer le mariage. C'est un grand événement pour la famille Smith et également pour les Carter, bien qu'il ne reste plus que moi, malheureusement. Et c'est surtout un grand jour pour les fiancés qui, dans quelques heures, deviendront mari et femme.

Voir Manon si heureuse me rend également heureuse. Son grand jour est arrivé, pour la joie de tous. Bien que mon retour ait compliqué beaucoup de choses, je ne m'attendais pas à ce que revenir dans ma ville natale mette autant de désordre dans ma vie, bien qu'elle fût déjà chaotique, et dans celle des autres, même si je sais que personne ne m'en veut. Nous sommes une famille, et quand l'un de nous a besoin d'aide, nous agissons sans hésiter. Cela peut être bénéfique ou non.

Le mariage débute dans environ deux heures et le stress est palpable, car les futurs époux nous transmettent leur nervosité. Manon et Aaron ne se sont pas vus depuis hier soir et leur anxiété est évidente à chaque fois que l'un de nous va les voir. Ils posent des questions, souvent répétitives.

« Est-ce qu'elle va bien ? »

« Est-ce qu'il n'est pas mort ? »

« Les préparatifs se passent bien ? Tout est-il prêt ? »

« Il ou elle me manque. »

Et encore tellement plein d'autres...

Cela fait environ une heure que l'on devient fou, je ne vais plus leur rendre visite de peur de devenir folle moi-même. Ensuite, je dois me préparer, la coiffeuse va bientôt arriver. Pour l'instant, elle s'occupe de la mère des Smith. Après avoir terminé les préparatifs, je retourne vite dans ma chambre. Je retire la robe de demoiselle d'honneur de sa housse pour éviter qu'elle ne se froisse. Une fois la robe et les talons enfilés, la coiffeuse frappe à ma porte et entre après que je lui aie donné la permission.

- On part toujours sur la même chose ?

Je hoche la tête avec un léger sourire. La tendresse d'Anaé, que ce soit dans ses gestes ou ses mots, me fait penser à l'innocence de la jeune fille que j'étais il y a quelques années. Bien qu'elle ne soit pas beaucoup plus âgée que moi, elle semble conserver une jeunesse éternelle, à travers ses manières et sa bienveillance.

Une belle époque résolue pour moi. Je lui souhaite sincèrement de préserver cette essence d'elle-même aussi longtemps que possible dans sa vie. Anaé s'affaire à coiffer mes cheveux, plaçant des pinces ici et là pour éviter que des mèches ne retombent et ne gênent son travail. Au fil du temps, j'en découvre davantage sur elle et sur ses objectifs dans la vie.

Je comprends l'origine de son innocence. Ses parents l'ont toujours soutenue dans ses objectifs et dans ses décisions. Ils l'ont protégée, peut-être un peu trop selon elle, par crainte de la perdre prématurément. Je peux saisir cette inquiétude, mais cela l'a quelque peu étouffée. Elle n'a pas pu vivre pleinement sa vie, comme elle l'aurait souhaité, en sortant faire la fête jusqu'au matin, en buvant avec ses amis ou en ayant des petits amis pendant son adolescence. Elle ne leur en tient pas rigueur pour cette protection excessive, mais désormais, Anaé savoure sa vie à sa manière.

Environ une heure plus tard, ma coiffure est achevée. Un chignon avec des mèches bouclées tombant librement autour de mon visage, coiffé à la perfection. Il est maintenant temps pour la maquilleuse d'intervenir. Anaé rassemble ses affaires et se dirige vers la porte, me disant au revoir en partant.

- Envole-toi, petite chenille !

Je la taquine en riant et elle s'en va en rigolant, me souhaitant une très bonne soirée. Je prends une cigarette de mon paquet et me dirige vers le balcon. Ressentant le besoin urgent d'une pause cigarette, je l'allume avec mon briquet et prends une première bouffée. Cela me relaxe presque instantanément, et la maquilleuse fait son entrée dans la chambre.