Chapitre 6 : Ange de la mort

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PDV Lukas :

Je me suis levé ce matin en repassant en boucle dans ma tête les mots de ma soeur.
Détruite,
Brisée,
Ils ont détruit ma soeur.
Mon ange
Ils lui ont brulé les ailes
L'ont plongée en Enfer.
Mais elle s'en est sorti
Elle en est sorti.
Mon ange a traversé l'Enfer des hommes pour en ressortir plus forte encore.
Du moins,
C'est ce qu'elle a voulu me faire croire.
J'ai bien vu au fond de ses prunelles l'éclat qui avait changé.
Je lui ai promis leurs têtes et elle les aura.

En sortant mon téléphone je remarque une dizaine d'appels en absence de la part d'un numéro inconnu. Je choisis de ne rien faire après tout si c'était important j'aurai eu un message.

Je monte dans ma voiture et me dirige vers le quartier général de mon organisation où nombre de mes hommes doivent m'attendre de pied ferme. 5 ans que je suis parti sans explications en les laissant avec comme dirigeant un connard comme Marcus. Il va falloir que je fasse un peu de ménage dans cette bande d'enfoirés.
Je pensais emmener Angelika avec moi pour qu'elle me montre qui étaient ceux qui lui avait fait du mal, mais je n'ai pas eu le coeur de lui faire subir ça une nouvelle fois. Revoir encore le visage de tous ceux qui ont osé la toucher, la salir. C'était à moi de prendre la responsabilité des actes de ceux que j'appelais mes hommes. Je lui ai fait une promesse que je compte bien tenir. Une balle par larme versée.
Mes mains se crispent sur le volant en repensant à son visage quand elle me racontait ce qu'elle avait vécu. Encore quelqu'un que je n'ai pas su protéger. Tout ça pour quoi ? Parce qu'elle n'était pas la fille de la grande Anthéa Karagiannis ! Bordel ! Aucun de nous deux l'était. Nous étions les putains d'enfants d'un des nombreux libertinages de mon père.
Même dans la tombe leurs fantômes continuaient de nous causer du tort.

Et pourtant j'étais le fils prodige de cette famille, leur άρχοντας ( seigneur ) , l'ange de la mort. Celui qui tuait sans scrupules, avec plaisir, qui apportait la mort partout mais que la mort elle-même fuyait. Tout ça à cause de quoi ? D'un oracle demandé à ma naissance par l'inconscient qui me sert de père.
Ce vieillard leur avait dit ce qu'ils voulaient entendre mais cela avait suffi.




Après 20 minutes de trajet me voilà enfin arrivé.
Cet immeuble était dans la famille Karagiannis depuis des générations. Il avait toujours servi de couverture aux véritables activités de la famille. Situé en plein coeur d'Athènes, il permettait un accès rapide au Parlement et au palais présidentiel.
Je poussai les portes de l'entrée, intrigué et contrarié par l'absence de gardes.
Qu'est ce qu'il se passait encore dans ce putain de cartel ?

Arrivé à l'intérieur je remarquai une fois de plus qu'il n'y avait personne. C'est quoi ces conneries ? Où sont mes putains d'hommes ? Je m'approchais du bureau d'accueil où il devrait y avoir un secrétaire à tout moment.
Il était assis et regardait la vidéo d'un humoriste. Nan mais je les paye pour quoi au juste ? Je me raclai la gorge pour signaler ma présence.
Le brun releva les yeux de son portable pour voir qui l'avait dérangé dans son visionnage.
Il haussa un sourcil avant de prendre la parole d'une voix agacée.

- Les livreurs et les demandeurs on vous a déjà dit qu'il fallait passer par la porte arrière qu'est-ce que vous comprenez pas ? C'est pas compliqué pourtant. C'est comme quand tu baises, si tu passes par devant c'est pas comme si tu passais derrière, pourtant tu fais la différence alors essaye d'ancrer ça dans ton petit crâne ! C'est pas parce que t'as pas beaucoup étudié que tu dois me faire payer les frais de ton incompétence. il souffla exaspéré par la situation.

Je choisis une approche différente de celle que j'aurai eue 5 ans plus tôt. Voyons comment il réagira. Je lui répondis d'une voix calme teintée de stress feint.

Blackbell, au coeur des ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant