Chapitre 11

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Une main me secoue l'épaule sans grande délicatesse, mais n'ayant pas envie de me lever je me cache sous la couette avec un soupir à l'attention de la perturbatrice :

- Mirko, laisse moi encore cinq petites minutes...

- On a pas cinq minutes, Poulet, alors fait moi le plaisir de te dépêcher, ça empeste le désinfectant ici, s'exclame une voix grave que je reconnaîtrais entre mille.

Je me relève brusquement sans faire attention à ma plaie, envoyant valser la couverture et me jette dans les bras de Dabi. Mes mains autour de son cou, mon front collé à sa poitrine, je le serre aussi fort que je peux me le permettre. 

J'entends son cœur s'accélérer, sans doute surpris par mon mouvement mais après quelques secondes d'hésitation ses bras m'entourent délicatement. Me souvenant de l'attaque d'il y a trois jours, je m'écarte de lui, inspecte son corps à la recherche de la moindre blessures les sourcils froncés et la mine soucieuse lui demande :

- Où étais-tu passé ces derniers jours, je t'ai appelé maintes fois tu n'as pas répondu ?

- Je t'ai laissé une lettre, tu ne l'as pas lu, m'interroge t-il tout en se dirigeant vers la salle d'eau.

- Une lettre ?! Tu plaisantes elle devait contenir à peine deux phrases, sans grandes informations. Un simple " j'ai des choses à faire" n'ai pas très indicatif Dabi, tu aurais pu au moins répondre à mes appels, je lui réplique d'un ton de reproche.

Il sort de la pièce, son T-shirt dans la main, la mine étonnée puis un sourire ravi aux lèvres s'exclame :

- Tu t'es inquiété pour moi ?

- Inquiété, c'est un bien grand mot mais je n'étais pas tranquille effectivement, je lui répond d'un air obstiné.

Il s'avance lentement vers moi, ses yeux dans les miens, une expression joueuse collée au visage. Il s'arrête à quelques centimètre à peine de mon visage, se penche dans ma direction cette fois un sourire gourmand dévorant ses lèvres et mon cœur en manque un battement, je déglutis avec peine, la tension augmentant d'un cran dans la pièce quand la porte s'ouvre brusquement :

- Hawks, j'espère que tu es réveillé, je t'ai ramené des brochette de boulette de poulet, s'exclame la voix de Mirko dans l'entrée de la chambre.

Je m'écarte rapidement de Dabi avant que cette dernière ne nous voit.

- Mirko, j'ignorais que tu passerais ce matin aussi, tu es sûre de ne pas avoir de travail, je n'aimerais pas être responsable de ton retard à l'Agence, je lui réponds. 

- Oh mais puisque je te dis que la Commission Héroïque m'a donné des vacances, à t'entendre on dirait que tu veux te débarrasser de moi, s'exclame t-elle en se dirigeant vers le centre de la pièce après avoir enlevé ses chaussures.

Son sourire s'efface quand elle découvre Dabi, à moitié dévêtu, dans la chambre avec moi. Un léger froncement de sourcils vient troubler son visage puis elle se tourne vers moi dans l'attente d'une explication :

- Qui-est-ce ?

- Mirko je te présente Dabi mon...stagiaire ? Ou plutôt mon ami, c'est lui qui s'est occupé de moi ces dernières semaines, me fait rectifier le haussement de sourcils de la part de ce dernier. Dabi je te présente Mirko ma...-

- Sa meilleur amie depuis pas mal d'années maintenant. Simple curiosité, Hawks, s'il était chargé de s'occuper de toi, où était-il ces derniers jours ?

Sa remarque laisse un silence pesant, je me tourne en direction de Dabi dans l'attente d'une réponse, ce dernier soupire, passe devant nous pour récupérer un paquet visiblement emballé précipitamment pour me le tendre et s'exclame :

- J'aurais préféré te l'offrir en tête-à-tête mais bon... Joyeux anniversaire Poulet.

Mon regard passe de Dabi au cadeau, la culpabilité augmentant peu à peu. Je comprend maintenant pourquoi il avait disparu et ma réaction puérile de toute à l'heure me brûle les joues de honte. Je me tourne vers Mirko, qui n'a pas bougé ni dit quoique ce soit :

- Tu peux nous laisser s'il te plaît ?

Elle soupire, jette un regard à Dabi puis s'en va en refermant la porte derrière elle. Une fois seul je me retourne vers ce dernier, la gorge nouée par la gêne, prêt à m'excuser quand il m'interrompt :

- Je suis désolé de m'être absenté pendant tout ce temps et de t'avoir inquiété Hawks, j'avais juste besoin d'air.

- Je comprend, je m'excuse aussi pour son comportement ou devrais-je dire notre comportement, ces derniers jours ont été difficiles pour tout le monde je pense.

- Tu as vu l'attaque à la télévision n'est-ce-pas.

Sa phrase n'est pas vraiment une question mais je hoche tout de même la tête. 

Il soupire, pose le paquet sur mon lit puis se dirige vers la télévision. Celle-ci affiche encore les images sanglantes des nombreuses victimes de l'attaque de l'Alliance Super-Vilains, quand soudain l'écran devient noir et que le son diffusé par les petites enceintes cesse son horrible grésillement.

- Voilà, plus de chaînes d'infos jusqu'à nouvel ordre, compris ?

- D'accord mais évite aussi de disparaître de la surface pendant plusieurs jours, qui vais-je taquiner à longueurs de journée moi sinon, plaisantais-je pour détendre l'atmosphère.

Il ricane légèrement puis, délicatement me prend la main pour me diriger vers mon lit où le cadeau patiente depuis plusieurs minutes.

- Il y a mieux comme endroit pour offrir un cadeau mais je me rattraperais.

Son aveu me fait sourire puis me rappelant ses paroles l'interroge :

- Comment as tu su pour mon anniversaire, je ne te l'ai jamais dit ?

- Un magicien ne révèle jamais ses secrets, s'exclame t-il d'un air mystérieux.

Je rigole faiblement puis m'affaire à l'ouverture du paquet quand je me rend compte que les motifs, que je prenais au début pour des fleurs, sont en fait des coqs au plumage aussi rouge que mes ailes :

- Tu n'imagines pas à quel point cela a été compliqué de trouver un papier cadeau avec ce genre de motifs, j'ai dû faire au moins cinq boutiques, m'explique t-il et je rigole à sa remarque.

Une fois débarrassé du papier je découvre un coffret en bois avec une écriture calligraphique dès plus fine et j'y lis :

"Les enquêtes du Louvre"
Partie 2

Une fois l'information parvenue à mon cerveau, je ne peux qu'exprimer ma joie en lui sautant dessus, mais visiblement Dabi n'étant pas préparé à un tel assaut, nous nous retrouvons tout deux au sol. Nos deux visages  séparés d'à peine quelques centimètres, nos souffles se mélangent au grés de nos respirations, nos regards plongés l'un dans l'autre. L'émotion étant à son apogée je ne sais que dire pour lui montrer ma gratitude, je murmure alors un simple "merci" qui renferme pourtant tellement de choses.  Ses yeux s'illuminent puis doucement nos visages se rapprochent et nos lèvres se rejoignent dans un baiser.

Et Si On Inversait Les Choses ? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant