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Octobre 2020 - une nuit suspendu à un fil

- Putain d'idée de concept de meeeeerrrrrddddeeeeee - hurla Benjamin alors qu'il avançait doucement mais surement vers son hamac qui se situait quelques mètres plus loin.

Finalement après plusieurs mois de mise en place, les deux complices se retrouvaient vraiment à faire cette vidéo. Ils vivaient actuellement la consécration d'une des idées les plus tordues qui avait traversé l'esprit du plus jeune quelques semaines plus tôt quand le pays s'était retrouvé confiné.

Ils allaient passer la nuit dans un hamac suspendu à un fil relié entre deux montagnes... Leur vie était folle. Tout simplement folle. Et aucun des deux n'échangerait sa place avec personne. Ils vivaient des moments uniques car dans le monde, qui pourrait se venter d'avoir dormi dans ces conditions ? Certainement personne en dehors d'eux deux.

La vie était passée à une vitesse phénoménale depuis la fin du confinement au mois de mai. Les deux amis ainsi que leur petite société avaient retrouvé très rapidement leurs habitudes et les concepts plus amusants les uns que les autres avaient petit à petit vu le jour. Et si depuis mai tout les deux avaient eu l'occasion de refaire des vidéos de nuit quelque part, celle d'aujourd'hui était spéciale. Spéciale car pour la première fois elle était réellement dangereuse.

Dormir dans une cabane dans le jardin, dans une pièce remplie de boules de plastique, en Islande ou dans le désert n'avait rien de dangereux. Et si les vidéos où ils avaient passé la nuit dans une grotte, sur un lac ou sur un lit de fortune sur une falaise avaient été plus hard que les autres, celle qu'ils tournaient maintenant avait atteint un nouveau niveau. Ils n'étaient plus maitre de leurs destins, suspendu à un fil entre deux montagnes.

Mais pourtant Benjamin ne refusait jamais les concepts de Pierre. C'était à chaque fois une expérience unique qu'il avait l'occasion de vivre et qu'il finirait par regretter de ne pas avoir fait si tout se passait bien pour son partenaire. Pas une seule fois il n'avait émit le moindre refus ou le moindre doute, faisant une confiance aveugle en son binôme. Si la vidéo voyait vraiment le jour à un moment donné, c'est que les conditions nécessaires étaient assurées. Alors il fonçait toujours tête baissée et accompagnait son camarade dans ces aventures. Et pas une seule fois jusque'à maintenant  il avait regretté de le faire.

Pourtant aujourd'hui quand ils étaient arrivés après plusieurs heures de randonnée au spot où ils allaient passé la nuit, le ventre de Ben se tordit d'appréhension. Pourquoi avait-il accepter déjà ? Pour la première fois depuis le début de cette série de vidéo, Ben avait peur. Peur pour lui, peur pour sa vie que quelque chose se passe mal, que le fil casse ou que le vent l'emporte en pleine nuit. Mais il avait aussi et surtout peur pour Pierre. Et si tout se passait bien pour lui mais pas pour son ami ?

Ce qui le terrorisait le plus en réalité n'était rien d'autre qu'il arrive quelque chose à son grand blond. Car même si Pierre n'avait à la base pas peur du vide, Benjamin savait qu'une fois dans le hamac ce ne serait plus forcément la même histoire et il ne pourrait pas se tenir près de lui pour le rassurer si jamais Pierre était prit de panique à un moment dans la nuit. Et s'il y avait bien une chose que Ben ne voulait pas voir c'était la peur et la panique dans le regard azur de son ami.

Depuis le déconfinement les deux compères ne s'étaient plus lâchés. Presque 6 mois étaient passés et leur complicité n'avait fait qu'accroître de jour en jour, de vidéo en vidéo. Ils avaient passer une très grande partie de l'été ensemble, avaient voyagé dans la France avec leurs collègues de maison grise, tourner des vidéos chaque fois plus incroyables les unes que les autres, etc. Et si leur complicité était déjà énorme à la base, elle n'avait fait qu'accroitre depuis les 6 derniers mois. Et elle continuait chaque jour un peu plus à grandir.

Le 25 novembre: une date particulière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant