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11 mai 2020 - un confinement révélateur 

Presque deux mois venaient de s'écouler depuis le début du confinement et c'était peu dire que d'affirmer qu'ils avaient été les plus longs de la vie de Benjamin. Car s'il était réputé auprès de ses proches comme un gros casanier qui préférait passer la soirée devant Netflix plutôt que sortir et faire la fête avec ses amis, jamais il ne s'était sentit aussi mal chez lui.

Le covid avait débarqué dans la vie de la petite société de Maison Grise et ses salariés comme dans celles de tout les français: de manière brutal et très virulente. Et si au début de l'année 2020, alors qu'on commençait petit à petit à en entendre de plus en plus parler, jamais ils n'avaient imaginé que seulement quelques semaines plus tard ils se retrouveraient tous enfermé chez eux, sans aucune possibilité de se voir.

Ces huit semaines avaient été les plus horribles dans la vie de Benjamin. Dans la vie en général il ne se sentait plus seul depuis bien des années, ayant trouvé ce travail et ses collègues comme un véritable havre de paix, de bonheur et de force. Se retrouver seul dans son appartement du matin au soir avait été horrible à gérer. Oui il adorait à la base être chez lui tranquille, posé dans son canapé devant une série ou un bon film après avoir manger un bon plat qu'il se serait lui-même cuisiner. Mais ça il aimait le faire après une journée où il avait côtoyer ses amis, eu l'occasion de discuter avec des gens, s'était baladé dans les lignes du métro parisien...

Non définitivement ce confinement avait été compliqué à gérer pour lui. Célibataire, sans enfants ni animaux de compagnie, vivant dans un appartement dans le coeur de Paris, il l'avait très mal vécu. La solitude lui avait pesé au bout de seulement quelques jours et ce n'étaient pas les apéros WhatsApp qui avaient réussi à changer quoi que ce soit.

Son frère qui vivait lui aussi sur Paris lui avait pourtant proposé à l'annonce du confinement de venir le passer avec lui mais Benjamin avait décliné poliment. Il allait sur ses 35 ans et avait quitté le cocon familiale depuis une bonne quinzaine d'années. Il ne s'était pas senti capable de cohabiter avec son frère et sa famille, bien qu'il les aimait de tout son coeur. Ben était un solitaire dans l'âme et pensait alors réussir à gérer ce moment tranquillement de son côté. Il s'était bien trompé et avait très vite regretté d'avoir refusé l'offre de son cadet. Son appartement manquait cruellement de vie, le son qu'émettait la télévision ne le comblait plus depuis des semaines.

Maison Grise et ses employés lui manquaient aussi terriblement. Il avait ses petites habitudes depuis maintenant un an et demi que la boite était crée et son travail lui manquait énormément. Enfin plutôt les conditions de travail dans l'entreprise lui manquaient car il avait mine de rien tant bien que mal continuer à tourner deux trois trucs durant ces 8 longues semaines.

Quand le président de la république avait annoncé l'enfermement général de la population à partir de début mars, l'entreprise s'était arrangé pour que chaque créateur de contenu ai une caméra à disposition ainsi que des micros pour pouvoir s'arranger et filmer quelques trucs de chez eux. P-A avait d'ailleurs passer de longues minutes à expliquer à Benjamin comment bien installer le micro et la caméra, quel angle prendre en fonction de la lumière de la pièce dans laquelle il serait, ... Bref que des choses qui pouvaient paraitre futile dans le métier de youtuber mais que Ben ignorait pour la simple et bonne raison qu'il avait toujours été accompagné depuis ses début sur la plate-forme et qu'il n'avait jamais eu le besoin de le faire. Pierre avait toujours été là, avait toujours tout fait ou presque pour lui avant que des cadreurs et autres chargés de production ne prennent le relai.

La veille du début du confinement, toute l'équipe s'était réuni dans la maison pour se dire au revoir, ignorant alors totalement les gestes barrières qui commençaient petit à petit à se mettre en place dans la société. Ils avaient besoin de tous se voir. Puis quitte à tomber malade, de toute façon tout le monde serait chez lui pour une durée indéterminée. 

Le 25 novembre: une date particulière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant