La lune se révélait noblement à travers des nuages solitaires qui s'essayaient ridiculement à se dévoiler plus voyant qu'elle. La température, quant à elle, réchauffait les deux profils dans la brume qui se débattaient contre les nombreux feuillages autour. L'on distinguait des essoufflements ainsi qu'un ou deux commentaires de soutien de la part du meneur de route.
Tout à coup, une brindille entrava sans prévenir la cheville de Khadios, par instinct Vemira fit volte-face et agrippa férocement son torse. Elle eut raison de réagir, étant donné que dans la seconde d'après on le tira sans scrupule. La mercenaire ne le lâchait aucunement, s'assurant de ne pas laisser son corps se faire emporter vers le haut. Son employeur hoqueta, soucieux, par les épines sortant de la tige. Sa compagne de voyage l'alarma de s'accrocher fermement à son cou et de ne faiblir en aucun cas. Suite à cela, elle brandit l'un de ses poignards puis trancha d'un coup sec l'entrave vivante.
Après une réception maîtrisée, le moment était venu de détaler sans se préoccuper des mouvements en arrière-plan. La jungle auparavant si calme et si jolie se transforma en un vrai parcours d'esquive. Les délicates plantes bleues virèrent au rouge et crachèrent à leur traversée un voile noirâtre. Persuadés d'une toxine émanant de lui, ils s'enveloppèrent aussitôt le bas du visage à l'aide de leur châle en nift*. Plissant les yeux, ils déambulèrent plus loin dans un espace désert, dénué de toute végétation malicieuse.
Le terrain poussiéreux les accueillit parmi la vaste étendue intégralement conçue de roche qui s'exposait sur bien des mètres. En écoutant attentivement, plusieurs fins ruisseaux se répandaient entre les pierres abstraitement disposées, chacune de taille différente. De ses pierres, se reflétait mystérieusement un effet rémanent, elles irradiaient en l'absence de leur soleil, indépendantes à cet instant du jour. Ou peut-être était-ce les rayons lunaires qui représentaient le lieu ainsi.
Le souffle reprit, ils approuvèrent réciproquement puis s'affalèrent sur un gigantesque rocher tout en poursuivant leur contemplation. Inspirant profondément l'air frais nocturne, la grande écharpe remit à son cou, ce fut le tour de la voûte céleste de mobiliser l'attention totale de Vemira. Elle frissonna vaguement face au zéphyr titillant sa peau, n'y accordant nullement importance. Plongée dans ses songes elle ne remarqua pas Khadios qui s'éloigna, certainement pour s'éclabousser de l'eau rafraîchissante.
C'était la troisième nuit depuis le départ du périple et cette jungle se dressa d'elle-même en leur premier petit obstacle. Elle arborait le titre de la "jungle Vicia", celle-ci enchantait les voyageurs par son apparence angélique composée de fleurs ravissantes, de sons harmonieux et notamment de son odeur apaisante. Effluve qui détendait l'esprit pour mieux saisir ses proies vulnérables, et s'en abreuver.
- Je tiens à m'excuser, je nous ai mis en danger en coinçant ma cheville, lança Khadios une main à la nuque.
- Honnêtement, j'en rien à faire de vos excuses. (Elle continua posément, souriant légèrement, coude sur ses genoux, elle le fixa.) Tout au long du voyage on sera certainement mené à pire, alors vos excuses, je n'en veux pas. C'est mon travail de vous protéger, alors ne vous excuser pas pour quelque chose que j'ai respecté.
Peu attendu à cette réponse, les mains sur ses hanches il ricana puis se rassit face à Vemira.
- Permet au moins que je te remercie, je serai sûrement mort sans ton secours.
- Comme tu veux, marmonna-t-elle avant de reprendre, on devrait s'établir ici pour cette nuit, ce n'est pas très douillet, mais au moins, on est en sécurité. Je pense que c'est une zone neutre et on s'est assez éloigné de Vicia. Si jamais vos ongles deviennent bleus, c'est que la toxine des plantes a réussi à s'infiltrer dans votre corps. Ce n'est pas mortel, enfin pas avec le peu que vous auriez ingéré, vos doigts seront juste engourdis, buvez pas mal d'eau pour aider votre organisme.
VOUS LISEZ
DÉLECTATION SOUVERAINE
RomantizmLe sol sous ses pieds pouvait trembler par ses actes, le vent pouvait tourner ambiant lorsqu'elle filait et ses ennemis subissaient la force de ses coups. > Seulement, son regard à cet homme, la faisait tressaillir, suer et rendait ses muscles faibl...