𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 72 𝔇𝔢𝔲𝔦𝔩𝔩𝔢

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Rayan

Je m'assois sur le banc du jardin, les mains sous ma bouche pendant que je fixe un point imaginaire, après tout imaginer est l'unique chose que je fais depuis un bout de temps, n'ayant absolument nul espoir de reprendre ma vie en main, ni sourire, ni faire des blagues pour ambiancer l'endroit car moi non plus je suis dans le plus grand des deuils.

Même si la journée semble magnifique, je ne parviens pas à me détendre. Mon regard perdu dans le vide, je soupire profondément, comme si je portais un fardeau invisible sur mes épaules. Mes épaules sont affaissées, mes mains crispées, trahissant mon état d'esprit tourmenté. Les rayons du soleil caressent mon visage, mais je ne réussis pas à en ressentir la chaleur réconfortante. Mon esprit est ailleurs, perdu dans une mer de pensées tumultueuses.

Pourquoi ?

Par ce que deux être qui me sont chères sont définitivement parti.

C'est encore plus douleureux de sans répit se remémorer que celui qu'on aime, l'être avec qui je partage le même sang et que je souhaitais plus que tout qu'il soit en vie, à en fait pris la balle à ma place, mon frère est mort en me protégeant.

J'ai pas été à la hauteur.

Et Easton... lui a pris la balle pour elle, il l'a protégé  tout en respectant chaque promesse.

Mais je pense que ceci n'est pas déchirant, le plus poignant c'est d'avoir perdu cette guerre, au final ça n'a abouti à rien car désormais elle est entre leurs mains avec zéro trace comme si ce jour tragique n'avait pas eu lieu.

Qui sait ce qu'elle endure ?
Et savoir que nous ne détenons pas de piste me fait sombrer au fur et à mesure que les jours passent.

Je m'accroche à cette seul information, sa mère vivante, rien que savoir ceci me permet de croire qu'elle est encore en vie pourtant je doute car...car l'amour qu'elle portait à travers son dernier regard, ses cries qui annonçaient le début d'un anéantissement, me fait croire que la souffrance ne sera pas supportable pour elle. Alors je doute, je doute qu'elle puisse en finir avec sa vie alors que c'est ce que je crains à tout prix.

Pour la énième fois de cette journée, mon cœur se presse alors qu'un nœud se forme dans ma gorge.


Non c'est moi qui suis désolé c'est vrai que je n'ai pas été un frère avec qui tu pouvais faire des conneries ou un frère avec qui tu pouvais le serrer dans tes bras...mais je t'aime mon frère et ça tu dois le savoir.》

Encore une fois ces mots me font l'effet d'une explosion de tristesse. Il a constamment été dans sa solitude, il aimait ça, rester seul. La mort ne lui dérangeait point au contraire il avait du mal à guérir mais qu'est ce que je pouvais faire. William aimait bien sa solitude et ne demandais que ça, il me manque tout de même, aucun mot ne serra en mesure de décrire ma peine profonde de sa perte.

Il ne désirait que le meilleur pour moi, mais jamais il ne songeais à lui, il se souciait en permanence des autres mais jamais de lui comme si sa vie n'en valait pas la peine alors que c'est tout le contraire, et s'il me trouve dans cet état, j'aurai reçu une bonne baffe de sa part.

En fin de compte, je suis à la fois tracassé et apaisé puisqu'il a finalement la paix intérieur, le calme, la conscience tranquille et je me dois malheureusement d'accepter son départ soudain et définitif.

𝐌𝐄𝐋𝐘𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant