𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 6. 𝑺𝒐𝒖𝒗𝒆𝒏𝒊𝒓𝒔

47 5 0
                                    

Naples 11h La Rosa

Les clients s'enchaînaient les uns après les autres, le travail était assez lassant, au bout de deux ans une routine s'était installée a force de reproduire chaque jours les mêmes gestes, les mêmes horaires plus ou moins respecter. Le café était étonnement plein aujourd'hui, pour un samedi, cela me paraissait plutôt inhabituel.. J'étais en effet censé reprendre lundi, pourtant, j'avais décidé d'envoyer un message à Jake pour lui dire que je viendrai rattraper mes heures, raison pour laquelle il m'avait autorisé à venir à 9 heures et non une heure plus tôt. J'avais passé la première heure de mon service à faire la préparation et cuisson en alternance des viennoiseries. Évidement nous pourrions acheter nos pains au chocolat et croissants chez un grossiste comme nos concurrents, mais c'est aussi cette différence et ce travail supplementaire qui nous donner le succès que nous avions et qui nous assurait une clientèle plus satisfaite de nos services.

De plus, grace à Jake, j'avais eu le droit de créer un petit programme étudiant dans lequel on mettait à disposition des tables de réunion. Cette salle de travail permettait aux étudiants des établissements voisins de venir étudier au calme avec évidemment des prix réduits sur les viennoiseries et boissons en tous genres, en fonction du nombre de participants par groupe. Au loin, je perçu le son de la sonnette de l'entrée, signe qu'un nouveau client venait d'entrée. Je jure que cette sonnerie va me rendre folle un jour.

- bonj...

Je me figeai en voyant une femme que je connaissais trop bien pour oublier. Son visage, j'aurai pu le reconnaître en mille, Milla. Nous nous connaissions du collège, nous avions eu le même parcours scolaire et donc nous avions été dans la même classe pendant 3 ans. Je dois avouer qu'avec les notes qu'elle avait dans n'importe quelle matière que ce soit, je l'avais souvent soupçonné de payer les profs ou d'utiliser l'influence de ses parents qui étaient à l'époque les parrains de la ville, pour avoir un certain laisser-passer . Mais elle n'était pas une fille très gentille bien au contraire. La fille qui m'avait harcelé pendant toutes mes années dans ce collège était là devant moi. Je savais qu'ici elle ne pouvait pas m'atteindre comme elle le faisait avant. Pourtant, rien que sa présence comprimait mes poumons et m'empêchait de respirait correctement . Elle et ses sbires étaient odieuses avec moi. Elles savaient que je n'aimais pas être entourée de beaucoup de personnes, depuis toujours je détestais être au milieu de la foule ou aller en soirée. Et elle jouait de cette peur me faire différente aux yeux de tout le monde.

Cinq ans plus tôt.....

J'étais seule, comme toujours après tout. Assise par terre, adossée au mur de la récréation. Encore un temps que je n'étais pas invité à partager avec les autres camarades de ma classe. Accompagné de ma propre solitude, je me dirigea vers les toilettes pour aller me rafraichir. Me reflétant dans le miroir, je constatai les dégâts de mon stress sur mes bras et la peau de mes clavicules, griffées, saignant à certains endroits, recouvertes d'une pellicule rouge en permanence. Des larmes se mirent à ruisseler sur mon visage. Les portes s'ouvrirent sur les dernières personnes que je souhaitais voir à ce moment, tout le reste de ma journée ou même de ma vie. Milla Robs, 15 ans, deux fois ma taille, accompagné des pestes avec lesquelles elle avait l'habitude de traîner. Ma cage thoracique se comprima automatiquement face à leur présence.

- qu'est ce que tu veux encore, Robs

- oh je vois que tu pleures déjà, tu pensais à l'horreur que tu es ? En même temps vu ton corps, y'a de quoi se pendre là

Les filles derrière elle s'esclaffèrent toutes en même temps.
Me pendre..alors c'était pour ça qu'elle me faisait vivre un enfer depuis 2 ans, c'était ça son but, que je finisse par me suicider par peur d'elle. Comment pouvait-elle vouloir une chose aussi ignoble pour sa seule satisfaction. Une chose était sûre, ces paroles resteraient gravées en moi comme si elles avaient été marquées au fer rouge dans mon esprit. Chacun de leurs mots m'entaillaient le cœur de plus en plus profondément.

Dolce DaliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant