Désir sensuel

Chapitre 13

La sensation d'épuisement intense me clouait au sol, vidée de mon énergie de ma volonté telle une poupée de chiffon. Une douleur me réveilla, mon sang battait dans mes veines, mon cœur dansait la Macarena. C'était la sonnette d'alarme, le point de non-retour s'approcha à grande vitesse. Mon ouï distingua un grognement, je me sentis plaquée contre le sol. Les cognements dans ma poitrine continuaient à un rythme élevé.

J'ouvris les yeux, devant moi, Rohan, complètement affolé, ne comprenait pas mon état. J'essayai de parler, mais seulement ma respiration rapide sortait, impossible pour moi d'avaler dans cet état.

— Kalyssa, calme-toi, tiens bon, je suis là.

Je sentis sa main sur mon front, ces doigts touchaient ma poitrine. Un bruit de déchirement m'affola, s'en suivit une brûlure qui m'arracha un cri. Soudain ma vue redevint nette, mon cœur courait, mais ne dansait plus. Le visage de mon protecteur s'approcha trop. Il ouvrit ma bouche, ses lèvres douces touchaient les miennes. Le rêve se brisa quand je sentis le goût sucré de son sang. Je m'écartai et crachai, assise contre le mur dur et froid.

— Mais ! qu'est-ce que tu fous ? Je n'ai pas besoin de bouche-à-bouche.

— Kalyssa, pourquoi es-tu venu ?

Il attrapa mon visage, ses yeux pétillaient de larmes. Je ne savais plus quoi dire, à ce moment je devais ressembler à un poisson mort. Il me serra fort et resta un quelques minutes comme ça la tête sur ma poitrine. Il finit par se calmer. Ma main caressa ses cheveux. Sa voix fredonnait des notes légères et apaisantes. À partir de cet instant, plus rien n'existait. Le temps se figeait, le vide et la paix régnaient. Mon souffle s'harmonisait avec le sien. Ses mots dictaient à mon cœur comment battre. Mes gestes imposaient le rythme. Nos mouvements s'unissaient pour soigner nos âmes et nos corps. Je finis par fermer les yeux dans cette quiétude, sereine et en sécurité, dans une prison, mais avec lui.

Quand j'immergeai de mon sommeil, Rohan dormait encore, sa respiration régulière m'indiquait que tout va bien. J'étais soulagée, pourtant cet impur ne s'était pas gêné pour abuser de moi dans ma propre chambre. Mais il m'avait aidé deux fois. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait secouru Ella aussi. Son dévouement mérite que je lui pardonne.

Je souhaiterais sauver ce monde. Je m'étais fait mordre par une vingtaine de monstres répugnants pour ça. Beurk ! j'en ai encore des frissons. J'espérais que Jayrim trouverait vite un moyen de l'administrer à toutes ces abominations. Je cherchais mon téléphone, en vain. Ces détraqués l'avaient pris quand je me suis évanoui. Ce Dark Vador devait être le scientifique qui avait volé les travaux du père de Rohan. Quel monstre ! il se remplissait les poches avec cet antidote et en plus il possédait une armée en cadeau.

Cela me fit constater que je n'avais pas pris mes médicaments depuis trois jours au moins. Je réveillais Rohan doucement. Il ouvrit les yeux, son sourire ne réconforta pas mon esprit.

— Tout va bien ? Tu es encore toi ?

— Oui je me sens même plus puissant

— On peut sortir ?

À peine ai-je fini ma phrase qu'il envoya la grille de l'autre côté de la cave.

— Je vais voir si personne ne rode dehors.

Est-ce mon sang qui le rendait aussi fort ? Comment est-ce possible ? Alors c'était juste pour ça qu'il restait avec moi et qu'il me sauvait.

— Viens, Kalyssa, personne en vue.

Je soupirais de soulagement. Notre emprisonnement n'aura pas duré si longtemps. Je me sentais même très bien avec Rohan mais plus jamais mes fesses ne toucheront le sol.