Chapitre 4

642 12 1
                                    


C'était un message d'Ella. Elle m'informait qu'elle venait me chercher demain à vingt heures. Je lui répondis que j'acceptais. Arrivé à mon immeuble mon regard s'attarda sur la porte de Kara. Je décidai de lui rendre visite. À peine avais-je frappé que la porte s'ouvrit. Elle me serra dans ses bras.

— J'avais tellement peur que tu ne veuilles plus me voir.

— Non je t'apprécie et j'aimerais bien passer d'autre soirée avec toi.

— Viens

Elle me prit la main. Je m'installai dans le canapé. Son appartement paraissait plus petit que le mien, mais les meubles semblaient beaucoup plus récents. Rien ne trainer, je me demandais même si la poussière existait ici. Je me sentais gêné du bordel qu'elle avait pu admirer chez moi.

— kiki, apporte-nous deux cappuccinos s'il te plaît, ordonna-t-elle.

— Tout de suite Kara.

Un petit robot avec des yeux très expressifs s'approcha.

— Merci kiki, va arroser les fleurs maintenant.

— Oui Kara.

Je n'imaginais pas du tout qu'il pouvait y avoir des personnes aussi aisées dans cet immeuble.

— Pourquoi ne vis-tu pas dans le centre ?

— J'ai quitté cette bande d'hypocrites depuis un an et je m'en porte beaucoup mieux.

— Je suis désolée si j'ai été trop brusque ce matin. Je n'ai jamais supporté le contact des autres personnes. Je ne fais pas facilement confiance et l'abandon de mon père n'a pas aidé.

— Nous avons un point en commun. Le mien est PDG d'une grande entreprise robotique. J'ai toujours eu un certain talent pour la conception de ces petits compagnons. J'ai créé kiki à l'âge de sept ans. Mais je ne voulais pas évoluer dans cette voie. Ce n'est pas une bonne chose pour l'humanité ni pour la planète. Tu devines la rage de mon père en ce moment. Mon salaire ne vaut pas le sien, mais mon métier de prothésiste me suffit largement. J'aide ceux qui en ont vraiment besoin.

Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Elle me faisait confiance et ça me plaisait.

— Accompagne-moi demain. Une amie m'a invité à une soirée.

Son regard me fuit et fixa son bureau.

— Ton travail peut attendre, viens t'amuser.

— D'accord, je te suivrai.

Je finis ma boisson rapidement. Je me levais pour m'approcher d'un étrange appareil assez imposant ces couleurs et sa brillance m'attirait. Un gros plateau reposait sur quatre pieds, il était surmonté d'un tableau qui affichait des chiffres.

— Qu'est que c'est ? Demandais-je curieuse.

— C'est un flipper. Je vais te montrer comment jouer. Il appartenait à mon grand-père. Son père et lui aimaient réparer toute sorte d'objets anciens. Il m'a transmis sa passion.

Elle introduit une pièce dans la fente de l'appareil. Une bille s'élança dans le plateau. Elle glissa entre tous les obstacles et se cogna parfois. Le score grimpa. Elle descendit rapidement, mais Kara appuya sur un bouton qui actionna une barrière, la petite sphère remonta dans le haut de la zone de jeu. Kara se débrouillait bien et envoyait la bille dans les emplacements qui lui rapportait le plus de points. Elle retomba entre les deux barrières et elle ne put rien faire.

— Allez, à toi, si tu fais plus que moi je te préparerai un fondant au chocolat, mais si tu fais moins que moi je choisis le programme.

— D'accord

Je lui serrais la main et lançai la bille. Malgré tous mes efforts, le score resta inférieur à celui de Kara.

— J'ai gagné.

J'ai perdu, mais ce jeu m'amusait beaucoup. Je voulais recommencer.

— Essaye encore, je vais nous préparer les gâteaux.

Cela fait une éternité que je n'avais pas mangé de pâtisserie. Le goût du chocolat me manquait. L'odeur me ferait presque gémir. Elle m'apporta un mug. La crème fouettée cachée le fondant. Je savourai chaque boucher. Kara me souriait, ses yeux pétillaient sous la lumière. J'avais envie de l'embrasser et de caresser sa peau dorée. Elle me toucha les lèvres et essuya une tache sur mon nez.

Nous regardions une série fantastique. Beaucoup de personnes l'appréciaient. Je m'endormais dans les bras de Kara. Celle-ci me réveilla à la fin de l'épisode. Je décidais de rentrer chez moi. Kara semblait déçue, mais je ne voulais pas la faire espérer en me couchant avec elle.

Cette attirance me troublait. Pourquoi je ressentais ces pulsions pour une fille ? Peut-être devrais-je juste profiter de ce qu'on pouvait s'offrir, mais je n'étais pas amoureuse de ma voisine. Peut-on faire l'amour à quelqu'un que l'on n'aime pas ? Et puis ça serait trop dangereux.

Je retrouvais mon petit chez-moi. Le parfum des bougies m'apaisait. Cette délicieuse odeur de lilas me rappelait l'enfance insouciante de mon passé. Depuis l'instauration de l'élixir, les riches dominaient le monde. Malheureusement les gens de la moyenne classe subissaient la pauvreté.

Je m'écroulai sur le canapé et attrapai mon smartphone, aucun message, ce Jayrim sait se faire désirer. Je le revois me regarder. Dans ses yeux je n'ai aperçu que de l'indifférence, aucune inquiétude ni même de désir. J'espère qu'il ne sera pas aussi froid à notre prochaine rencontre. Les draps frais m'accueillirent.

— Tu es si belle Kalyssa

Mon amant me serrait contre lui. Nos peaux nues augmentaient nos chaleurs corporelles, sous la couette c'était un vrai sauna. Sa main toucha délicatement mon cou remplacé rapidement par sa bouche. Je profitais de ses caresses. Son excitation se dressait fièrement contre mes fesses. Je ne pouvais m'empêcher de gémir en devinant la destination de ses doigts. Il pinça habilement les deux zones très érogènes chez moi.

— Continu ! fais-moi jouir s'il te plait.

Sa main glissa sur mon ventre, pénétra plus bas dans les profondeurs de mon désir. Il plongea dans cette rivière brûlante, son pouce titillait la source. Je sentis les prémices d'un geyser de plaisir. Il arrivait. Mes cris se noyèrent dans cet océan. Mais l'eau se tarit aussi vite qu'elle m'avait inondé. Deux dents me chatouillaient la carotide.

Je me réveillai haletante dans mes draps trempés. Cette fois-ci mon amant était un impur et pas n'importe lequel celui qui hantait mes pensées. Je me levai sans prendre le temps d'allumer. Mon cœur s'arrêta quand dans le salon je distinguai deux lueurs rouges. Je me précipitai et appuyai sur l'interrupteur, mais rien n'expliquait ce phénomène. C'était juste la fatigue, mes yeux divaguaient.

Je plongeais mon visage dans l'eau et retournai sur mon petit nuage. Le soleil me sortit lentement de mon sommeil. Je recouvris ma tête sous la couette. Encore une heure. Je me réveillais en sursaut avec la sensation d'avoir dormi beaucoup plus d'une heure. L'heure affichait quatorze heures. Deux heures de l'après-midi comment c'est possible ?

Je m'étais très bien reposée. Je réajustai mes draps, le lit émanait une douce chaleur. J'ai dû bouger dans mon sommeil.

Mon déjeuner terminé, je filai chez Kara. Je devais me changer les idées.

— Tu veux que je t'aide à te préparer ? proposai-je.

— Tu ne me laisseras pas le choix.

Elle me répondit sans quitter son écran.

— Qu'est-ce que tu fais? dis-je curieuse.

— J'espionne le dirigeant de notre zone sur les réseaux sociaux. Regarde, tu ne le trouves pas très beau ?

La photo montrait un homme assez grand avec une musculature à faire défaillir n'importe quelles filles. Il se situait sur la plage avec une planche de surf à la main. Mes yeux s'écarquillaient, ses traits me semblaient familier, il ressemblait à Jayrim.

Désir sensuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant