Chapitre 11

343 8 0
                                    


— Rohan, ça pue.

L'odeur me répugnait aussi. Les corps en putréfaction, c'est intenable.

— Je sais, bouche-toi le nez, ordonnais-je.

— Non, je ne parle pas de l'infection, mais de cette mission, c'est trop calme.

Je l'avais remarqué également. Nous infiltrions un hôtel abandonné. Nos pas résonnaient doucement sur la moquette du deuxième étage et toujours pas de trace de rejeteurs. Deux solutions à notre problème : soit plus personne ne squattait ici, soit..., un grognement nous fîmes retourner. L'ennemi savait qu'ils allaient avoir de la visite.

— Je vous avais prévenu, cria Kenzo.

Une dizaine de rejeteurs nous encerclaient. Ce n'était rien du tout. Mes machettes entre les mains, je fonçais droit sur eux. Mes coéquipiers m'imitèrent. Pendant que nos lames tranchaient ces monstres, d'autres s'invitèrent à la fête. Les combats devenaient de plus en plus bruyants, mon compteur de mort dépassait la trentaine.

— On devrait appeler des renforts, suggéra Mélina.

C'était la seule fille du groupe, mais elle se salissait autant que nous.

— Pour quoi faire ? On gère, c'est un p'tit bled, ils ne devraient pas être plus de cent. S'offusqua Alix.

Il était le meilleur combattant après moi bien sûr, mais son orgueil le dépassait.

Je me frayais un chemin jusqu'à une chambre. Les bruits des pas montaient, s'il y avait autant de monde dans cet hôtel nous les aurions sûrement remarqués. Je me dirigeais vers une fenêtre et ouvris.

Bordel ! Un flot, une marée de monstres dans les rues, jamais je n'aurai imaginé autant de rejeteurs.

— Les gars, on se repli, il y a une armée entière dehors.

La panique s'insinua en moi et ça n'arrivait pas souvent. Si nous ne sortions

pas rapidement d'ici, cet endroit sera notre tombe. Tout ceci était divinement orchestré, nous étions tombés dans la gueule du loup comme de stupides agneaux.

— Nous devons trouver une issue de secours, ordonnais-je.

Pas moyen d'accéder à l'ascenseur, on ne pourra jamais le faire descendre. J'attrapai un canapé, le cuir se déchira à plusieurs endroits. Il dévala l'escalier, entraina les rejeteurs avec lui. En bas c'était plus calme. Ils attendaient sûrement notre sortie. Nous prenions une porte de service. Elle menait dans les cuisines. La poussière et les araignées investissaient les lieux.

— Essayez de trouver du sang, nous aurions besoin d'énergies, beaucoup.

J'empoignai mon téléphone, j'espère que Jayrim répondra.

— Oui j'écoute.

— J'ai besoin d'une armée

— Dans vingt minutes, tiens jusque-là.

— Ils savaient qu'on passerait, quelqu'un se joue de nous.

— Soit sur tes gardes, je vais mener des recherches.

Je raccrochai, vingt minutes c'était trop long.

— Silence absolu, nous devons attendre vingt minutes.

Alix revenait vers nous avec deux poches remplie de liquide rouge. Chacun but sa part. Je détestais rester assis sans pouvoir bouger. J'avais besoin de me défouler, mais ce combat signait notre perte. Heureusement le sang de Kalyssa coulait encore en moi. Je sentais sa force se répandre dans tout mon être. J'adorais la gouter et son nectar me rendait invincible. Tous mes pouvoirs se décuplaient. J'aimerais tellement qu'elle soit là, mais c'est trop dangereux ici. Peut-être vivais-je mes dernières minutes. Cinq minutes en moins, l'attente attisait ma colère. Je ne vais pas crever dans cet endroit pourri. Je me levais et abattis mon poing sur le plan de travail. Toute ma frustration s'envola d'un coup, elle défonça ce pauvre meuble.

Désir sensuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant