Chapitre 1

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Janvier 1966

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Janvier 1966.

Je relâche un soupir en ouvrant mes paupières. Mes prunelles ne sont plus embrumées par mon réveille matinal. Je me sens fin prête à explorer tout le potentiel de ma journée après mon café. Je dépose ma tasse vide dans l'évier. Je me dirige vers l'entrée, bercer par les bruits de la rue new-yorkaise. Cette ville ne dort pratiquement jamais. J'avance sur la pointe des pieds pour ne pas éveiller mes parents. Il est 6h00 et je suis debout avant tout le monde. J'enfile et noue mes baskets sur le palier de la Browstone de mes parents. Cette même bâtisse qui m'a vue grandir au fil des années. Je resserre le foulard qui maintient mes cheveux en queue de cheval haute.

Dans mon esprit, je suis déjà partie au-delà de cette porte. Je mène le geste à la penser. Je ne louperai mon footing du matin pour rien au monde. Une mise en bouche avant les cours et les entraînements habituels. J'ai eu la chance de décrocher une bourse sport-étude au Baruch College, dans la section athlétisme. Je prends appui sur l'avant de mes pieds et m'élance, en faisant attention à ma respiration. J'ai un faible pour la vitesse. Bien que je sois accoutumée à courir à un rythme soutenu, je me préserve pour tenir une bonne heure.

Mes pas m'amènent jusqu'à Central Park. J'ai souvent la même routine, me faufilant sur les mêmes sentiers chaque matin. Je fais quelques pauses pour faire des étirements tout le long de mon escapade. Au bout du chemin, je fais demi-tour pour rentrer. Il est 7h00 lorsque je franchis à nouveau les portes de la maison, en nage. Je salue mollement mes parents attablés pour le petit-déjeuner, encore le souffle court.

- Bonjour tout le monde !

- Salut Cheryl. Répondit froidement mon père.

- Bonjour, ma puce !

Je me faufile sous la douche avant de les rejoindre. Des œufs brouillés avec du bacon, un classique. Ma mère fait peu dans l'originalité. Le repas s'effectue dans un grand silence. Mes parents parlent peu, surtout entre eux. La froideur qui en émane, n'importe qui la ressentirait. Je débarrasse dès que j'ai fini pour me préparer. Leur compagnie me file le bourdon.

Je reprends mes esprits en faisant face à ma penderie. Même si je suis une sportive par nature, je tiens à ma féminité. J'enfile un pantalon à rayures colorées noir, jaune et blanc, avec un haut moulant à manche courte jaune qui me couvre jusqu'au col. J'abandonne le foulard pour un serre-tête épais jaune également. Il maintient mes mèches noires de jet et bouclées en arrière, tout en relevant mes cheveux au-dessus de mon crâne. Je n'oublie pas mes chaussures beiges à talons carrés. Je place mes affaires de sport dans un sac à plastique, pour les rangers dans mon fourre-tout avec mes manuels de cours.

J'empoigne mon long manteau cintré. Je préférai une veste en cuir noir. Mais mon père me l'a interdit, préférant que je sois présentable en public comme une fille de bonne famille respectable. La bonne blague ! Je me coltine donc le même manteau que ma mère, un modèle de vertu, encore une fois selon mon géniteur. Je chasse rapidement ses pensées avant de partir, tout en adressant un au revoir à mes parents.

Faux Départ [The Queen's Gambit]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant