Chapitre 4

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Je me faufile dans les allées du casino

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Je me faufile dans les allées du casino. Mon cœur bat à tout rompre dans ma cage thoracique. Mes mains tremblent dans mes poches. Mes prunelles dévisagent les tabes de jeux avec envie. Je n'ai plus aucun pion, plus aucune étrenne à mettre en jeu. Ma mère me donnera mon dû que le mois prochain et on est le 24 mars. Pourtant, mon besoin ne semble pas assouvi. Je veux encore jouer. Je ne peux pas attendre.

Mes pas parviennent autour de la caisse. Je me faufile parmi la file d'attente. Je fixe la transaction du client en cours. Ma respiration se saccade en voyant le caissier prendre l'argent. Dois-je le faire ? Je n'ai pas le choix. Ce n'est pas le moment d'avoir des remords. Je piétine en attendant que le caissier lui passe les jetons. Les pièces tant convoitées me parviennent. Ils sont à portée de main. Je suis comme hypnotisé par leurs formes et leurs couleurs. Je ne retiens plus ma main de se jeter sur les premiers que je peux saisir.

Tout se passe très vite. Je croise les prunelles du client à qui je suis en train de voler son dû. Le caissier se redresse aussitôt de son siège. Je l'entends crier pour appeler la sécurité. Mes pas marchent à reculons tout en glissant les jetons dans mes poches. Par-dessus les têtes de la file, je distingue 2 hommes avec de fortes carrures s'avancer vers moi depuis la porte d'entrée. Je leur donne le dos avant de m'éloigner vers l'échappatoire la plus proche. Je vais aussi vite que mes entraînements me le permettent. Malheureusement, ma course est ralentie par la foule. Je slalome parmi les gens présents. Certains se retournent à mon passage en comprenant que c'est moi qui suis poursuivi par la sécurité.

Je parviens jusqu'aux escaliers menant à l'étage. Je fais le tour pour redescendre au rez-de-chaussée. Une porte indiquée « accès au personnel » apparait sur ma droite. Je me faufile à l'intérieur. Je reprends péniblement mon souffle. Je reste la plus silencieuse possible. Je me retourne pour voir où je suis arrivée. Des portes-manteaux sont étalées sur les murs. Ils sont indiqués d'un numéro, différents pour chacun. Ceux qui sont vides ont une simple cartouche avec leur numéro assortie. Je comprends qu'il s'agit de l'arrière du vestiaire. Une arche, recouverte d'un rideau, permet de prolonger la pièce. Probablement celle que l'on voit en tant que client. Je déglutis en me camouflant dans le noir des vêtements.

Mon nez se fronce. La plupart de ces vêtements puent la cigarette froide. Toutefois, je fais abstraction de cet inconfort. Je m'humecte les lèvres, songeant à une idée qui peut me sauver la vie. Mes iris coulent sur les manteaux, en grande majorité provenant de la gent masculine. Mes réflexions ne font qu'un tour de piste dans mon esprit. J'écarquille soudainement les yeux. C'est une femme qu'ils cherchent, pas un homme. Un sourire espiègle se dessine sur mon visage.

Je scrute autour de moi pour voir ce qui serait le plus intéressant. Un long trench-coat en cuir me fait de l'œil. Mon sourire s'agrandit. Après tout, j'ai toujours voulu porter du cuir. Pourquoi ne pas en profiter ? Je l'enfile de ce pas. Il est bien trop grand pour moi, mais qu'importe. J'empoigne le chapeau qui semble appartenir à la même personne. Je cache ma longue chevelure dessous. Je remarque seulement que j'ai perdu mes lunettes de soleil dans ma course. Je n'oublie pas mes précieux jetons que je place dans la poche droite du blouson. Je planque ma fausse carte d'identité dans mon décolleté. Personne n'osera aller la chercher ici.

Faux Départ [The Queen's Gambit]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant