Chapitre 8

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26 juin 1966

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26 juin 1966.

Mes jambes se balancent dans le vide. Depuis la table où je me suis assise dans les vestiaires, je tente de faire le vide. Ce n'est pas une chose facile quand on perçoit les bruits alentour. Les gradins du stade sont pleins à craquer. Chacun est venu supporter son favori, en fonction de son état d'origine. Ma mère en fait partie. Ainsi que Charlie qui a réalisé son épreuve la veille. Elle a remporté l'or, malgré les propos racistes envers elle au sein de l'équipe. Mes poings se serrent. Je me souviens des « retourne dans ton pays ! » ou les « tu t'es trompé de compétition. Ce n'est pas les championnats mexicains, ici. ».

Je secoue la tête. Je me force à me vider la tête. Je ne dois penser à rien d'autre que moi et ma course. Les courses des sprinters vont bientôt démarrer. Quelqu'un toque à la porte, me sortant de mes pensées. Monsieur Murphy passe la tête dans l'entrebâillement.

- C'est le moment.

J'acquiesce pour toute réponse. Je me redresse, laissant tomber mes pieds sur le sol. Je le suis dans le couloir. Sur le chemin, je croise Charlie. Elle me prend dans ses bras et m'adresse un sourire encourageant. On ne peut pas en dire autant de Steven et ses sbires. Toutefois, je reste focus sur mon objectif. J'entre dans le stade avec les autres sprinteuses, le visage sérieux et impassible. On trottine autour des starting-blocks, tout en effectuant quelques gammes d'échauffements. On en a déjà eu un plus complet au préalable. Mais il faut quand même réveiller et dynamiser nos muscles.

Je jette un coup d'œil vers les gradins. Ma mère m'adresse un signe de la main. Personne n'est avec elle. Je ne m'en formalise pas. Mon père ne se déplace jamais pour les compétitions. Il ne trouve pas ça utile. Il accepte mon cursus scolaire simplement parce qu'il s'agit d'un établissement réputer et que j'ai de bons résultats. Pour lui, je dois surtout apprendre à bien me conduire et à gérer le futur foyer que je vais construire avec mon mari. Des vieilles mœurs dénuées de sens à mes yeux. Je préfère donc qu'il ne soit pas là plutôt qu'il me mine le moral.

Mon attention se porte sur mon coach. Curieusement, ce dernier ne me regarde pas. Ses prunelles sont tournées vers les gradins à l'emplacement de ma génitrice. Je fronce les sourcils. Je ne l'ai jamais vu agir ainsi. Mon regard insistant attire toutefois son attention. Il garde un visage grave et sérieux, concentrer. Il me fait signe de penser à bien respirer. J'acquiesce à son conseil. Monsieur Murphy me connait depuis un moment. Il voit quand je suis tendu et stresser.

Je me place finalement sur mon starting-block. Je suis légèrement vers l'extérieur. Je dévisage mes différentes concurrentes. Mais je suis surtout intéressée par celle à 2 couloirs du mien, vers l'intérieur. C'est une jeune femme aux cheveux châtain mi-longs, retenue en une queue de cheval basse. Ses yeux verts ne m'accordent aucun regard, concentré. Susan Ellis est texane et ma principale concurrente. Si je dois me méfier d'une personne en particulier, c'est bien elle. Elle peut autant prétendre à la première place que moi.

Faux Départ [The Queen's Gambit]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant