Ostarius tome 1 : Espoir

Chapitre 3

    La lumière s'était presque éteinte, laissant apercevoir une magnifique épée sur le piédestal. Sa lame était tellement fine que l'on avait l'impression qu'elle se briserait au moindre coup. Dans sa garde était sertie une émeraude, qui brillait de mille feux. L'arme était finement ouvragée, à tel point que l'on pourrait la prendre pour une œuvre d'art. Kira s'approcha, dans un état second. Était-elle en train de rêver ? Cette magnifique épée n'était pas là quelques secondes auparavant, elle en était presque certaine. Alors... Comment était-ce possible ? Comment était-elle arrivée là ? Et surtout pourquoi ? Tant de questions sans réponses qui se pressaient dans sa tête. Elle tendit sa main vers l'épée, effleurant sa poignée du bout des doigts. Le contact avec l'arme l'électrisa, la poussant à soulever l'arme, avec délicatesse. Elle était aussi légère que son apparence le laissait présager, et sa poignée s'adaptait parfaitement à sa paume, la rendant agréable à manier. Du moins, c'est ce qu'elle supposait, étant donné que, n'ayant aucune formation au combat, elle ne comptait pas l'essayer. Cependant, même sans avoir jamais touché à la moindre arme de sa vie, elle sentait que celle-ci n'était pas anodine.

    La luminosité augmenta brusquement tandis que la porte se rouvrait, et Kira s'empressa de reposer l'épée, prise sur le fait. Un homme d'un certain âge s'avança, marmonnant dans une langue incompréhensible, les yeux fixés sur elle et sur l'épée. La jeune fille s'empressa de s'éloigner du piédestal, ne voulant pas attirer l'attention plus que ça. Kira supposait que l'individu qui venait d'entrer était le prêtre dont avait parlé le soldat quand ils étaient arrivés, notamment au vu de son âge et de la langue qu'il parlait. Il se tut et braqua son regard sur elle, et elle eut l'impression qu'il lisait dans son esprit comme dans un livre ouvert. Ce qui était peut-être le cas d'ailleurs. Qui pouvait savoir dans ce monde de fous ? Le prêtre détourna le regard, reprenant ses marmonnements. Une voix claire raisonna, faisant sursauter Kira :

    — Ah, Kira, vous êtes là !

    Une femme en armure et d'une allure plutôt imposante se tenait à l'entrée du temple. Tout en elle évoquait la puissance, mais aussi la sagesse et l'expérience, de l'épée qui dépassait de sa ceinture, au bandeau de métal qui retenait ses cheveux blonds en arrière, en passant par ses yeux noisette qui pétillaient d'intelligence.

    Kira se tourna vers elle, ne sachant que répondre. Au vu de son armure et de son équipement guerrier, elle se doutait qu'il s'agissait de la commandante de la base, et ne savait comment se comporter en sa présence, surtout après l'apparition de l'épée. Heureusement, elle poursuivit, sans relever cette absence de réponse.

    — Ne faites pas attention au prêtre, il marmonne ainsi à longueur de journée. Mais passons, je suis venue vous chercher pour que vous m'accompagniez au poste de commandement. Je viens de m'entretenir avec votre amie, je pense qu'il serait bon pour vous d'entendre ce que nous avons à dire. Surtout dans la mesure où cela vous concerne en partie.

    Kira acquiesça, impressionnée. Elle semblait ne pas avoir remarqué le piédestal et l'épée qui y reposait, ce qui l'arrangeait quand même beaucoup. Elles sortirent du temple, et commencèrent à traverser le camp, sans se presser. La nuit tombant, il fourmillait d'activité. Les patrouilles de l'après-midi rentraient, celles du soir les remplaçaient, la plupart des soldats regagnaient leur logement, profitant d'un répit bien mérité. Elles arrivaient au poste de commandement après avoir traversé l'allée centrale. La commandante poussa la porte, laissant entrer Kira dans un vaste hall d'entrée. L'intérieur de la bâtisse était vaste, mais sobre. Elles traversèrent le couloir, et entrèrent dans la deuxième pièce à droite, un salon plutôt douillet, avec quelques sofas et des rafraîchissements. Dans la pièce attendaient Séléna, confortablement installée dans un sofa, Shiva à ses pieds, et un jeune soldat adossé dans un coin de la pièce. La commandante invita Kira à s'asseoir et elle s'affala sans aucune grâce dans un fauteuil.