Les semaines défilèrent à une vitesse surréaliste. Le mois de septembre s'était terminé sans que Hermione Granger ne s'en rende compte. La météo capricieuse et les températures changeantes de Grande Bretagne rappelaient à tous que l'automne faisait rage dehors. Chaque minute passée les approchait de la nuit d'Halloween. La lionne mettait tout en œuvre pour ne pas y penser et elle évitait Malefoy le plus possible. Seules ses obligations l'y forçaient. L'univers entier semblait décider de faire croiser leurs routes. Ses yeux se posaient tout le temps sur lui : au croisement d'un couloir, en cours de potion, à l'entrée de la Grande Salle alors que tous se pressaient pour manger, dans la salle commune des préfets. Hermione en était même venue à éviter ces quelques mètres carrés qu'ils devaient partager. Malefoy passait la majeure partie de son temps entre le canapé moelleux et le lit immense. Des questions lui brûlaient souvent la langue. Elle rêvait de lui demander pourquoi il ne dormait pas dans la salle commune de Serpentard, mais cela lui obligerait à lui adresser la parole. Elle n'en avait pas la moindre envie. Elle ne souhaitait pas revivre cet embarras. Puis ce n'était pas comme si Malefoy accepterait de lui répondre.
Cette situation l'impactait. Elle l'impactait tellement que cela jouait sur sa concentration. Ses neurones faiblissaient dès qu'ils se rencontraient au détour d'un couloir. La jeune femme faisait des bourdes lorsqu'ils avaient le malheur de partager une paillasse en cours de potion. Son attention lui jouait des tours et elle avait même eu un effort exceptionnel en métamorphose. Elle n'avait jamais eu le moindre effort exceptionnel !
« T'es malade ? lui demanda Ron lorsqu'elle découvrit la note inscrite sur son parchemin.
— Elle est toute blanche, s'inquiéta Harry. »
Sans lâcher une seule seconde son parchemin de ses yeux écarquillés, Hermione sentit son corps se tendre. Le papier se froissa à l'endroit où ses doigts se resserraient. Cela ne pouvait pas durer. Son rôle de préfet en chef empiétait sur sa vie et ses notes commençaient à chuter. Elle ne pouvait pas se permettre d'enchaîner les mauvais résultats scolaires pour les beaux yeux du corps enseignant et leur stupide envie de rabibocher les deux maisons ennemies. Les choses ne fonctionnaient pas ainsi et elle ne pouvait pas avoir de simples efforts exceptionnels. L'insigne brillant sur son uniforme lui sembla soudain si lourd. Elle mourait d'envie de s'en débarrasser pour le poser sur le bureau de la Professeur McGonagall avec une rage qui ne lui ressemblait pas. Hermione sentit sa rétine brûler et elle chassa l'unique larme de frustration qui roula sur sa joue droite d'un mouvement de la manche.
« Professeure ? interpella la voix de Harry. Est-ce qu'on peut prendre l'air quelques minutes ? Hermione ne se sent pas bien. »
La jeune femme refusa de quitter le parchemin du regard et de rencontrer les prunelles félines de la nouvelle directrice. Elle ne voulait pas montrer que cette note l'impactait. Elle perçut à peine la réponse de l'enseignante. Elle supposa simplement qu'elle venait de les autoriser à quitter la salle de classe car Harry l'entraîna à l'extérieur. Elle tituba sur quelques pas et elle remercia son meilleur ami de se trouver juste là. Elle se serait certainement écroulée s'il ne l'avait pas maintenu debout. A peine se retrouvèrent-ils dans le couloir que les larmes de la jeune femme se mirent à rouler sur ses joues. Elle se sentait si ridicule. Les bras de Harry se refermèrent autour de sa taille et elle se laissa bercer jusqu'à ce que ses pleurs se tarissent.
« Je suis désolée, renifla-t-elle dans la nuque de son meilleur ami qui la réconfortait en caressant son dos. Je suis ridicule de pleurer pour si peu.

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we used to hate each other
RomantizmSi une personne avait un jour osé annoncer à Hermione Granger qu'il existerait un monde où elle apprécierait Malefoy, elle ne l'aurait pas cru une seule seconde. Et puis quoi encore ? Il ne manquerait plus qu'elle tombe amoureuse de lui. C'était tou...