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Drago Malefoy l'évitait.

Cette pensée traversa une nouvelle fois l'esprit de la lionne après une longue journée de cours et elle la frappa comme une terrible certitude. Recluse dans la salle commune de préfet pour se détendre avec la lecture d'un bouquin si épais qu'il se transformerait en arme blanche si elle croisait un quelconque danger, cette constatation lui arracha une grimace. Elle allait entamer un nouveau chapitre lorsque la porte s'ouvrit sur la silhouette de l'unique héritier de la famille Malefoy. Leurs regards se croisèrent une ou deux secondes puis il tourna les talons pour quitter la pièce. Il n'avait même pas pris la peine de la saluer ! Hermione sentit son sang bouillir dans ses veines et son livre s'écrasa dans un vacarme abominable sur la table basse. Il se la jouait fantôme ? Bien ! Elle voulait des explications et elle refusait de lui lâcher la grappe tant qu'il ne lui en fournirait pas.


Les jours se suivirent, les paysages se métamorphosèrent et les tentatives d'Hermione Granger pour rester bloquer dans une pièce avec le second préfet en chef se succédèrent. Elles se soldèrent par des échecs cuisants qui lui arrachaient tous des grimaces et des mots fleuris de frustration. Il cherchait à la faire abandonner ses résolutions et elle ne lui ferait pas ce plaisir. Malefoy ne tombait pas dans le panneau de ses manigances et il fuyait toujours lorsque leurs corps se retrouvaient dans le même espace clos. C'était si frustrant ! Elle s'arrachait les cheveux pour discuter avec lui alors qu'elle aurait dû stresser à cause de la montagne de parchemins que les professeurs réclamaient à quelques semaines des fêtes de fin d'année. Puis elle finit par abandonner les plans élaborés dignes des meilleurs épisodes de Scooby-Doo. Hermione s'était précipitée dans la salle commune des préfets pour l'attendre et le retenir aussi longtemps qu'elle le pourrait.


« Il va venir et on va parler, se persuada-t-elle en replaçant la théière sur son étagère. »


Les doigts de la jeune adulte parcoururent chacun des meubles de la salle commune à la recherche du moindre grain de poussière capable de capter son attention et ses pieds tracèrent des formes abstraites sur le parquet de la pièce. Ses pas résonnèrent contre le bois, s'étouffèrent sur un tapis épais et se stoppèrent lorsqu'elle regagnait sa place initiale en face de l'immense porte. Hermione remettait en place quelques livres dans lesquels elle s'était plongée au cours des dernières semaines dans la bibliothèque lorsque la silhouette de Malefoy apparut sur le seuil. Elle abandonna les ouvrages sur les coussins moelleux du canapé puis elle lui adressa un regard courroucé auquel il répondit par un haussement de sourcils incertain. Il ne devait pas plus comprendre son énervement qu'elle ne le comprenait.


« Je vais te laisser tranquille, s'excusa-t-il en tournant les talons.

Pas si vite Malefoy ! asséna-t-elle. Il faut qu'on parle. »


Les épaules du sorcier aux cheveux clairs se tendirent et elle devina sa pomme d'Adam tressauter à cause d'une déglutition douloureuse depuis la bibliothèque. Cette phrase terrifiait même le plus puissant des êtres humains. Ils devaient parler. C'était un fait que personne n'oserait nier mais ses mots abrupts n'en restaient pas moins terrorisants. La main de son camarade se détacha de la poignée pour tomber lourdement le long de son corps. Ses yeux translucides se posèrent sur sa silhouette et la jeune femme lut une forme d'angoisse dans ses prunelles. Était-elle si terrifiante ? Elle n'en avait jamais eu l'impression. Elle chassa la culpabilité qui commençait à lui compresser la poitrine d'un mouvement de tête. Elle n'abandonnerait pas ! Elle en avait marre de ne pas connaître la raison pour laquelle il l'évitait comme une lépreuse. Elle n'en pouvait plus de ne pas comprendre son absence répétée et cela l'énervait. Elle ressentait le besoin d'être rassurée. Elle appréciait Malefoy bien plus qu'elle ne l'aurait voulu et elle détestait le fait qu'il refuse de passer du temps en sa compagnie depuis que les obligations d'Halloween se trouvaient derrière eux.

we used to hate each otherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant