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Drago Malefoy était une bien étrange personne.

Cette réflexion traversait sans cesse l'esprit de la jeune femme qui partageait les quartiers des préfets avec lui. Leur relation ressemblait à celle qu'ils entretenaient depuis le début de l'année scolaire. Seuls les baisers qu'ils s'échangeaient dès que l'occasion se présentait et les instants intimes où les aveux tendres s'échappaient de leurs lèvres lorsqu'ils se retrouvaient sous les draps marquaient cette différence. Malefoy conservait son humeur enjôleuse et s'amusait à provoquer le rosissement des pommettes de sa petite-amie.


Leur relation s'avérait tout aussi étrange que le jeune adulte de la maison au serpent : quelques rendez-vous à l'extérieur du château entre la fin des cours et le début de leurs rondes dans les couloirs – ils avaient profité des passages secrets pour partager quelques boissons dans le village sorcier – et des rencontres dans l'intimité de la Salle sur Demande. Jamais Hermione ne s'était autant amusée dans une relation amoureuse. Viktor Krum, son accent et sa gentillesse camouflée derrière une montagne de muscles se transformaient en de vieux souvenirs nostalgiques. Ron, son naturel et son rire avaient été l'évidence à laquelle les sentiments amoureux ne restaient pas. Malefoy, ses yeux clairs plein de malice et son sourire en coin étaient l'évidence nouvelle et ce frisson d'interdit. Cela lui plaisait.


« A quoi pense la brillante Hermione Granger ? »


Question posée du bout des lèvres alors que ces dernières déposèrent une pluie de baisers sur ses épaules nues. Hermione esquissa un sourire doux avant de plonger son regard dans celui de son petit-ami. Qu'il était beau au réveil. Elle ne cessait de se faire cette réflexion. Elle se perdait tous les jours dans les courbes élégantes de son torse marqué par ses ongles et dans ce sourire entre la suffisance et la satisfaction qui ne quittait jamais ses lèvres.


« A nous. »


Les lippes de Malefoy rencontrèrent les siennes en guise de réponse et un gémissement échappa à la sorcière qui s'abandonna aux attentions douces des mains sur sa taille. La pulpe de ses doigts provoqua des milliers de frissons sur son échine et elle en perdit la notion du temps. Elle s'imagina rester des heures dans ses bras, à profiter de ses caresses jusqu'à ce que son cerveau se liquéfie. Sa raison l'empêcha cependant de se concentrer pleinement sur le hérissement de ses poils et sur les battements frénétiques de son cœur. Malefoy la rendait folle. Son esprit lui hurla qu'elle ne pouvait pas se permettre d'arriver en retard en cours d'histoire de la magie. Elle ne pouvait pas risquer le moindre retard.


« Tu réfléchis trop, Granger, blagua-t-il en déposant un baiser derrière son oreille et elle dut étouffer un gémissement entre ses lèvres closes. Tu réfléchis beaucoup trop.

Alors arrête mon cerveau, ajouta-t-elle. »


Il n'en fallut pas plus pour que le sorcier les fasse rouler sur le matelas et qu'elle se retrouve assise sur sa taille. Hermione sentit ses oreilles chauffer alors que la tempête océanique de ses yeux détaillait chaque marque abandonnée sur sa peau : ses clavicules, la naissance de sa nuque, les rondeurs de sa poitrine. Il connaissait le moindre de ses grains de beauté, l'endroit exact où sa tache de naissance dessinait les contours d'un pays imaginaire et chacune de ses cicatrices. Personne ne connaissait mieux son corps que l'homme se trouvant sous elle en cet instant. Elle aimait se croire la seule à connaître aussi bien Drago Malefoy. Lui aussi possédait des cicatrices. Visibles ou invisibles. Elles étaient nombreuses à éclaircir sa peau pâle ou à fracturer son âme. Les Mangemorts pardonnaient rarement les échecs et les mauvaises humeurs de Voldemort se résultaient rarement par des weekends au spa. Ils passaient leurs nerfs sur les plus faibles et Malefoy avait souvent tenu ce rôle. Hermione avait offert une oreille attentive à ses confessions et elle l'avait réveillé de ses cauchemars. Elle connaissait Drago Malefoy mieux que quiconque.


« Madame la préfète ne veut pas aller en cours ? s'étonna-t-il en jouant avec le haut de pyjama en soie verte qu'elle lui avait emprunté la nuit précédente.

J'ai trouvé quelque chose de plus intéressant à faire, éluda-t-elle, déposant ses lèvres contre celles avides de cet homme aux cheveux clairs qui faisait battre son cœur si fort. »


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et c'est l'avant dernier chapitre de cette petite histoire. on se retrouve dans deux semaines pour la fin de ce petit chapitre de ce compte wattpad :)

we used to hate each otherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant