Chapitre 4 : S-4

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PDV DULCE LYAH

La risibilité de la situation me pendait au nez.

Cinq ans que je n'avais pas commis une seule erreur. Et il avait suffit d'une migraine ignorée pour que je me retrouve dans cette pièce entourée de sept inconnus. La succession des évènements était invraisemblable et pourtant j'étais bien là, étouffée par des vêtements trop serrés, essayant de ne pas paraitre mal à l'aise face à ces personnes chacune plus intimidante les unes que les autres.

La première chose que j'avais vu en entrant dans la pièce pendant que Mme Artemiev me présentait aux autres fut son regard. Il n'annonçait rien de bon. Ses pupilles noires me renvoyaient de plus vingt heures en arrière lorsque je les rencontraient pour la première fois.

Ses yeux légèrement tirés accentuait son regard strict. Une vague de nausée m'envahit au fur et à mesure que j'examinais le reste de son corps. Ses mains laissées dans le vide me rappelaient la force avec laquelle il m'avait tourné la nuque, me forçant à assister au meurtre de Luis gonza- de l'homme que j'avais volé.

La vérité était que je ne pouvais même plus prononcer son nom, prise d'une lourde culpabilité. J'avais la nette sensation qu'une partie de la soirée avait vrillé à cause de moi. L'image était encore trop fraiche dans mon esprit, s'immisçant à chaque minute dans mes pensées.

-        Alors, qu'est-ce que tu en dis Lyah ?

Je détournai les yeux, extirpée de mes songes par la voix perçante de Mme Artimiev. Je n'avais pas entendu ce qu'elle avait dit.

-        Je...Je ne sais pas, tentai-je.

La veine sur sa tempe ressortit, trahissant son agacement. Cette femme ne m'aspirait encore moins confiance que son fils. Sa prétendue gentillesse renforçait la peur qu'elle et sa famille engendrait chez moi.

Elle replaça son sourire sur son visage et se tourna vers les individus en face de nous.

-        Elle est un peu tête en l'air mais a définitivement les capacités requises pour intégrer la prochaine mission qui vous sera communiqué sous peu.

Le visage de chaque personne dans la pièce était fermé. Il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'ils doutaient fortement de la véracité des propos de la mère de leur chef. Mais personne n'osa la contredire, c'était compréhensif ; quelque part, c'était elle la directrice ici. Quelque soit l'autorité et le statut de son fils ici, elle restait hiérarchiquement supérieure à lui.

Je relevai mon regard et croisa celui du plus musclé, posé dans le coin. Il me sourit. Le genre de sourire qui encourage et qui reflète toute la pitié du monde dedans.

Rien qu'avec un bras, il peut m'écraser.

-        Admettons, et je dis bien admettons...

Le silence s'installa. Il avait parlé. Sa voix grave contrasta avec celle criarde de sa mère.

Il poursuivit :

-        Que je la prenne pour la prochaine mission, en quoi elle me sera utile ?

Outch.

Je faillis répliquer que je ne voulais même pas participer à cette mission mais je n'en fis rien. J'avais un plan.

Sa mère répliqua, un ton sous-entendant un milliard de choses que je ne pourrais jamais comprendre :

-        J'ai très bien vu de quoi elle était capable... et toi aussi. Elle te sera utile, это будет полезно для США... (elle NOUS sera utile...)

DULCE CAOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant