Chapitre 19 : Me and the devil.

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DULCE LYAH


Bip. Bip. Bip. Bip.

Le bruit insupportable d'électrocardiogramme résonnait dans mes oreille tel une alarme rappelant mon état misérable.

Je m'étais réveillée plus tôt dans la journée mais je ne reprenais réellement conscience qu'à cet instant. Ma cuisse était enroulée dans une épaisseur inconsidérable de tissus et un grand pansement me barrait la clavicule. Si je croyais les dires de mon infirmière Caroline, plus de cinq jours s'étaient écoulés depuis mon arrivée.

D'abord, j'avais paniquée. Cinq jours étaient largement suffisants pour que les deux camps me retrouvent. Mais je m'étais vite rappelé qu'à cette heure-ci, ils me pensaient morte. Même s'ils avaient retrouvé ma trace, ils se retrouveraient en face d'un terrain accidenté, des bouts de fers par-ci par-là et quelques arbres brulés. Bref, un accident de voiture suivi d'une explosion. En somme, c'était la mort assuré.

J'étais tranquille pour quelques semaines encore. Mais je ne pouvais pas reposé sur mes lauriers, Lev avait des yeux et oreilles partout. Il ne suffirait que l'un des hommes travaillant pour lui me signale et je pouvais dire adieu au destin brillant que je m'imaginais d'ores et déjà.

La pièce baignait dans la lumière. Elle me piquait presque les yeux. Les rideaux bleus devant moi semblaient inatteignables alors je redirigeais mon attention sur la télévision, prise dans la « dispute » entre Peter et Flash du film Spider-Man qui passait. 

Mon infirmière pénétra dans ma chambre. Son petit chignon roux et ses yeux de biche menthes lui conférait un air protecteur. Elle s'appelait Caroline, et c'était elle qui s'occupait de moi. 

-        Bonjour, dit-elle d'une voix douce.

Après l'échange de quelques banalités, elle en vint aux faits. Je baissais le volume de la télévision.

-        Votre cuisse va être fragile pendant les quelques mois qui suivent, la blessure peut se rouvrir à tout moment, ménagez vous. Heureusement ce n'est pas si profond que ça n'en a l'air, vous devriez remarcher dans quelques jours. Les autres coups que vous aviez ne sont pas mortels, vous devez juste bien désinfecté vos plaies. Et pour finir, les traces sur vos poignets partiront d'ici une semaine.

J'hochais la tète vivement, redoutant la suite. Elle s'installa au bout du lit immaculé en douceur.

-        Comment vous sentez-vous ?

-        Bien, affirmais-je sans le penser.

Elle secoua la tète avant de reprendre, un air pensif scotché sur ses traits.

-        Mentalement, je veux dire... Ecoutez..., si quelqu'un vous veut du mal, nous sommes dans l'obligation de faire le nécessaire afin de vous protéger. Est-ce que...

Je fronçai les sourcils. Elle prit une longue inspiration avant de me poser sa question.

-        Est-ce que votre conjoint vous...frappe ?

-        Non ! Je n'ai personne... J'ai eu un petit accident.

Caroline ne me croyait pas. Son air pincé qui froissait son visage délicat en témoignait. Mais, je ne pouvais pas dire tout ce qui mettait arriver maintenant. Mon propre corps me l'empêchait. Les mots restaient bloqués dans ma gorge. Par où commencer ?

Cependant, elle acquiesça. Ensuite, la discussion prit une tout autre tournure.

-        Comment dois-je vous appeler ?

DULCE CAOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant