Chapitre 8 : Réminiscences.

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DULCE LYAH


Rien ne vint.

Une sonnerie résonna entre nous. Je me risquai à ouvrir mes yeux. Le regard de Lev s'agrippa immédiatement au mien. Il sortit son téléphone de sa poche et sans me quitter des yeux, il le plaça prés de son oreille. Son arme était toujours braqué sur moi.

-        Quoi ? demanda-t-il à son interlocuteur.

Quelques secondes plus tard, il continua.

-        J'suis avec elle. On attendra le prochain jet, allez-y.

Il raccrocha.

Je devinai sa conversation avec Adàn. Ce dernier devait être si déçu de moi. Il croyait sincèrement en mon « talent ». Je ne m'attardais pas plus longtemps sur le sujet, recentrant mon attention sur ce qu'il avait dit.

Mes rétines quittèrent les siennes pour se plonger sur le bitume. Je ne fuyais pas son regard, je réfléchissais.

Lorsque je relevai la tète, il était de nouveau planté en face de moi. Il me dévisageait comme s'il ne savait pas quoi faire de moi. Il affirma mon hypothèse lorsqu'il souffla d'agacement. Je le vis passer sa main dans ses cheveux mouillés par la pluie. La tempête déferlait toujours autour de nous.

-        Viens.

Sa voix n'était qu'un murmure, je relevai la tète pour être sur qu'il avait bien parler. L'ennui était peint sur son visage. Il en avait marre ?

Je ne répondis pas. Bien que l'idée de le provoquer au sujet de ma mort était tentatrice, je n'avais pas envie de jouer avec ses nerfs plus que ça. Aujourd'hui encore, il m'avait prouvé à quel point il était impulsif. Je commençai déjà à cerner le personnage. Lui qui était réputé pour être dénué de sentiments m'avait pourtant montré à quel point il en était le propre otage.

Il me prit le poignet pour m'inciter à avancer. Son geste n'était pas brusque mais sa poigne restait ferme. J'avançai en ne m'appuyant que sur un pied. Maintenant que l'adrénaline était redescendue, je ressentais tous les effets nuisibles du verre dans mon pied : mon pied me piquait, la douleur se propageait jusque dans ma cheville et je n'arrivais pas à marcher.

-        Est-ce qu'ils savent que j'ai..., tentais-je pour oublier mon incapacité à avancer.

-        Non.

Je déglutis.

-        Et ils ne le sauront pas, rajouta-t-il.

Il fit volte-face.

-        Personne ne doit savoir ce qu'il s'est passé.

-        Pourquoi ? demandai-je.

Il ignora ma question et reprit.

-        La version officielle, c'est qu'on s'est retrouvé par hasard dans la salle alors on est monté dans la voiture ensemble. C'est clair ?

J'hochai la tète.

Nous étions sortis de la ruelle et nous nous dirigions vers la voiture noire. Il m'ouvra la portière, geste que je soupçonnais plus précautionneux qu'attentionné. Je montai à l'avant. Il était sur le point de refermer la porte lorsqu'il remarqua mes pieds nus. Ses yeux jaugeurs s'arrêtèrent sur mon visage. Il afficha une mine dégouté avant de claquer la porte.

Super.

Le silence régnait entre lui et moi.

Je ne lui lançai pas un regard durant le trajet. Mon esprit était occupé à essayer de comprendre ce qu'il se passait. Quelques minutes plus tôt, ce psychopathe était prêt à me creuser le crane d'une balle et maintenant, nous étions cote à cote afin de rentrer à la base.

DULCE CAOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant