۰ ۫𓂃 : « Do you want.. ohagi.. ? » ۰ ۪۫ •

Chapitre XI : ✒️

« - T'es sûr que tu veux t'habiller avec ces horreurs ?! Jamais je mets ça.

- S'il te plaît Shinazugawa !! Si nous y allons comme ça, nous nous ferons repérer.. et les civils nous trouverons étranges.

- Je me coltine déjà un assez gros débile comme ça pour qu'on pense que moi aussi. C'est un non catégorique, Giyū. »

Assis sur des marches du jardin du domaine de l'eau, Sanemi se remémorait cet échange en regardant ses avants-bras couverts d'un ample tissu noir inhabituel.

Quelle horreur de ne pas avoir réussi à résister et d'avoir enfilé cette.. chose ?

Désormais, il avait abandonné son uniforme habituel et portait un magnifique yukata noir qu'il chérissait tant au fin fond de son armoire. Le tissu était désagréable, surtout qu'il ne permettait pas se se battre dans de bonnes conditions. Cependant, pour combler sa déception, il n'hésita pas à l'ouvrir sur l'avant pour dévoiler son torse et ses magnifiques cicatrices, comme il le faisait habituellement au final et le haori qui le recouvrait ne gâchait rien ; il n'était pas trop dépaysé.

L'habit était décoré d'un obi tout aussi sombre que ce qu'il serrait, le tout avec de simples getas noires aux pieds.
Le visage qu'il dessinait se mariait parfaitement au thème sombre de sa tenue tant il se damnait d'avoir finalement donné une réponse positive.

Il se promettait au passage de ne plus jamais céder face au pourfendeur bicolore qui était d'ailleurs en train de se changer lui aussi. Un vrai boulet, ça faisait déjà trente minutes que l'argenté attendait, ne faisant rien hormis contempler le jardin qui s'offrait à lui.

D'une part, l'entrée du domaine était parsemée d'une armée de bambous et de l'autre, l'orée d'un bois qui se conjuguait parfaitement avec les alentours. Pour avoir fait un petit tour, le pourfendeur du vent trouvait que c'était plutôt joli.

Il était assez vide, une pelouse verte traversait l'horizon, elle était longée par un petit chemin blanc aux bordures de lanternes rocheuses. Quelques pins faisaient faire des détours, et rien d'autre. Pourtant, il aimait par dessus tout le passage où un petit pont traditionnel surplombait un étang de carpes koï.

Selon lui, cela apportait tout le charme possédé par ce jardin et il arborait parfaitement les caractéristiques du ténébreux.

En le mentionnant, celui-ci était prêt depuis quelques minutes et attendait assis derrière la porte de sa chambre, la tête entre ses mains, le visage aux reflets rubis ; son cœur bombardait sa cage thoracique et les regrets arrivaient peu à peu. Il pensait en avoir trop fait, avoir invité son « ami », allait peut-être ruiner toutes ses chances si cela ne lui plaisait pas.

Il se détestait, et se rabaissant comme il le fait habituellement n'aidait pas, ainsi il se tortura l'esprit et commençait à broyer du noir. Que faisait-il encore ici ? Il aurait dû traverser le Styx depuis bien longtemps..

Un claquement violent venant du coulissement de sa porte d'entrée lui fit sursauter et par la même occasion fit fuir ses pensées négatives avec la voix, certes virulente mais aux douces sonorités, qui suivait.

- Giyū !! Tu fous quoi !? Je t'ai pas suivit dans ta baraque pour que tu mettes cinquante ans à te changer. J'ai pas ton temps. T'es pas une diva alors grouille-toi bordel !!

L'homme agressé, se releva aussitôt en entendant un bruit de pas, qui devient plus proche à chaque seconde. Vite vite ! Il devait être totalement prêt. Il se regarda une dernière fois dans son miroir puis soupira en baissant les yeux. Décidément, il n'arrivera jamais au niveau du balafré qui lui, quoi qu'il dise, resplendissait dans sa tenue.