Chapitre XV : ✒️

1.3K 53 54
                                    

Le pilier de l'eau avait essayé une approche, si Sanemi dormait chez lui, ils pourraient passer du temps ensemble, c'était le bon plan.

D'un côté, se voyant trempé, le blanc ne pût résister à cette proposition. Il avait acquiescé, enfin, il voulait surtout rester pour son hôte car le reste l'importait. De l'autre côté, Giyū, ne pouvait qu'être ravi car pour une fois, sa tentative d'affection avait fonctionnée. Lui qui s'était tant fait remballer auparavant : il se félicitait mais croyait rêver. Il se pinça et ce n'était pas le cas.

Abrités, l'épreuve maintenant, était de se mettre au sec, sans leurs uniformes détrempés, au chaud. Dans un premier temps, le noiraud prit la parole en cafouillant ses doigts de sa main libre.

- Si tu veux.. tu peux utiliser ma salle de bain pour te mettre au sec.

- Uniquement si cela ne te dérange pas, répondit Sanemi en se faisant traîner par le bras devant la porte de la salle de bain.

- Je.. je te l'ai dit alors vas-y, tu es mon invité. 

Il était toujours autant inexpressif, mais le timbre de sa voix paraissait trembler car oui, malgré le fait que le balafré lui ait confié son coeur, vis à vis de lui, il se sentait toujours effrayé. Il ne devait pas le decevoir. Or, connaissant sa grande confiance en lui et sa positivité à toute épreuve il s'imaginait mille scénarios qui se finissaient toujours mal. Les doutes l'envahissaient, Shinazugawa ne méritait pas de chérir un dépressif de son genre. Il méritait mieux, bien mieux. Pour lui, il devait faire semblant de ressentir la même chose pour ne pas le blesser, il ne lui avait jamais annoncé les grands mots après tout, il avait juste fait remarqué qu'il l'appréciait beaucoup.

En tout cas il était certain d'une chose ; le pilier du vent était incroyablement séduisant avec son air agacé et ses sentiments pour lui continueront à le hanter quoi qu'il arrive. 

- Alors je ferai vite, sinon c'est toi qui va attraper froid crétin. 

- Prends ton temps, ce n'est pas grave si je tombe malade. Toi en revanche, si. 

Le belliqueux semblait hésiter un instant, il lâcha la main qu'il tenait depuis le domaine d'Ubuyashiki, puis se tourna. Un instant après, il se retourna et dans un élan de fougue, il enroula la taille de son compagnon de ses mains. Surpris, déséquilibré et entraîné par cette force Tomioka fit deux pas en arrière et se retrouva dos au mur. Le visage rougit et confus par la situation, il ne savait plus où se placer, et ne pouvait plus fuir. Le pourfendeur en face de lui fronçait encore plus les sourcils qu'à son habitude, c'était comme si il le fusillait avec ses prunelles violines. 

- Non c'est faux. Tu dois prendre soin de toi: tu es important. Arrête de te sous-estimer grosse cruche. Tu me ressors une connerie comme ça et je te jure que.. eum.. 

Les mots ne sortaient plus, l'argenté était déstabilisé, son pouls accélérait. Il avait l'impression que sa cage thoracique pouvait exploser d'un moment à l'autre avec cette pompe à sang qui faisait des siennes face à cet homme. Il n'en donnait pas l'image mais Tomioka avait une facilité déconcertante pour réussir à le mettre dans cet état (surtout la face laconique qui le fixait). Cette proximité n'arrangeait pas les choses, leurs bassins étaient collés et la "cruche" n'avait pas trouvé d'autre lieu pour réfugier ses mains que sur les épaules de Shinazugawa. Ainsi, le sang montait doucement aux joues de celui-ci qui essayait tant bien que mal de conclure sa remarque. Il n'y arriva pas, stoppé par une douce chaleur, la meilleure de toutes, qui venait réchauffer ses lèvres et commençait un baiser mouvementé. 

Les deux piliers étaient trempés mais cela ne leur empêcha pas de savourer cet instant. Le ténébreux avait fait glissé une de ses mains contre le torse, et son opposée sur la nuque du plus grand qui, ne pouvait s'empêcher de frissonner à cause de ce contact froid. Pour sauvegarder sa dignité et ne pas être considéré comme celui du dessous, la honte pour son ego quand même, le blanc entama une nouvelle phase de cet acte. 

۰ ۫𓂃 : « Do you want.. ohagi.. ? » ۰ ۪۫ • Où les histoires vivent. Découvrez maintenant