Chapitre IV

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Aux premières lueurs de l'aube, les licornes descendirent dans un pré, tout près d'une petite ville.
- Le royaume de Volnforg est un royaume plein de petites villes. Il va falloir continuer à pied. Remercions nos accompagnateurs.
   Augustin flatta l'encolure de son nouvel ami et remercia les autres qui déjà, s'envolaient de nouveau. Puis, le petit groupe se mit en marche. Ils traversèrent plusieurs petits villages dans la journée. Enfin, vers la fin d'après-midi, ils firent halte dans une auberge d'un village assez grand. Augustin partageait une chambre avec ses petites sœurs tandis que Simon dormait dans la chambre voisine.
   Malgré la fatigue de la marche qui l'assaillait, Augustin eut du mal à fermer les yeux. Il revoyait en boucle les images de la forêt prendre feu et les animaux poussant des cris de peur de partout. Il revoyait en boucle les images des personnes qui l'avait accueilli si gentiment juste après la mort de ses parents. Mais surtout, il les voyait les trahir et il les entendait préciser que si ses parents étaient morts c'était à cause ou plutôt, d'après eux, grâce à eux. Augustin secoua la tête pour faire partir ces mauvais souvenirs de son esprit. En se retournant pour la centième fois, Augustin finit par s'endormir.
   Le lendemain et les jours suivants, le petit groupe traversa plusieurs villages, plusieurs rivières, plusieurs petites forêts, jusqu'à arriver au pied d'une grande falaise de calcaire, traversée par une grosse cascade.
- Nous voilà arrivés, grogna Simon.
- Vous n'avez pas l'air heureux, remarqua Lilith qui, elle était contente d'être enfin arrivée.
- Disons que je suis parti il y a bien longtemps sans envoyer de mes nouvelles assez souvent.
   Sans dire quelques mots de plus, le vieux conseiller s'approcha de la cascade. Il posa sa main sur une logue pierre lisse et tranchante, ferma les yeux, se concentra, et tira sa main vers le bas, lui formant une longue estafilade ensanglantée sur cette dernière.
   Aurore poussa un cri de surprise quand le conseiller se blessa. Mais, un grondement résonna et la cascade trembla. La chute d'eau se transforma en un rideau d'eau. Plus d'écume ne se formait en bas. Derrière ce rideau, une ouverture se faisait distinguer. Sans attendre, Simon prit Laura, lui mit sa veste sur la tête et l'aida à traverser la cascade.  Lilith suivit derrière, aidée par Aurore. Augustin finit de traverser et comprit immédiatement pourquoi le vieil homme avait aider a plus jeune des trois filles. L'eau, bien que, en fin rideau, écrasait le jeune garçon. Les gouttes d'eaux frappaient sa tête et les faisaient résonner. Cela n'avait duré qu'une ou deux secondes mais il eut l'impression que ça avait durer plusieurs minutes. Augustin regarda derrière lui. Il voyait de façon si clair l'extérieur qu'il se demanda si c'était une fausse impression de sa part d'avoir difficilement aperçu l'intérieur quelques minutes auparavant. De l'autre côté de la façade, Lilith s'amusait à faire flotter quelques gouttes d'eau qui tombaient du visage et des cheveux de sa jeune sœur. Aurore les regardait, le sourire aux lèvres. Simon, voyant les quatre enfants à ses côtés, fit tourner sa main et les gouttes d'eaux s'évaporèrent, séchant complètement les enfants.  Puis, le vieil homme reprit la marche vers un rideau de feuilles et s'enfonça dans la caverne qui devenait de plus en plus sombre. Augustin prit les mains de ses plus jeunes sœurs, invita du regard Aurore à se mettre devant lui, et suivirent au pas de course le vieux conseiller qui était déjà loin. Après quelques minutes de marche et quelques virages, une lumière aveuglante apparut au fond du tunnel. Le petit groupe ferma les yeux, le temps de s'habituer à la luminosité du jour.
   Puis, une fois que ce fut le cas, les quatre enfants observèrent l'extérieur. Le soleil brillait dans le ciel. Les oiseaux pépiaient dans tous les sens. Une brise légère rafraîchissait l'air de sorte que les rayons du soleil ne brulent pas la peau. Des arbres et des fleurs verdoyaient dans tous les sens. Au loin, un petit village apparaissait. Mais avant qu'ils puissent aller plus loin, deux personnes, des épées à la main, se postèrent devant le groupe.
- Arrêtez-vous ! Comment êtes-vous entrés ?
   Laura se colla à son frère prise de peur devant les armes.
   L'un des deux hommes, un grand brun baraqué, possédait une épée aussi grande que le corps de la petite Laura et c'était lui que venait d'arrêter le petit groupe. Le second, un peu plus petit, avait les cheveux verts et des yeux d'un bleu presque translucide, paraissait beaucoup plus jeune que le premier. Son épée était aussi beaucoup plus petite.
- Voyons mon cher, commença à expliquer Simon, nous connaissions déjà cette entrée mais...
   Le vieux conseiller n'eut pas le temps de finir sa phrase, l'un des gardes poussa le vieil homme à se taire et le tira devant lui.
- Vous nous raconterez vos mensonges devant le chef, répliqua l'autre.
   Puis ils encadrèrent le petit groupe, les entrainant sur un chemin de terre, en direction du village. Ils marchèrent une quinzaine de minutes avant d'atteindre le village. En chemin, ils traversèrent des parcelles de champs, pleines de fleurs de toutes les couleurs. Quelques petits oiseaux continuaient de voler à leurs côtés avant de partir plus loin.
   En arrivant au niveau de la petite ville, les enfants découvrirent un magnifique petit village avec de belles maisons à pans de bois, des pots de fleurs sur les balcons, des vieux lampadaires tout colorés et des routes en pavées. Les villageois se promenaient tous à pied, des armes à la taille, des paniers dans les bras ou encore tenant des chevaux ou autres animaux à côté d'eux.
   A leur passage entouré des soldats dans les rues, les gens s'arrêtaient de discuter pour les observer en fronçant les sourcils.
   Enfin, ils s'arrêtèrent devant une maison un peu plus grande que les autres. Le plus grand des deux hommes toqua et entra. L'autre homme, un peu hésitant, attendit avec le petit groupe. Puis, le premier homme réouvrit la porte, faisant signe au second de les faire entrer.
   La maison paraissait très familiale. Augustin arriva dans un premier temps dans un salon, où une télévision était allumée et où une cheminée juste à côté crépitait doucement. Il traversa le salon en tenant toujours fermement la main de ses sœurs qui se tenaient en file indienne. Après le salon, les quatre frères et sœurs entrèrent dans une petite pièce ronde avec au centre, un bureau en chêne. Ce-dernier était surchargé de dossiers et de papiers en tout genre. Juste derrière, une étagère croulait sous les classeurs. Un homme aux cheveux cendrés émergea de derrière le bureau. Il se leva, épousseta ses cheveux et ses habits et se présenta devant les enfants.
- Bonjour, je suis Avaro. Avaro, fils de Grandaf et actuelle chef de ce village. Puis-je savoir ce qui vous amène dans le coin ?
   Mais avant que les enfants aient le temps de répondre, le chef du village poussa une exclamation de surprise.
- Simon ! s'écria-t-il. Est-ce bien vous ?
   Les quatre enfants se retournèrent vers le vieux conseiller qui avait essayé, en vain, de se cacher derrière des documents qui trainaient.
- qu'est-ce qui m'a trahi ? bougonna le vieil homme.
- Mmh, je dirais vos habits, déclara le chef du village en se grattant le menton. Mais cela importe peu. Je suis tellement heureux de vous revoir mon vieil ami !
- plaisir non partagé grommela en réponse Simon.
   Le dénommé Avaro tenta de s'approcher de Simon qui l'évita à plusieurs reprises.
- je suis là en mission alors si tu pouvais t'arrêter un instant, on avancerait plus vite ! s'exclama Simon fatigué de voir l'autre homme lui tourner autour.
   Avaro regarda autour de lui avant d'apercevoir les quatre jeunes enfants dans la pièce regarder le manège qui avait lieu avec une grande attention. Le chef du village s'excusa platement et retourna derrière son bureau. Il poussa quelques dossiers, fit tomber plusieurs papiers sur le sol et offrit des chaises au petit groupe. Les trois petites s'assirent, suivis de Simon. Augustin se tint debout derrière ses trois jeunes sœurs. Puis, l'homme aux cheveux cendrés les invita à se présenter. Augustin prit la parole, peu assuré des réactions.
- Bonjour je m'appelle Augustin et voici mes sœurs Aurore, Lilith et Laura.
   Simon lui donna un coup de coude avant de se pencher vers lui.
- Il est de tradition dans ce village que l'on se présente en donnant le nom de ses parents, chuchota-t-il.
- Oh alors je reprends, souffla Augustin. Nous sommes les enfants de Matheio et Lana Calty mais...
   A ces mots, et avant que le jeune garçon ait fini sa phrase, tous les gens présents dans la pièce, à l'exception de ses sœurs et de Simon, s'inclinèrent devant lui.
- Nous sommes heureux de vous voir votre altesse, déclara seulement Avaro.
   Puis, après un moment, tout le monde se releva. Avaro fixa les yeux bleu océan du conseiller. Puis marmonna une phrase comme pour lui.
- Je comprends mieux pourquoi tu es revenu. Ta mission vient de recommencer. Bien, reprit le vieux chef plus fort en se tournant vers une jeune femme qui les observait derrière un pilier, Soraïa, emmène-les à l'auberge le temps de dépoussiérer leur maison, donne-leur à manger, des habits propres et de quoi se laver.
   Sur ces mots, la jeune femme à la chevelure argentée sortit de sa cachette et sourit aux quatre jeunes enfants puis leur fit signe de les suivre ce que firent presque immédiatement les trois petites, suivis de leur grand frère. Laura commençait à dodeliner de la tête pendant le trajet. Alors, le grand frère attrapa sa petite sœur et la porta dans ses bras le temps du trajet. Ils traversèrent ainsi une petite partie du village, passèrent devant certains commerces, traversèrent la place centrale qui était très animée en cette heure matinale. Puis, Soraïa s'arrêta devant une bâtisse où étaient inscrits des symboles sur la façade.
- O... Be... g, tenta de déchiffrer Aurore.
- ça se lit « Auberge », lui expliqua la jeune femme. Mais tu as deviné certains des symboles, c'est plutôt bien !
   Aurore se redressa devant ce compliment. Augustin se souvenait les avoir aperçus dans plusieurs mots dans le livre que sa sœur étudiait avec insistance alors qu'ils étaient encore dans la grotte.
  La petite famille entra dans le bâtiment. Ils passèrent devant un comptoir où un homme bourru attendait, la tête dans ses mains. Quand il vit Soraïa entrer, il leva un sourcil, surpris. Mais le petit groupe ne s'arrêta pas. Ils passèrent devant une porte où l'on pouvait apercevoir des tables rondes et un petit comptoir avec des étagères derrière débordant d'alcool. Ils continuèrent leur chemin jusqu'à deux portes en pin clair, au deuxième étage de l'auberge.
-  Voici les suites que l'on donne d'habitude aux chefs des villages alentours qui passent en réunion. J'espère qu'elles vous conviendront, leur expliqua Soraïa qui ouvrait la bouche pour la première fois depuis qu'elle s'était trouvée devant eux. Une bassine d'eaux chaudes a été remontée. Vous pourrez ainsi vous laver correctement. Quelqu'un viendra déposer des habits sur vos lit. Nous viendrons vous chercher dans l'après-midi.
   Soraïa s'inclina devant les quatre enfants et partit sans leur jeter un regard. Pendant un instant, les quatre jeunes restèrent ainsi, dans le couloir de moquette grise sur le sol et de mur de pierre sans bouger. Ensuite, les trois fillettes entrèrent dans la première chambre en souriant à leur frère. Augustin entra dans la seconde. Un grand lit en ébène sur un tapis rouge accueillit le garçon dans la pièce. En face, une commode dans le même bois soutenait un petit plateau de victuailles comme du pain, un verre de jus et un fruit noir et vert. Ne sachant pas ce que c'était, il dévora le petit pain et but le verre de jus sans toucher au fruit. Adjacent à la chambre, une petite pièce agrémentée d'une grosse baignoire remplie d'eau fumante attendait Augustin. Sans autre forme de procès, le jeune garçon se déshabilla et sauta dans la baignoire. L'eau lui remontait jusqu'au cou. Au contact de l'eau brulante, ses muscles se détendirent presque instantanément. Jamais il ne s'était senti aussi bien depuis les dernières semaines. Il laissa alors son esprit vagabonder. Il repensa à la forêt sombre, aux licornes qui leur avaient permis de fuir, à Simon qui leur avait appris tant de chose, à Arthur, son meilleur ami qu'il avait laissé sans nouvelle depuis si longtemps. Pui, ses pensées divaguèrent vers ses parents. Il les voyait sourire et lui parler gentiment. Il se revoyait à table avec eux. Un souvenir lui revint. Il était à table. Tout était décoré pour Noël. C'était d'ailleurs le réveillon de Noël. Ils riaient car quelques instants plus tôt, Aurore était tombé de sa chaise en leur montrant comment elle savait bien danser. Augustin se souvenait que ses parents avaient dit juste après qu'ils allaient l'inscrire à une émission de danse. Dans son souvenir, sa mère ouvrit sa bouche comme pour prononcer cette phrase de ce bon moment. Mais ce ne fut pas cette phrase que le jeune garçon entendit.
- Augustin, u dois trouver les dragons. Augustin, tu dois sauver le royaume.
   D'un coup, le jeune garçon rouvrit les yeux, le souffle coupé. L'eau était devenue froide. Le soleil, par la fenêtre avait un peu baissé. Quelqu'un toquait à la porte.
- Grand frère, tout va bien ?
   C'était Aurore qui appelait son frère.
- Oui, tout va bien. Tu veux me demander quelque chose ?
- C'est juste pour te prévenir qu'on nous attend dans deux heures devant l'auberge.
   Augustin remercia sa sœur et sortit de l'eau. Cette dernière était devenue noire.
- Je ne pensais pas que j'avais autant besoin de me laver, se dit-il.
   Il s'enveloppa dans une douce serviette et sortit de la salle de bain. Sur le lit, des habits propres avaient été déposés. Il les mit et fut surpris devant la douceur du tissu. Il était maintenant vêtu d'une ample chemise blanche et d'un pantalon beige. Une cravate était aussi posée sur le lit mais Augustin décida de ne pas la mettre. Des chaussures noires cirés attendaient aussi au pied du lit. Augustin les enfila, passa dans la salle de bain, prit un peigne et essaya de dompter ses cheveux. Avec un peu d'eau, il aplatit ses épis bruns. Puis, il sortit de la chambre et descendit les marches quatre à quatre. En bas des marches, il vit ses trois petites sœurs. Aurore portait une chemise blanche surmontée d'une robe noire à volant. Elle avait tressé ses cheveux châtains. Lilith portait quant à elle une robe fleurie qui lui arrivait jusqu'aux genoux. Ses cheveux étaient détachés. Laura portait une petite robe blanche avec une ceinture pailletée et des couettes tenues par des petits élastiques argentés sur lequel était accroché un petit papillon blanc et gris.
   Juste devant ses sœurs, Simon, avec des habits similaires à ses tenues habituelles attendait. La seule différence étaient ses cheveux pus blanc que d'habitude. Le vieux conseiller discutait avec Avaro. Quand le jeune garçon eut atteint le bas de l'escalier, Avaro se tourna vers la petite famille, un grand sourire aux lèvres.
- Votre Altesse, vous voilà. Vous êtes-vous bien reposé ?
   Augustin opina du chef. Il ne s'habituait pas encore à ces gens qi s'inclinait quand il le voyait ou qui le vouvoyaient.
- Aujourd'hui, nous allons vous présenter officiellement à notre peuple lors de la grande fête de ce soir, reprit Avaro.
   Ce-dernier paraissait si content qu'Augustin n'eut pas le courage de le contredire. Alors, presque immédiatement, le petit groupe partit vers le centre du village. Dehors, la nuit avait commencé à tomber. La lune était apparue dans le ciel et les étoiles commençaient à briller. Quand ils arrivèrent à la place centrale, des banderoles et des lumignons avaient été accrochés tout autour de l'endroit. Une grande estrade avait été ajoutée, ainsi que quatre sièges dont un grand fauteuil semblable à un trône. On demanda alors aux quatre enfants d'attendre sur le côté, dans une partie non éclairée de la place, jusqu'au moment où on les appellerait. Une dizaine de minutes passa pendant que les gens du village arrivaient tout doucement. Puis, au son d'une cloche, Avaro monta sur l'estrade.
- Mes chers amis, si je vous ai réunis ce soir, c'est pour vous partager plusieurs bonnes nouvelles. Comme vous le savez tous, il y a de cela maintenant quatre mois, notre bien-aimé souverain Matheio Calty et sa femme Lana Calty nous ont quittés dans des conditions affreuses. Nous n'étions au courant d'aucunes améliorations, ne sachant pas si quelqu'un était encore en vie, prêt à les remplacer. De plus, les dragons se sont terrés dans leur montagne il y a une vingtaine d'années, nous laissant dans le brouillard. Mais, ce matin, notre vieil ami Simon, fils de Barus est revenu. Accueillons-le maintenant.
   Des applaudissements fusèrent et Simon, la mine renfrognée, monta sur l'estrade. Il salua de la main les villageois et se posa à côté d'Avaro sans prononcer un seul mot. Puis, Avaro reprit son discours.
- Ce matin, Simon est revenu au village. Mais il n'est pas revenu seul. Quatre enfants sont arrivés avec lui. Quatre enfants qui vont changer notre destin. Je vous présente, Augustin, Aurore, Lilith et Laura Calty, enfants de Matheio et Lana.
  Simon fixa de ses yeux bleus ceux d'Augustin, l'invitant et lui donnant du courage pour monter sur la scène. Alors, attrapant les mains de ses sœurs et leur jetant un dernier regard, ils s'avancèrent et montèrent sur l'estrade.
   Les villageois avaient l'air de ne pas y croire. Tous les gens en face d'eux retenaient leur souffle. Une fois que les quatre enfants furent montés sur la scène, Avaro l'incita à parler. Alors Augustin dit la seule chose à laquelle il pensa sur le moment.
- Salut.
   Soudain, tous les gens se mirent à applaudir et crier de joie envers les enfants. Augustin n'en revenait pas. Toutes ces personnes les acclamaient alors qu'ils n'avaient rien faits. Laura et Lilith avaient les yeux qui brillaient devant toute cette joie partagée. Aurore avait l'air sceptique et peu à l'aise. Tout comme Simon qui derrière faisait des signes à Avaro pour qu'il continue la soirée. Alors Avaro, après quelques minutes d'acclamation, reprit le contrôle des choses.
- Bien, mes chers amis, je vous propose maintenant de faire la fête !
   Sans attendre, tout le monde commença à s'écarter et à aller vers les tables, manger ou danser au milieu de la place. Augustin et ses sœurs descendirent et se faufilèrent dans la foule. Ils se firent arrêter souvent par des gens qui se prosternaient devant eux et leur souhaitait la bienvenue. Augustin répondait souvent avec un sourire bien que pas toujours sincère.
   Enfin, les quatre enfants s'arrêtèrent dans un endroit de la place un peu plus sombre. Laura et Lilith, toutes heureuse de voir tant de monde repartirent dans l'autre sens pour danser toutes les deux.
- ça fait bizarre de voir autant de gens se réjouir, n'est-ce pas, déclara Aurore à son frère.
   Le jeune garçon hocha la tête.
- tu sais, je crois que je n'arrive plus à m'amuser comme avant , reprit Aurore, mais c'est bien que les filles le fassent encore. Elles sont jeunes après tout.
- Tu as raison, nous avons vécu beaucoup d'épreuves en quelques mois. Mais tu peux aussi reprendre ta vie. Toi aussi tu es jeune.
- Oui, c'est vrai mais je ne sais pas si j'y arriverais de nouveau...
- Chut, tais-toi. Quelqu'un nous observe.
   Augustin venait de voir, au loin, un jeune garçon qui les observait. Quand les enfants s'étaient tuent, le jeune homme avait fui. Augustin se leva et le poursuivit au pas de course. Sur le chemin, il croisa ses deux petites sœurs qui le stoppèrent.
- Grand frère, grand frère ! l'appela Laura. On a vu Arthur dans la foule ! On lui a fait coucou de la main !
   Cette nouvelle surprit le jeune garçon qui s'immobilisa et perdit de vue l'autre jeune. Alors, il expliqua à ses sœurs que ce n'était pas possible et oublia l'inconnu. Les heures s'écoulèrent.
   Ses petites sœurs commencèrent à fatiguer alors, les quatre enfants décidèrent de retourner à l'auberge se coucher. Il porta Laura dans ses bras qui dormait déjà à moitié. La chambre de ses sœurs ressemblait en tout point à la sienne à la seule différence que la leur avait trois lits. Il déposa la petite, fit un bisou à ses sœurs et retourna dans sa chambre. Le temps passa et le jeune garçon n'arrivait pas à fermer les yeux.
   Alors, au lieu de se retourner encore et encore dans ce lit bien trop grand pour lui, il enfila un pull et sortit.
   Dehors, il n'y avait plus aucun bruit. Tous les gens étaient rentrés depuis belle lurette chez eux, dormir. Dans certaines maisons, Augustin voyait, par la fenêtre la lumière allumée et entendait de temps à autre des éclats de rire.
   L'air extérieur s'était déjà pas mal rafraichi. L'air s'infiltrait par les petits trous de son pull ce qui le fit frissonner. Aucune lumière n'éclairait le village qui paraissait à moitié endormi. Puis, se mettant à rêvasser, il s'installa sur un banc, un peu plus loin et regarda le ciel.
   Les étoiles brillaient. La lune était, ce soir-là presque invisible. Augustin se demandait si ses parents étaient aussi là-haut à l'observer. Il se demandait s'ils étaient fers de lui et de ce qu'il avait accompli jusque-là. C'est vrai que ce n'était pas grand-chose mais il avait out de même protégé ses sœurs. Et ce soir, il avait donné de l'espoir aux gens de ce village. Mais même si ses parents étaient fiers de lui, cela ne changeait pas le vide que le garçon avait en lui. C'était lourd mais il savait aussi qu'il devait rester fort pour ses sœurs.
   Soudain, un bruit le fit sortir de ses pensées. Quelqu'un au loin venait de faire tomber un objet et l'observait. Augustin le reconnut. La personne de tout à l'heure. Alors, sans attendre, il se jeta sur lui. Augustin attrapa le jeune san lui permettre de riposter. Il l'étala par terre et s'assit sur lui en lui attrapant les mains pour éviter qu'il bouge. La personne sous lui portait une ample capuche noire qui cachait la majorité de son visage.
   Augustin attrapa la capuche et la tira vers l'arrière pour voir le visage de celui qui le surveillait tant. Mais à ce moment, le jeune homme marmonna quelques paroles et son visage disparut.
   Cet inconnu ne voulait vraiment pas que l'on voit son visage.
- qui es-tu ? susurra Augustin. Arrête de m'observer, moi et mes sœurs !
   Le jeune homme trembla comme s'il utilisait toute son énergie. Mais Augustin ne se laissait pas abattre par la nouvelle force de l'inconnu. Ce-dernier essayait tant bien que mal de se libérer tout en gardant sa couverture secrète. Quelques minutes s'écoulèrent tandis que les deux garçons continuaient de lutter l'un contre l'autre.
   Enfin l'inconnu capitula. Il fit disparaitre sa magie et apparaitre les traits de son visage, qu'Augustin reconnut immédiatement.
- C'est toi ? mais, qu'est-ce que tu fais là ?
   Ce visage, Augustin le connaissait par cœur, presque depuis sa naissance. La peau mate, des cheveux noir profonds avec la coiffure particulière, des yeux légèrement tirés et de couleur noisette. Aucun doute n'était possible.
- Arthur, répond-moi. Qu'est-ce que tu fais là, demanda de nouveau Augustin.

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