Chapitre VII

4 0 0
                                    

   L'air marin revigorait les jeunes gens. Ils avaient passés la matinée à jouer dans le sable et dans l'eau. En effet, ils étaient partis de chez Quora il y a deux jours maintenant. La marche avait été rude et, selon Simon, il fallait détendre ses muscles de temps à autre pour être plus performant. Aucun des trois jeunes n'avaient refusés. Au contraire, bien que le vent soi frais, l'eau leur permis de détendre les muscles de leurs jambe. Le midi, ils s'étaient arrêtés dans un petit restaurant pour manger. Hier était l'anniversaire d'Augustin alors ils avaient profité de leur arrivée dans ce village pour le fêter. Il venait d'avoir seize ans. Sur le bord de la plage, alors qu'ils venaient de reprendre leur voyage, Augustin pensa que les mois étaient passé à tout allure depuis la mort de ses parents. L'hiver commençait à laisser la place à un temps plus doux de printemps. Les bourgeons commençaient à apparaitre sur certains arbres. Tout cela redonnait lentement de l'espoir dans la suite pour les enfants mais rien de très important. Aussitôt après avoir pensé à ses parents, il repensa à ses sœurs qu'il n'avait pas pu aider, qu'il avait abandonné aux griffes de Vanessa. Toutes ces pensées le firent frissonner. Le paysage passait devant lui sans vraiment changer. Plus loin la plage s'arrêtait. La mer s'étendait d'un bleu profond. Des bans de sables formaient des petits ilots comme si des gens s'y déplaçaient souvent. Au bout de la plage, Simon s'arrêta et rassembla les enfants autour de lui. Il regarda autour de lui, et, ne voyant personne, il jeta un coquillage nacré qu'il avait ramassé un peu plus tôt, à la mer. Aussitôt l'eau remua et pleins de personnes sortirent de l'eau. Tous portaient une queue aux écailles brillante de couleurs différentes.
- Que faites-vous ici jeunes humains, siffla l'une des sirènes en s'approchant de la terre ferme.
   Le vieux conseiller, d'un geste protecteur, tendit son bras devant les trois jeunes qui le suivaient et les obligea à reculer.
- Nous venons rencontrer votre chef, répondit le vieil homme.
    Une sirène aux cheveux blonds et aux écailles cendrés s'approcha de la première.
- Et comment saviez-vous la façon de nous appeler ? cracha la nouvelle arrivante.
   Le vieil homme hésita. Il ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée d'aborder Quora. Augustin le comprenait. Il avait appris l'histoire de la vieille femme et comprenait la réticence de son ami.
- Alors, commença à s'impatienter la première, j'attends la réponse.
- Une amie m'a donné la solution, répondit-il finalement.
- Et peut-on savoir son nom, insista une troisième aux écailles rouge en s'approchant du duo.
   Simon ne pouvait plus échapper à la réponse. Augustin écarta la main de son ami et lui passa devant.
- La personne qui nous a dévoilé la solution ne souhaite pas que nous révélions son nom. Veuillez nous en excuser mais je souhaiterai voir votre chef.
   La dernière sirène qui était arrivée se releva et sortit de l'eau. Aussitôt sa nageoire se transforma en jambe. Elle s'approcha d'Augustin qui tenta du mieux qu'il put de cacher les tremblements de sa main. Elle baissa son visage sur celui du garçon et dévoila de longue canine blanches.
- Si tu veux la voir, tu as intérêt à me donner son nom sinon je pense que tu finiras par faire mon quatre heure, lui susurra-t-elle au creux de l'oreille.
   Le corps d'Augustin ne pouvait s'empêcher de trembler de tout son long. Heureusement, Simon le rejoignit immédiatement et posa une main réconfortante sur son épaule. Arthur vint aussi à sa rescousse. Dans une main, il tenait fort la main d'Aurore qui tremblait non pas de joie comme elle le pensait en découvrant les sirènes mais de peur.
- Cela vous arrive souvent de menacer de jeunes humains sans défense, demanda Arthur pour faire écarter les sirènes. Je sais que vous ne nous aimez pas beaucoup mais je crois que nous sommes quand même importants pour vous.
- Raya, cria une voix à l'arrière.
   Un homme s'approcha de la plage les yeux plein de colère.
- Je t'avais dit de ne pas les embêter. Tu devais juste les emmener au château. Et nous t'avions dit de ne pas toucher au petit prince. Tu sais bien qu'il a déjà les licornes comme alliés et cela ne serait pas bon pour nous de partir en guerre contre elles !
   Sans s'excuser, la dénommée Raya recula et retourna avec ses congénères. L'homme jeta un regard haineux au petit groupe.
- Suivez-moi maintenant.
   Sans attendre, Simon attrapa le bras d'Augustin et emboita le pas à l'inconnu.  Toutes les sirènes présentent à la surface de l'eau plongèrent. L'homme arracha une algue et leur tendit. Simon l'avala aussitôt et fit signe aux rois enfants de faire de même. L'algue avait un gout d'herbe terreuse trop salée. Mais une fois qu'elle fut dans son estomac, le jeune homme sentit des changements dans son corps. Ses poumons grandirent, essayant de pousser son ventre. Ils se remplirent d'un liquide qui faillit faire s'étouffer le garçon. La peau de ses mains s'agrandie pour former de ses mains des palmes. Sur terre, il avait du mal à respirer. Alors Simon le tira dans l'eau. Pendant quelques secondes, Augustin ne vit rien. L'eau était trouble et le sel piquait ses yeux. Mais plus les changements avaient lieu dans son corps et plus l'espace devenait net. Très vite, il put respirer normalement et nager correctement. Augustin constata que les changements qui s'étaient passés en lui avaient été les mêmes chez ses amis. Puis, le petit groupe suivit le triton qui s'éloignait déjà au loin. Autour d'eux s'étendait la mer comme ils ne l'avaient jamais vu. Les poissons de toutes les couleurs les frôlaient. Le petit groupe passait au milieu de banc de poissons. Des poissons aux couleurs s'allumaient juste à côté d'eux. Augustin était émerveillé et c'était loin d'être le seul. Aurore tentait à chaque fois de caresser les poissons, en vain. Après un petit temps de nage, ils arrivèrent devant un grand palais d'un blanc nacré, creusé dans la roche de la même couleur que la façade. Des algues e toutes les couleurs entouraient la devanture. Une grande porte incrustée de coquillages et ayant pour poignée deux coquilles de conque. Deux hommes-poissons attendaient devant la lourde porte, des tridents à la main. A l'arrivée du petit groupe, ils s'inclinèrent devant celui qui guidait les jeunes au château pis, ils poussèrent la lourde porte.
   Comme un rideau, l'eau ne passa pas la porte. Le sol du palais, d'un blanc pur et les murs bordés d'or ne touchaient en rien l'eau. L'homme passa le rideau d'eau et réapparut de l'autre côté sans une goutte d'eau sur lui. Il tira Simon qui, de même n'était pas mouillé. Augustin poussa sa sœur devant lui pour l'aider à passer puis se laissa tirer par Simon. Alors, Augustin comprit immédiatement pourquoi ceux qui rentraient n'étaient pas mouillés. Un énorme vent chaud soufflait vers le bas entre le rideau d'eau et la pièce du château.  Tout était fait de roche dans ce château.  La vaste entrée était constituée de petits casiers, permettant aux sirènes de poser leurs affaires en rentrant ou en sortant.  Une fillette aux cheveux blonds tressés et retenu au bout par une petite algue verte attendait le petit groupe avec des draps pliés dans les bras. Elle paraissait minuscule dans la grande entrée.  Une fois tous prêt, ils avancèrent vers la petite fille. Sur les côtés de la pièces, des piliers divisaient les parties du mur, permettant une vue sur l'extérieur. Sur les murs blancs, des plantes étaient accrochés au mur.
- Bonjour, déclara la petite quand Simon arriva à son niveau. Je vous apporte vos habits pour vous permettre de voire notre cheffe.
   Sans plus parler, elle tendit à chaque membre du petit groupe un drap. Simon le déplia et l'attacha autour de lui. Le drap était à la bonne taille.  Il le mit sur ses épaules comme une cape. Augustin fit de même et l'attacha sur ses épaules mais la fillette le reprit. Elle tira un bout de la toile et entoura le garçon. Elle lui attacha les deux bouts sur la même épaule. Puis elle aida Arthur à se vêtir. Aurore eu le droit à une petite robe blanche qu'elle enfila. La fillette qui venait de leur donner les habits, essaya en vain de remettre correctement sur le corps de Simon qui l'en empêchait en la poussant toujours plus sur le côté.
- Assez Remy, s'exclama l'homme qui les avait amenés jusqu'au palais. Il est temps d'y aller. Elle doit nous attendre.
   La fillette s'inclina et courut jusqu'au triton. Le petit groupe suivit. Devant une lourde porte de pierre, ils s'arrêtèrent.
- Notre cheffe se trouve à l'intérieur, expliqua l'homme. Devant elle, je vous demanderais de rester courtois et de ne pas manquer de respect. Bien que nous ne l'appelions pas « reine », je vous demanderais de vous incliner devant elle comme signe de respect. Au moindre faux pas ou geste brusque ou menace, je vous renverrais. Si vous résistez, vous serez exécutés sur le champ sans autre forme de procès. Est-ce bien clair ?
   Tout le monde opina du chef. Alors, l'homme frappa deux coups à la porte et cette-dernière, après avoir fait claqué tous ses gonds, s'ouvrit dans un grincement. La vaste pièce qui s'étendait devant eux était sans doute la plus belle pièce qu'il avaient visitée jusqu'ici. Tous les murs étaient vitrés et la pièce étai seulement éclairée de petits poissons qui se baladaient autour des murs éclairant tout l'espace. De plantes aquatiques luminescente offrait aussi une douce clarté lorsque les poissons n'étaient pas dans le coin. Au milieu de la pièce, le sol était creusé. Une fontaine faisait le lien entre l'extérieur et l'intérieur et remplissait en continue le trou, formant un bassin. Dans le bassin, il y avait un trône et une sirènes aux couleurs chatoyante. Sa queue était un dégradé de bordeaux et tendait vers le jaune. Ses cheveux blonds et ses yeux bleus s'accordaient à la perfection à sa queue. Juste derrière le bassin, deux autres fauteuils attendaient. L'un des deux faisait la taille d'un enfant tandis que l'autre était pour un adulte. Aurore avait retrouvé son émerveillement en entrant dans la salle. Son amour pour les sirènes et leur beauté était remonté si vite. L'homme qui les avait faits entrer s'inclina et alla s'installer derrière le bassin aux côtés de deux autres femmes tenant des tridents. La jeune sirène dans l'eau releva les yeux pour jauger les inconnus.
- Bienvenue à vous tous, s'exclama la jeune dame.
   Cette phrase fit revenir au temps présent tous les enfants. Arthur, qui était bouche bée devant ce décor quelques secondes auparavant observa la femme et lui sourit.
- Merci, répondit-il. Mais vous savez, quand on est arrivé, vos sujets n'avaient pas l'air ravi de nous voir.
   L'homme derrière fronça les sourcils et la sirène resta un moment dans l'incompréhension face à cette réponse inattendue. Alors que l'homme allait intervenir, elle éclata d'un rire cristallin.
- Je vois que vous n'avez pas votre langue dans la poche non plus, déclara-t-elle. Mais vous n'avez pas tords. Mes sujet n'aiment que très peu les humains. On nous a joué beaucoup de mauvais tours. Mais jamais je ne refuserais de rencontrer le prince.
   Augustin se senti assez gêné par cette remarque. Il savait que durant son voyage, beaucoup de personnes accepteraient de le voir seulement parce que c'est un prince et non pas pour sa personne ou parce qu'ils l'appréciaient.
- Bon, puis-je au moins savoir la raison de votre visite ? Et aussi qui vous a donné l'endroit où je réside ?
   Simon s'avança pour parler.
- Cette personne, vous la connaissez très bien. Vous l'avez vu à plusieurs reprises je crois. Cependant, pour parler de la raison de notre venu, j'aimerais que nous nous entretenions avec vous en privé, sans tous ces gens qui vous entoure.
   Elle réfléchit un instant. Puis, elle fixa de ses yeux bleus ceux aussi bleu que les siens de Simon.
- D'accord, déclara-t-elle, mais alors vous devez dire à voix haute le nom de la personne qui vous a donné l'adresse.
- Si vous le voulez tant, soupira-t-il en réponse. La personne qui nous a donné le lieu pour vous voir est votre grand-mère, Quora Macyaon.
   Les gens autour de la sirène poussèrent des cris indignés. On entendait des insultes envers Quora fuser un peu de partout. Soudain, quelque chose s'accrocha à la jambe d'Augustin. Il se baissa et vit la petite fille de tout à l'heure qui leur avait donné les habits.
- Oh Remy, ma fille, viens par ici.
   La petite s'approcha et plongea dans l'eau, rejoignant sa mère. Sa robe blanche laissa la place à une nageoire rose et violette.
- je voulais en savoir plus sur mon arrière-grand-mère, déclara la petite.
   La mère caressa la tête de sa fille en lui disant qu'elles en parleraient plus tard ce soir. Puis, tenant sa promesse, elle congédia tous les gens présents dans la salle. Quand il n'y eut plus personne, la sirène ressortit de l'eau. Sa nageoire se transforma en deux jambes fines, recouvertes à moitié par une jupe vert pâle. Elle alla s'installer sur son trône et invita les jeunes gens à s'avancer.
- Bien, maintenant qu'il ne reste que les rabats-joies qui ne veulent que discuter de sujets sérieux, allons-y. Quel est le motif de votre présence ici.
   Augustin ne supportait pas qu'on lui parle comme ça. Il ne comprenait pas pourquoi cette dame réagissait ainsi.
- Eh bien, j'ai besoin de soutien pour la suite, expliqua-t-il. Mes sœurs ont été enlevés et la seule solution pour moi pour les récupérer c'est d'aller me confronter à des gens bien plus fort que moi. J'aurais besoin de votre aide.
- Et dis-moi, en quoi tes problèmes sur terre concernent le peuple de la mer ?
- C'est que, hésita-t-il.
- C'est que vous avez aussi besoins de nous pour avancer et les liens entre les différents peuples sont importants pour la suite quand il sera roi, répliqua Arthur pour aider son ami.
   Augustin lui lança un regard de remerciement. Son ami avait toujours été cash contrairement à lui et cela, pour une fois, l'aidait grandement.
   La sirène arqua les sourcils devant la témérité du jeune homme.
- Je n'ai pas, ou plutôt, nous n'avons pas pour principe d'aider les humains. Nous n'avons aucun lien avec eux et ne les soutenons jamais. Cependant, si tu me prouve ta valeur, petit prince, je pourrais imaginer t'aider lors de ton combat.
   Augustin savait qu'il n'avait pas le choix. Cette alliance lui permettrait de trouver ses sœurs et de les sauver.
- D'accord, répondit-il. J'accepte votre condition. Mais, vous devez me promettre, si je vais au bout de votre demande de m'aider en retour.
   La sirène sourit, heureuse.
- Alors voilà ta mission. Au matin, au soleil levant, dans les bois profonds tu dois trouver la perle rare, celle qui signifie tant pour notre peuple. Tout seul, tu battras le protecteur et ramènera cet objet brillant qui offre aux plus grands un titre important à notre peuple. Avant la nuit tombante tu seras là, sinon mort s'en suivra. Voilà, c'est tout ce que j'avais à te transmettre. A demain matin pour le début de ta mission.
   Puis, elle appela quelqu'un qui accourut dans la salle. Le petit groupe suivit alors la jeune femme jusqu'à des locaux. Chacun entra dans une petite pièce différente, contenant un lit et un petit bureau ainsi qu'une tenue spéciale. Plus tard dans la soirée, après le repas en compagnie de la cheffe des sirènes, quelqu'un toqua à la porte d'Augustin.
- Oui, fit-il pour laisser entrer la personne.
   Gentiment, Simon ouvrit et pénétra dans la pièce. Il s'approcha du garçon, les mains jointes.
- Alors mon grand, tu es prêt pour demain ?
- Bof, je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Et puis, ce sera la première fois que je fais quelque chose tout seul. Je ne vais pas te mentir mais ca me fais peur.
- Hm, je te comprends. C'est normal d'avoir peur. Je n'ai rien à te dire pour ne pas avoir peur. Seulement, quoi qu'il arrive, reviens avant la nuit. Que tu réussisses ou non, ce n'est pas grave, je te soutiendrais. Et ce sera aussi le cas pour ta sœur et pour Arthur.
   Augustin sourit et serra fort Simon dans ses bras, ce qui surprit fortement le vieux conseiller. Le vieil homme se mit à rire fortement et le serra en retour. Ces phrases n'avaient rien de rassurant certes, mais cela avait suffit pour le rassurer car ça ne cachait rien de ce qui l'attendait pour la journée à venir.
- Surtout, n'oublies pas, lui recommanda Simon. Les sirènes sont prêtes à tout pour te faire perdre. Elles ne t'offriront aucun moyen de t'en sortir. Alors, demain matin, avant de partir, tu boiras l'équivalent de cette petite bouteille. Tu pourras ainsi respirer sous l'eau pendant cinq heures. Après ça, tu devras trouver un moyen de sortir de l'eau et de trouver autre chose pour respirer.
   Augustin récupéra la petite fiole au liquide bleu pailleté. Le liquide tournait tout seul dans la fiole et il s'en dégageait une bonne odeur de menthe.
- C'est ta sœur qui l'a préparée avec des plantes, précisa le vieil homme. Bon courage.
   Puis, le vieil homme sortit de la chambre, laissant le garçon avec la fiole dans les mains et l'angoisse qui montait. Il posa alors la fiole sur le bureau et se coucha de bonne heure.
   Alors que la nuit était encore profonde, Augustin se leva sans bruit. Il mit la tenue que lui avait préparé les sirènes. C'étaient des vêtements qui collaient à la peau, assez épais et d'un noir profond. Dans une petite poche, sur le côté de sa tenue, il glissa la petite fiole. Dans la salle du trône, Augustin retrouva la jeune sirène qui l'avait accueilli la veille ainsi que la petite Remy.
- Te voilà, tu es à l'heure. L'aube se lève dans cinq minutes.
   Augustin sentait le stress monter en lui. Il sorti discrètement la fiole et but le contenu. Ce n'était pas aussi bon que l'odeur qui s'en échappait. La texture était pâteuse et le goût s'approchai de celui des feuilles d'arbres que l'on pouvait manger. Aussitôt, dans son corps, ses poumons s'agrandirent. Augustin se serra le ventre, prit de crampe atroce et de vertige. Il manqua de tomber. Cependant, au coin de la porte, venai d'arriver trois personnes qu'il reconnut. Aurore, un sourire triste lui souhaitait bon courage, tandis qu'Arthur, à côté d'elle affichait un air confiant, levant le poing en l'air. Derrière eux, Simon lui souriait gentiment, comme un père l'aurait fait.
   Soudain, le trou où la cheffe des sirènes se baignait la veille, s'ouvrit. Alors, elle l'invita à plonger. Augustin le fit immédiatement, non pas parce qu'il avait confiance ne lui ou en ses capacités, non pas parce qu'il avait hâte, mais plutôt parce qu'il savait que s'il attendait une minute de plus, il serait incapable de plonger.
   L'eau dans laquelle il arriva était froide et noire. Etonnement, ou plutôt heureusement, il réussit à respirer sous l'eau sans problème. La potion avait donc fonctionné correctement. Sa sœur avait donc un vrai talent avec les plantes. Il continua ainsi de nager, se laissant de temps en temps porter par les courants, de temps à autre suivre des bans de poissons, sans trop savoir vers où il devait aller. Il avait longtemps réfléchi avec Simon, Arthur et Aurore et tous les trois en avait déduit que cette forêt profonde correspondait à un champ d'algues. Il paraissait qu'il y avait une fosse dans laquelle il y avait un champ d'algues. Mais augustin, qui ne connaissait que très peu la géographie des lieux, ne savait pas où elle se situait. Plus, il s'approchait du fond, plus il se sentait désespéré de trouver. Plus il plongeait, plus la pression était élevée. Il commençait à être vraiment épuisé. Il n'arrivait plus à avancer. Puis, il le trouva. Un grand trou se dressait devant lui. Il sut immédiatement qu'il avait trouvé sa fausse car de ce trou sortaient des poissons-fantômes que l'on retrouve traditionnellement dans ces endroits ainsi que de longues lianes vertes et noires. Alors, il se jeta à corps perdu dedans. Il n'arrivait plus à avancer et perdait courage. La pression était telle que sans rien faire, elle le repoussait vers le haut. En fin, il toucha le sable du fond. Là, de grandes lianes s'étendaient jusqu'en haut et il ne voyait rien de plus. Il avança à l'aveugle, lui qui pensait que son calvaire était terminé, il recommença. Il se dit ensuite que s'il cherchait une perle, elle devrait être visible de loin. Mais il savait aussi qu'il devait se dépêcher. Trois heures étaient déjà passé. Il traversa la forêt jusqu'à arriver au bout, là, il nagea jusqu'en haut du gros rocher gris. Il vit alors une grotte. Tout heureux, il se précipita vers cette dernière avant d'être coupé dans son élan. Le rocher avait bougé et se dressait maintenant devant lui.
   Une énorme pieuvre se tenait maintenant devant lui. Ses yeux globuleux fixaient le jeune garçon ses tentacules s'agitaient sous son corps à une vitesse hallucinante. Sans s'y attendre, l'une des tentacules fusa vers le garçon le propulsa au loin. au loin. Les lianes et les plantes ralentirent peu à peu sa course en sens inverse. Sa respiration était saccadée et il sentait que la potion faisait de moins en moins effet dans son organisme. Sur certaines bouffées où il essayait de respirer normalement, l'eau qu'il avalait le faisait s'étouffer. Seulement, Augustin ne pouvait pas abandonner comme ça. Il ne savait pas quelle heure il était mais il était si près du but. On lui avait dit que le monstre qui attendait devant l'objet qu'il devait ramener ne pourrait pas le tuer tan que la nuit n'était pas tombée. Il repartit à l'attaque. Il tourna autour pour trouver une autre entrée en vain. L'énorme animal faisait onduler ses tentacules et observait les alentours dans l'espoir de revoir le jeune homme. En tournant autour, Augustin se rendit compte que la bête féroce était attachée contre la paroi de la grotte avec une lourde chaine qui lui enfermait l'une de ses tentacules. Augustin avait de la peine pour cette énorme bête. Mais pour l'aider, il devait surtout reprendre son souffle à l'air libre et non dans l'eau. Alors il se jeta sur la bête de toute ses forces. Pour évier que l'on voit sa présence dans l'eau, il utilisa les mêmes formules que Lilith utilisait quand elle s'amusait avec l'eau. Il créa une minuscule tornade pour faire croire que sa position était autre part. Cela détourna le regard du poulpe et Augustin nagea aussi vite que possible jusqu'à la grotte. Il eut juste le temps d'entrer avant que l'animal ne se retourne.
   Lorsque le jeune garçon atterrit sur le sol glacé de la grotte, il se sentit aussitôt soulagé. Il pouvait respirer correctement. Il recracha toute l'eau que ses poumons avaient accumulés et resta un instant à quatre patte, sur le sol, épuisé par tout ce qui venait de lui arriver. Ses habits gouttaient sur le sol et c'était le seul bruit que l'on entendait dans cette pièce de roche.
   Une fois qu'il se sentit mieux, il se releva et observa les alentours. La grotte n'était pas très profonde mais, au loin, il pouvait distinguer un énorme coquillage. Ce crustacée était au trois-quarts ouvert et l'on pouvait y distinguer une poche dans laquelle une boule se dessinait. Augustin devina tout de suite que cette boule était le bijou qu'il devait ramener. Augustin s'approcha alors du perlot et, prenant son courage à deux mains, se glissa dans la coquille. L'intérieur du mollusque était froid et l'odeur était âcre. Quand Augustin posa ses pieds à l'intérieur, la bête se rétracta. Cela fit trembler le garçon mais il continua son chemin. Il tentait du mieux qu'il pouvait de ne pas laisser ses pieds trop s'enfoncer dans la bête visqueuse. Enfin, il arriva au niveau de la poche où devait se trouver ce qu'il cherchait. A deux mains, il appuya sur la bosse pour en sortir l'énorme perle. Enfin, elle sortit mais alors qu'il la tirait vers lui, un énorme cris aigu surprit le jeune homme. C'était l'huitre qui souffrait du manque de sa perle. Bien que lentement, le crustacé se refermait, bloquant ainsi le garçon et la perle. Augustin courut vers la sortie, sachant que s'il ne sortait pas maintenant, il serait digéré par la bête. Alors il poussa la boule devant lui, trébuchant à plusieurs reprise sur le mollusque.
   Alors qu'il poussait la boule dehors et, allongé sur le céphalopode, il se tira vers l'extérieur du coquillage. Il n'eut pas le temps de sortir complètement. La coquille finit de se refermer sur la jambe gauche du garçon qui hurla de douleur. La couille s'enfonçait dans la cheville du jeune homme tandis que l'os craquait à chaque fois que la couille continuait de se fermer. Le sang coulait sur sa cheville mais la couleur était si intense que finalement, Augustin ne sentait plus rien. Sa tête tournait. Il ne voyait plus. Soudain, le sol trembla. La coquille se releva alors out doucement sans qu'Augustin ne comprenne pourquoi. Alors, sans attendre, il extirpa sa jambe blessée du mollusque et s'écarta de l'énorme huitre.
   Il se sentait maintenant épuisé. Il ferma les yeux et s'endormit.
   Quand il rouvrit les yeux, il se sentit perdu. La grotte lui paraissait encore plus sombre qu'avant. Il estima que d'ici une ou deux heures, la nuit serait tombée. Il ne restait pas beaucoup de temps pour sortir de là. Sa jambe lui faisait atrocement mal mais, poussant la boule vers la sortie de la grotte, il s'appuya dessus et avança à cloche-pied. Le poulpe de tout à l'heure attendait toujours sous l'entrée de la grotte. Désespéré de ne jamais pouvoir sortir d'ici, il cria quelques mots à la bête.
- Tu m'empêcheras toujours de sortir d'ici hein, espèce vieille pieuvre !
   A son grand étonnement, la pieuvre se tourna vers le garçon et le regarda.
- Eh bien, je suis là pour ça et c'est la seule façon de me nourrir que de protéger cette perle.
- Tu-tu parles ?! balbutia le jeune homme de surprise.
- Bien sûr, tout comme toi.
   Augustin s'installa pour reprendre ses esprits. Il avait déjà vu plusieurs choses depuis le début de son voyage mais il ne s'attendait pas à entendre quelqu'un parler ici aussi. Cependant, quelque chose d'autre l'intriguait. La pieuvre lui avait dit qu'on l'avait obligé à rester ici. Alors il lui demanda ce qu'il voulait dire par là.
- Eh bien, les sirènes m'ont attaché et je suis nourris que si j'empêche de voler la perle ou que je mange moi-même ceux qui viennent la chercher.
   Le pauvre animal n'avait pas l'air de mentir. Il avait vraiment l'air de souffrir de rester ici et de ne rien connaître à la liberté.
- Bien, reprit Augustin après avoir réfléchi aux paroles de la pieuvre. Je te crois, alors passons un marché. Je te libère mais en échange, tu me ramènes à la surface le plus vite possible pour que je ne me noie pas.
- D'accord.
- Je rajoute un détail, tu ne devras pas essayer de me manger ni de me prendre la perle qu'il faut que je remonte.
- Bien, j'accepte tes conditions. Alors quand partons-nous ?
   Augustin sourit.
- Tout de suite !
   Alors, le jeune garçon plongea dans l'eau froide. Il longea la lourde chaine qui tenait fermement plusieurs tentacules de l'animal. Enfin, il arriva au bout de la chaine. Les liens étaient fixés dans la roche de la grotte. Augustin tira dessus mais comme attendu, la chaine ne bougea pas d'un pouce. Augustin retourna à la surface pour reprendre son air. Il s'assit sur le bord de la grotte, massant sa jambe endolorie par la nage. Une idée lui vint alors. Il demanda à la pieuvre, de l'une de ses tentacules libres de détruire la paroi de la grotte. La bête accepta. Le jeune homme se colla au fond de la grotte tandis que des bouts de roches fusèrent de partout. Puis, comme le garçon demanda, la pieuvre tira la coquille d'où Augustin avait pris la perle. Ensuite, conformément aux ordres du jeune homme,  la créature marine tira de toutes ses forces dans le sens opposé à la chaine pour la tendre. Augustin, malgré sa jambe douloureuse, poussa le coquillage de toutes ses forces en s'appuyant dessus. Le crustacé tomba directement sur une maille de la chaine, rouillée et se cassa sous le poids de l'huitre. Aussitôt, le poulpe se dégagea de son rocher auquel il était retenu depuis si longtemps.
   La pieuvre faisait des allers-retours, pleine de joie. Mais augustin, bien que très content pour son ami, ne réussit pas à montrer complètement sa joie. Il se sentait couler au fond de l'eau. Il n'arrivait plus à remonter. Le jeune homme se débattit un moment avant de sentir une douleur pongitive traversa sa jambe. Alors qu'il voyait ses derniers instants sous l'eau, la pieuvre revint à la charge et récupéra le garçon qui se noyait. De retour à la surface, sur le bord du reste de la crypte, Augustin reprit son souffle.
- Prêt mon ami ? je vais maintenant tenir ma promesse auprès de toi. Le trajet durera deux minutes. Nous arriverons aux dernières lueurs du crépuscule.
- Alors dépêchons-nous répondit le garçon. Je dois être de retour pour le crépuscule.
   Sur ce, Augustin grimpa de nouveau sur le dos de la pieuvre qui prit la perle dans la bouche. Puis, d'un coup de tentacule, la bête se projeta vers le haut. Toute la pression s'abattit sur le garçon qui peinait à tenir et à retenir son souffle. Il ferma alors les yeux, attendant que ce soit la fin.
- Augustin, cria une voix aigüe.
   Cependant, le jeune homme n'arrivait pas à ouvrir les yeux. Il sentit une douce chaleur se propager dans son corps, en insistant sur sa jambe.
- Ainsi le petit prince a réussi. Je ne peux que me prosterner devant son courage. Il n'est peut-être pas en état de se lever mais je vais lui offrir les meilleures soins dont nous disposons.
   Puis, Augustin n'entendit plus rien. Il dut surement s'endormir.

Prince un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant