Chapitre VIII

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   Quand il se réveilla, il se trouvait dans la même chambre qu'avant son voyage sous l'eau. Les draps étaient doux et il s'y sentait bien. Sur la commode, des habits propres attendaient ainsi qu'un bol remplie d'une bouillie verte, semblables à des algues. Un verre remplie d'un liquide rouge attendait à côté. Augustin attrapa la cuiller et goutta la bouillie. Malgré ce qu'on aurait pu penser de la bouillie, elle avait un délicieux goût sucrée et fondait en bouche. Le jus, quant à lui était frais et désaltérait. Quelqu'un toqua à la porte. Augustin se tourna vers l'entrée pour voir Remy ainsi que sa mère. La petite ille tenait dans ses mains un plateau remplie de petits biscuits.
- Prends-en un, l'incita la jeune sirène. Je les ai faits moi-même avec maman.
   Augustin attrapa donc l'un des petits biscuits et croqua dedans. Le gout était différent de tout ce qu'il avait déjà gouté. C'était bon, même délicieux. Chaque bouchée lui rappelait les vagues tout ce » qui y vivait. Il remercia la petite pour écouter la cheffe des sirènes. Mais, il se rendit compte qu'il n'était même pas présentable. Il épousseta ses vieux habits qu'il n'avait pas eu le temps de changer et s'inclina devant la cheffe des sirènes.
- Excusez-moi de me présenter comme ça devant vous, je n'ai pas eu le temps de me changer, expliqua le jeune garçon. Je viens de me réveiller.
   La sirène sourit et s'inclina en retour devant le garçon.
- Jeune prince, depuis ton arrivée, je n'ai pas été très gentille. Liasse-moi me présenter de nouveau. Je suis la cheffe des sirènes depuis cinq ans maintenant. Mon nom est Symya.
- Merci pour, ces salutations, mais s'il-vous-plait, ne vous prosternez pas devant moi, ça me gêne. Je suis heureux de vous rencontrer madame. Moi, je suis le prince Augustin, prince de la terre et, pour sauver ma famille, je ois sauver le continent. Acceptez-vous de m'aider ?
   Symya sourit.
- Hier, en acceptant ta quête, tu as démontré un grand courage. Malgré toutes les embûches que nous avons dressés sur ton passage, tu es revenu. Mais en plus d'être revenu, tu n'as pas pensé qu'à toi mais aussi à ceux qui souffraient par notre faute. Tu nous as ouvert les yeux. Alors, prince Augustin, lorsque le moment sera venu, fait appel à nous et que ce soit sur terre ou dans l'eau nous te viendrons en aide.
   Puis, elle s'inclina une dernière fois et tourna les talons pour passer la porte. Avant que la porte ne se ferme, elle regarda une dernière fois le jeune homme alors que sa fille était déjà partie loin.
- Au fait, merci pour Remy. Elle a été heureuse de rencontrer quelqu'un qui connaissait son arrière-grand-mère. Et grâce à tes amis, j'ai pu lui envoyer un message. Merci.
   Cette fois-ci elle quitta la chambre. Augustin attendit un instant, chamboulé par tout ce qu'il venait d'apprendre. Ce qui le perturbait le plus c'est que pour la première fois, quelqu'un le prenait au sérieux. Alors, il récupéra les habits propres et rejoignit sa sœur et ses amis. Lorsqu'il arriva auprès d'eux, Arthur lui fit un check et Aurore se jeta dans ses bras. Elle l'étreignit aussi fort qu'elle le put. Simon lui ébouriffa les cheveux. Augustin était heureux.
   Le lendemain, le petit groupe remercia les sirènes pour leur accueil et retournèrent sur la terre ferme. Le voyage ne faisait que commencer. Il leur restait du trajet. Alors, après des saluts conventionnels et d'autres plus intime, le petit groupe, guidé par le même homme qui les avait amené jusqu'ici, retourna sur terre. 
   Le soleil brillait dans le ciel et, il fallut plusieurs minutes au groupe pour s'habituer à la luminosité. Cependant, la chaleur du soleil leur faisait du bien puisque leurs habits étaient trempés et leur corps n'arrivait pas à se réchauffer. Alors, au lieu de partir tout de suite, Simon s'éloigna de la foule et, dans un coin sombre, fabriqua une grotte souterraine. Dedans, il alluma un feu et tout le monde se réchauffa autour.
   Pendant ces quelques heures où leurs habits séchaient, ils en profitèrent pour discuter de tout et de rien. Une petite pause comme celle-ci leur faisait un bien fou.  Ils discutèrent de comment leur avaient paru les sirènes et s'il fallait croire ce que la cheffe leur avait dit. Augustin expliqua aussi ce qu'il avait vécu durant sa mission. Ses difficultés, sa jambe douloureuse qui, aujourd'hui, grâce aux soins des différentes sirènes et de sa sœur ne lui faisait plus si mal que ça. Sa jambe était encore maintenue par des branches et enroulés dans des algues qu'il devait encore garder deux ou trois jours. Quand les habits furent presque secs, Simon, suivit des trois enfants reprit la route, toujours en suivant le nord. Plus ils continuaient, plus la mer s'écartait vers l'est. Pendant plusieurs jours, ils continuèrent d'avancer comme ça sur les chemins, se reposant comme ils le pouvaient dans les grottes que Simon arrivait à créer. Ils se couchaient tard et se levaient tôt. La fatigue se faisait de plus en plus ressentir. Puis, après trois jours de marches au milieu des villes et villages, se promenant au milieu des gens ou sur des chemin loin de toute civilisations. Puis, au bout de trois jours, ils entrèrent dans une forêt luxuriante. La mousse verte grimpait sur le tronc des grands arbres toujours bien organisés. Des oiseaux pépiaient dans tous les coins. Les rayons de soleils passaient à travers les branches. Le sol paraissait doux et chacun de leur pas leur donnait l'impression e marcher dans du coton. Ils avaient l'impression de marcher dans les nuages. Le soir, ils s'installaient contre des arbres et s'allongeaient dans la mousse qui leur faisait l'effet d'un matelas. Cependant, même si leur voyage paraissait un rêve, cette forêt immense était interminable. Même si les rayons de soleil éclairaient leur chemin, la vue directe du soleil commençait à leur manquer. Cela provoqua chez les jeunes gens l'envie de rester sur place. Simon les poussait comme il pouvait mais, plus les jours défilaient e plus le groupe était lent. Au bout de cinq jours à errer sur les chemins et à s'arrêter trop souvent pour le peu de marche qu'ils faisaient, Simon fit arrêter les enfants.
- Il va falloir faire le point, déclara-t-il d'un ton sévère. Cette forêt a pour nom la forêt du plaisir. Elle parait agréable mais elle attire les gens qui, en s'enfonçant de plus en plus dedans finissent par s'arrêter et ne plus jamais en ressortir.
- Oui, mais regardez comment le sol est confortable, argumenta Arthur. Quand on voit ce sol on veut juste dormir.
- C'est ce que je viens de t'expliquer, rétorqua le vieil homme. Cet endroit vous met à l'épreuve. Il faut accélérer la cadence si vous ne voulez pas finir bloquer dans cet endroit jusqu'à ce que mort s'ensuive.
- Mais, protesta Augustin, on marche depuis des jours pour rien. Laissez-nous nous reposer et réfléchir à ce besoin d'avancer encore.
   Simon ne savait plus comment faire. Il devait presser les enfants ou ils ne sortiraient jamais de cet antre de démons. Soudain, des cris se firent entendre plus loin dans la foret. Comme brisant l'enchantement, Augustin, suivit de sa sœur et de son ami coururent vers l'endroit d'où venait le cri. Un tout petit humain avait poussé le cris, quelques centimètres de haut tout au plus, des ailes collés dans le dos et un visage de terreur face à une grosse bête qui se léchait déjà les babines de pouvoir manger son prochain repas. Augustin se planta debout devant l'énorme bête semblable à un loup. Il ferma les yeux et tendit les mains. Aidé par Arthur, les deux amis firent jaillir des plantes grimpantes qui essayèrent d'attraper l'animal et de le frapper avec les tiges. Devant cet amas de monde, la bête prit ses jambes à son cou et partit sans demander son reste. Aurore attrapa le minuscule humain dans ses mains et lui donna à boire un liquide vert censé lui redonner de l'énergie. La petite créature avait de magnifiques yeux verts mais Augustin aurait juré que les yeux étaient juste avant d'un gris profond. Ses cheveux rose pâle ondulés descendaient jusqu'à la taille, passant entre ses ailes constitués d'une fine membrane transparente et légèrement pailletée. 
- Merci, déclara la minuscule créature après avoir bu le liquide. Vous venez de me sauver la vie. Comme il est de tradition chez moi, je vais accorder l'un de vos souhaits dans la limite de mes possibilités.
- Ça tombe bien ! s'exclama Simon en arrivant tranquillement. Emmène-nous à ton village.
- Co-comment ça, bégaya la petite créature de sa voix aigüe.
- Ecoute, je dois voir votre Aïmaru. C'est important et de cette rencontre résultera la survie du monde. Et puis comme tu viens de le dire, c'est la tradition. Quand quelqu'un sauve une fée, elle doit aider les personnes à sortir de la fore ou les emmener dans le lieu qu'elles veulent atteindre.
- Oui mais aller dans mon village est interdit normalement, se justifia la fée.
- Tu es en présence du prince humain et même si tu ne nous montre pas le chemin, nous arriverons à ton village. Je ne suis pas certain que ton peuple apprécie une promesse non-respectée.
   La petite créature ne cessait d'hésiter, comme rongé par eux vérités. Simon se tourna vers les trois jeunes pour leur expliquer la situation.
- Cette petite créature est une fée des bois. C'est l'une des dernières espèces qui existent et son village est bien caché. Au vu de sa taille, elle doit être encore jeune. Je pense une trentaine d'années tout au plus.
   Augustin ne comprenait pas ce qu'ils voulaient dire par jeune. Trente ans, c'était déjà adulte.
- Comment ça encore jeune ? demanda Arthur.
- Trente ans pour elles correspond à une dizaine d'années pour nous.
- Bien, j'ai pris ma décision, déclara la petite fée. Je vais vous mener à mon village. Je me présente, je me nomme Laurella. Suivez-moi.
   Alors, la fée se mit à voleter devant le petit groupe. De temps à autre, Aurore posait des questions à la petite fée. La jeune fille était heureuse de pouvoir rencontrer d'autres créatures magiques, qu'elle pensait depuis longtemps disparus.
- Dites, Simon nous as dit que vous étiez une fée des bois. Cela veut dire qu'il y a d'autres sortes de fées ?
- C'est exact, expliqua Laurella. Il existait cinq sorte de fées dans le temps. Pour nos pouvoirs, nous fûmes chassés et aujourd'hui in n'en existe plus que trois qui vivent toutes dans notre village. Il existe les fées de l'eau, celles des bois et les fées des animaux.
- Oh je vois ! quels sont les différences ?
- Je suis désolé, je ne peux pas te les expliquer. Cela fait partis de notre pacte pour sauver les fées. Faisons une pause ici, déclara-t-elle ensuite pour couper court à la discussion avant qu'Aurore repose une question.
   Ils se stoppèrent un peu et la fée se percha sur une branche et replia ses ailes. Simon laissa les trois jeunes dans un coin et alla discuter avec la fée. Puis, quand il revint, la petite fée se rapprocha et ils repartirent. La fée, après la discussion semblait avoir changer. Augustin essaya de tirer des informations à Simon, sans succès. Il leur fallut une heure pour rejoindre le village.
- Nous y voilà, annonça Laurella en s'arrêtant au milieu du bois.
   Augustin se sentit embêter de ne voir devant lui que des arbres à pertes de vu. Sans se soucier des protestations d'Arthur qui disait que la fée leur mentait, la créature tendit se mains, ferma les yeux et récita quelques paroles dans une langue inconnue. Les ailes de Laurella se mirent à briller de mille feux et quand la petite fée se retourna, ses yeux étaient étrangement devenus violets.
- C'est bon, allons-y, déclara-t-elle.
   En effet, juste devant eux, l'air se mit à onduler entre les arbres, floutant le chemin qui apparaissait nettement quelques minutes auparavant. Les arbres semblèrent aussi s'écarter du chemin, laissant émerger de longs arbres contenant plusieurs cabanes de cinquante centimètres de haut. Plusieurs créatures, de couleurs différentes volaient dans tous les coins, discutant, travaillant ou juste se promenant. Tout était plus petit. Les cabanes étaient faites de bois et de feuilles. Des petites passerelles étaient accrochées un peu partout et de petite fées de la même taille que Laurella marchaient ou sautaient dessus. Plus loin un bâtiment un peu plus long que les petites cabanes possédait une toute petite cloche.
- Ici, c'est l'école, décrivit Laurella en désignant ce long bâtiment. Ensuite, on a les maisons par ici. Moi je vis plus par là-bas, compléta-t-elle en indiquant la direction opposé. Les passerelles servent pour les fées qui n'ont pas encore appris à voler. Ce qui va vous intéresser se trouve par là-bas.
   Ils continuèrent le chemin jusqu'à une bâtisse deux fois plus hautes que toutes les petites maisons
croisées. Contrairement aux maisons, l'édifice n'était pas dans les arbres mais sur un énorme rocher qui
arrivait au niveau de la tête d'Aurore. Plus le petit groupe avançait et plus les fées s'arrêtaient pour les
regarder. Ils ne devaient pas voir tous les jours des humains cinq fois plus grand qu'eux.
- Laurella ! s'exclama une voix devant eux.
   Une fée d'une vingtaine de centimètres, aux cheveux plus court mais de la même couleur que ceux de la petite fille, vola à toute vitesse vers la petite fée.
- Maman !
- Où étais-tu ? je me suis inquiétée ! Cela fait une heure que tu étais censé être rentrée. Nous allions partir à ta recherche. Et pourquoi as-tu ramener des humains avec toi ? tu sais bien de quoi ils sont capables ! c'est vraiment dangereux !
- Maman, laisses-moi t'expliquer. J'allais me faire manger par un thobuston et ils m'ont sauvé la vie. Et tu sais bien ce que notre loi nous oblige à faire.
- Tout de même ! Il fallait les mener autre part !
- Mais ce ne sont pas n'importe qui, ils sont royaux !
- Ils t'ont vraiment raconté n'importe quoi ma chérie. Enfuyons-nous vite fait.
- Ca suffit Sacca, gronda une personne un peu plus loin.
   La dénommé Sacca se retourna en vitesse.
- Oh, Aîmaru ! je ne voulais pas vous déranger. Veuillez m'excuser.
   D'un geste, la fée derrière intima à celle du nom de Sacca de se pousser. La nouvelle arrivante se planta devant les quatre humains, les toisant de haut en bas. Cette fée était un peu plus grande que toutes celles qu'ils avaient déjà rencontrés. Ses ailes, tout aussi transparente que tous ses congénères étaient cependant bien plus grandes et plus larges. Les cheveux bruns du petit humain bougeaient au rythme du vent. Ses habits, faits en feuilles d'arbres et mousses, seraient aussi simple que ceux de son peuple, s'ils ne possédaient pas toutes ces pierres précieuses sur les bords de la tenue. Ses yeux étaient sévères et d'un noir profond. Il n'avait pas l'air heureux devoir des humains dans sa forêt.

Prince un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant