Prince un jour

Chapitre XII

Augustin marchait depuis plusieurs heures et le soleil baissait déjà à l'horizon. Il avait quelques courbatures et les jambes lourdes mais sa joie ne désemplissait pas. Enfin, il reconnut le chemin qu'il avait emprunter la veille. Il arriva très vite au pan de montagne d'où il était parti en courant lorsque les dragons l'avaient menacé. Il retrouva les cendres d'un ancien feu de bois mais froid depuis longtemps. Au vue des cendres, le garçon devina que ses amis avaient levé le camp depuis longtemps. Ils n'avaient surement pas passé la nuit ici. Il ne trouva cependant aucune trace de sa sœur ou de son meilleur ami. Même le conseiller qui préférait ne pas bouger ne se trouvait pas dans le coin.

Alors que le soleil brulant s'estompait au loin, le jeune prince prit son courage à deux mains et grimpa tout en haut du mont. Lorsqu'il atteint le haut, il entendit une petite fille rire aux éclats et il ne lui fallut même pas quelques secondes pour reconnaitre le rire de sa petite sœur. Il accourut presque jusqu'à la source du bruit. Il trouva la jeune fille en train de jouer avec un dragonneau. Ce-dernier faisait au moins la même taille que la petite fille. Il s'amusait à sauter autour de la petite fille et à lui lécher le visage. Bien qu'épuisé, le jeune prince s'élança vers sa sœur et la serra fort dans ses bras avant qu'elle ne puisse réagir. Le petit dragon n'eut lui-même pas le temps de réagir et, au lieu de lécher la jeune fille, il laissa une grande trace de bave sur le corps d'Augustin. Le jeune homme s'écarta en poussant un cri de dégoût, ce qui rameuta Simon et Arthur.

- Que se passe-t-il, demanda le vieil homme. Oh, tu es de retour Augustin ?

Le jeune prince se tourna, le regard brillant, vers le vieux conseiller.

- Simon ! je suis heureux de te revoir !

Puis, il passa, à grandes enjambées, les quelques mètres qui séparaient le jeune prince de Simon.

- Voyons, tu n'es parti qu'une journée.

- Et pourtant ! Je crois que beaucoup de choses ont changés !

- Je vois ça jeune homme. Tu as bien grandi en seulement quelques heures. Suis-moi. J'ai quelqu'un à te présenter.

Augustin suivit son vieil ami jusqu'à un grand trou un peu plus loin. Au lieu d'un grand trou, comme il le pensait, il trouva un énorme nid dans lequel dormait paisiblement l'un des deux dragons de la dernière fois, près d'un œuf d'environs trente centimètres de hauteur. Le nid était composé de grands branchages et de grandes palmes vertes. Ces-dernières cachaient, près de cet œuf, un tout petit dragonneau qui se laissait caresser le ventre par Arthur.

- Que se passe-t-il ici, demanda le jeune homme interloqué.

- Ah, c'est vrai, tu n'es pas au courant, di Arthur en se grattant le menton d'un aire gêné. Euh, par où commencer.

- Par le début peut-être, répondit Augustin qui commençait à perdre patience et qui sentait la colère monter en lui. Je suis parti pour que vous puissiez être accepté mais depuis le début, je me fais marcher dessus et dès que je suis parti, tout revient à la normale. Le problème c'est moi n'est-ce pas ? Il suffisait de le dire si je vous gênais tant que ça !

- Stop, gronda une voix qui fit trembler le sol. Je croyais pourtant que tu avais vu ce qui s'est réellement passé.

Augustin fouilla du regard les alentours mais ne trouva personne.

- Ton voyage était pourtant censé te changer. Mais je crois que tes yeux sont restés fermés par la colère. C'est bien embêtant.

- Mais quoi ! cria le jeune prince. Oui, j'ai changé mais je ne comprends pas pourquoi quand je pars c'est l'hécatombe et lorsque je reviens tout va bien ! Je veux juste qu'on m'explique et que l'on me mette au courant des événements. Je veux juste, je voudrais juste qu'on ne m'oublie pas et qu'on ne pense pas à moi juste comme quelqu'un qui va sauver le monde parce qu'il est le prince alors qu'ik ne l'a même pas choisi. Je suis aussi Augustin et un garçon normale alors, alors...