Prince un jour

Chapitre XVI

Il leur fallut plusieurs jours pour rejoindre la clairière où ils avaient trouvés les licornes la première fois. Non pas parce que c'était loin mais parce qu'ils ne pouvaient voyager que pendant les heures creuses. Les beaux jours qui arrivaient faisaient faire sortir de plus en plus les gens. Il faillait être de plus en plus discret pour trouver à manger. Dans les villages qu'ils traversaient, ils voyaient des affichages avec une photo des deux enfants royaux dessus. Ils étaient recherchés mais personne ne savait réellement pourquoi.

La première fois qu'ils étaient passés dans un village sans se cacher, des villageois avaient essayés de les attraper pour les enfermer en attendant Vanessa. Cela n'arrangeait pas le petit groupe qui avait pris du retard sur la situation.

Lorsque la nuit était pleine, les trois petits dragons s'envolaient dans le ciel noir pour observer le coin. Aurore et Augustin ne se parlaient quasiment plus. Ils n'avaient plus de nouvelles de leurs petites sœurs depuis bien longtemps et les deux enfants ne pouvaient s'empêcher de s'inquiéter pour elles.

Enfin, ils arrivèrent, après la quatrième nuit de marche, à la clairière où ils avaient rencontrés les licornes pour la première fois.

La clairière qui leur avait parut si luxuriante la première fois semblait maintenant morne et grise. Peut-être que cela était dû à l'heure tardive. Mais intérieurement, les deux enfants royaux savaient que leur perception du monde avait changée. La clairière où quelques mois auparavant des dizaines de licornes se gavaient d'herbes vertes et sautillaient dans tous les sens n'étaient plus qu'un parterre d'herbes desséché par les rayons brûlant du soleil. Pas une licorne n'attendait dans ce coin désert de toute présence, animal et humaine.

Le petit groupe continua à avancer un peu jusqu'à arriver de l'autre côté de la clairière. Des bruissements leur parvinrent et une jeune licorne apparut soudain à leur côté. C'était un bel étalon à la robe noir et à la crinière argentée, brillant sous les pâles rayons de la lune. Augustin reconnut immédiatement Orion qui les avait aidé à plusieurs moments.

- Vous voilà, nous vous attendions, déclara seulement l'animal et rentrant de nouveau dans la forêt.

La petite troupe suivit l'animal qui avait déjà disparu derrière un arbre. Même dans la forêt, aucune licorne ne traînait dans les parages. Ils descendirent ensuite sous une souche et se retrouvèrent dans une grotte avec pas plus d'une dizaine de licornes, de toute âges et carrures. Au centre se tenait la reine. Elle était plus grande que les autres mais paraissait aussi plis mal en point que les autres. A leur arrivée, elle se tourna vers eux. Les dragons qui avaient suivis avaient reçus plusieurs coups de sabots.

- Vous êtes donc revenus, dit-elle d'une voix qui semblait soutenir mille et une souffrances.

Simon s'inclina, bientôt suivi par les trois enfants à ses côtés. Les petits dragons essayaient de se faire tout petits, ce qui n'était pas facile au vue de leur taille, dans un lieu où ils ne semblaient pas être très acceptés.

- Où est passé votre peuple, demanda Arthur. J'ai entendu dire que vous étiez plus d'une centaine.

Thaliia, la reine, scruta le jeune garçon un instant.

- Tu viens du village caché, n'est-ce pas ?

Arthur, intimidé opina du chef. Cela était assez étrange car Augustin l'avait toujours connu comme sûr de lui. Il ne savait pas que son meilleur ami trouvait les licornes impressionnantes.

- Effectivement, reprit la créature légendaire. Nous étions bien plus d'une centaine. Mais récemment, ma famille a été attaquée. Nous nous sommes donc cachés en attendant que les temps se calment. Les plus forts de notre peuple sont partis nous protéger.