Chapitre 36

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- Victoria -

Dimanche 12 juin 2022 (GP Azerbaïdjan)

Je ne sais pas pourquoi j'ai décidé de venir attendre Pierre dans sa driver-room et pas simplement dans le garage. Ni pourquoi je tourne en rond comme un lion en cage ou pourquoi encore mes maintes sont moites. La course est terminée, il n'y a plus qu'à se réjouir plus besoin de s'inquiéter ou de stresser pour le résultat. Pourtant c'est comme si la tension était plus forte maintenant que pendant toute la course.

Soudain, la porte s'ouvre et alors que Pierre franchit la porte je ne le laisse pas placer la moindre phrase que je me jette simplement dans ses bras.

« Tu a été incroyable, je le coupe d'entrer en serrant mes bras encore un peu plus autour de sa taille, je suis tellement, tellement, tellement fière de toi ! »

Je ne me rends compte de l'impulsion que je donne à mon étreinte que lorsque je sens que mes pieds ne touchent plus le sol pendant un instant signe que je suis légèrement dépassée par mes émotions. Il faut dire aussi que ce week-end, et depuis quelques jours tout semble se brouiller dans mon esprit. Pierre me repose rapidement sur le sol, mais au moment où je relève la tête vers lui ... la seule chose sur laquelle j'arrive à me concentrer c'est ses lèvres. Et cette envie de franchir cette barrière que je m'impose pourtant depuis ce dérapage à Miami me dévore complètement.

Son regard papillonne à son tour, je le vois bien, et surtout ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons si proches de craquer ... Pierre est trop respectueux, il sait aussi que tout est embrouillé dans mon esprit alors je sais qu'il ne franchira pas cette ligne. Rien n'est vraiment réglé je le sais, le fantôme de ma relation avec Liam rode toujours autour de moi et je ne suis pas certaine d'être vraiment prête à laisser tout cela derrière moi. Mais il y a une chose dont je suis sûre je ne veux plus laisser la peur guider mes décisions.

Alors n'écoutant que mon coeur, je pose délicatement une main sur le torse de Pierre tout en plongeant mon regard dans le sien. Et sans me laisser le temps d'hésiter encore, je me hisse sur la pointe des pieds avant de plaquer mes lèvres sur celles du français. Un baiser doux mais d'une intensité bouleversante, en fait c'est comme si une petite part en moi se réparer, comme si ce vide et ce froid qui règnent en moi depuis des semaines s'atténuer brusquement.

Et si tout cela me fait peur, je refuse de la laisser me dicter mes actions. Pas cette fois. C'est pourquoi aujourd'hui contrairement à ce qu'il s'est passé à Miami je ne fuis pas. Au contraire, j'approfondis notre baiser en laissant mes mains venir se perdre dans ses cheveux alors que j'entrouvre légèrement les lèvres pour accueillir sa langue qui entame une danse sensuelle avec la mienne.

Ce n'est qu'une fois à bout de souffles que ce baiser prend fin, mais incapable de m'éloigner de Pierre je viens coller mon front contre le sien avant de placer mes mains sur sa nuque que je caresse du bout des doigts savourant le contact avec sa peau. Puis je prends mon temps avant de rouvrir les yeux souhaitant savourer encore un peu ce petit moment de bonheur.

Les mains de Pierre jusqu'ici nouées dans mon dos viennent se placer sur mes hanches et j'ai la sensation que ma peau s'embrase littéralement sous mon t-shirt. Lorsque j'ouvre enfin les yeux, mon regard se perd immédiatement dans les yeux bleu-azur de Pierre et je tiens littéralement trois secondes avant de l'embrasser une nouvelle fois. Plus chastement, nos lèvres s'effleurent simplement en réalité et pourtant cela suffit à faire s'emballer toujours plus mon rythme cardiaque.

Après cela, aucun de nous ne parle, nous nous contentons de nous sourire bêtement tout en conservant notre proximité physique. En fait c'est comme si en brisant le silence nous craignions de rompre le charme de l'instant et que tout s'évapore à nouveau. Pourtant il va bien falloir que l'un de nous fasse ou dise quelque chose, d'abord car Pierre est attendu en zone de presse, ensuite parce que nous ne pouvons pas laisser de flou entre nous.

Se libérer du passé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant