Se libérer du passé.

Prologue

- Victoria -

2020 - Février (2 ans plus tôt)

Je me dépêche d'entrer dans le café du coin de la rue pour échapper à ce froid polaire qui semble régner sur Londres aujourd'hui. Je frotte mes mains doucement en passant la porte et me laisse envelopper par la chaleur de l'établissement une fois que la porte se referme derrière-moi. J'avance vers le comptoir où je tombe sur un homme d'une cinquantaine d'année qui me sourit chaleureusement.

« Bonjour André !

- Oh salut ma petite, qu'est-ce qui t'amène par ce temps ?

- Le meilleur chocolat chaud de la ville, ça vaut bien de braver le froid, non ? »

Son sourire s'agrandit et comme d'habitude je sais que j'ai fait mouche. André est le patron de ce petit café, je viens ici depuis près d'un an c'est un petit établissement familial et lorsque je dis qu'il sert les meilleurs chocolats chauds de la ville je n'exagère pas. J'ai fait le tour de pas mal de cafés de Londres depuis le début de mes études, et il n'y a rien à faire je reviens toujours ici.

« Toi tu sais me parler. Je te rajoute un supplément chantilly comme à chaque fois ?

- S'il-te-plait, je me réjouis à mon tour.

- Parfait, va t'installer je t'apporte ça rapidement.

- Merci tu es le meilleur. »

Je dépose un billet sur le comptoir, et je disparais heureuse de trouver ma table habituelle libre. Elle se situe dans un recoin, loin du courant d'air de la porte mais surtout elle est dotée de larges fauteuils en cuir extrêmement confortables.

Par habitude, je m'installe dos à la salle, cela m'évite de me laisser déconcentrer par l'agitation ambiante lorsque je viens réviser. Mais le fauteuil vide qui me fait face c'est aussi la place réservée de quelqu'un d'autre depuis un moment car la réalité c'est que depuis plusieurs mois ce lieu est spécial pour une autre raison.

C'est ici que j'ai rencontré Liam pour la première fois, un samedi où le lieu était plein à craquer il est venu s'installer sur le fauteuil libre face à moi. Si d'abord j'ai râlé dans mon échappe pas très heureuse d'être dérangée, j'ai vite succombé. Dans un premier temps il est resté là silencieusement à m'observer, puis petit à petit il a commencé à s'intéresser à ce que je faisais.

Ses questions m'ont rendue folle au départ, je voulais me concentrer pas me faire draguer par un mec qui visiblement n'avait rien de mieux à faire. Et puis rapidement il a su capter mon attention après quoi et je me suis laissée aller à faire une pause qui s'est éternisée sur toute l'après-midi. Je me suis perdue dans ses yeux brillants, laissée tenter par son sourire éblouissant et il a fallu qu'André vienne nous rappeler qu'il était l'heure pour lui de fermer pour que l'on mette fin à notre discussion.

Il m'a laissé son numéro, mais je ne l'ai jamais rappelé. J'étais bien trop timide, et puis s'il voulait vraiment me revoir il savait où me trouver. Nous avions assez parlé pour qu'il sache que cet endroit était mon QG.

Après ça je n'avais pas entendu parler de lui pendant de longs jours, et je commençais à me dire que cette rencontre n'était qu'une parenthèse enchantée. Je ne savais pas qui il était, que son emploi du temps l'entrainait régulièrement à l'autre bout du monde à cette époque.

Et puis un jour, il est réapparu.

Toujours aussi souriant, et même si j'avais d'abord essayé de faire la fille insensible, je n'avais pas résisté bien longtemps.