Chapitre 17

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Je sens une goutte de sueur dévaler ma tempe. Je ne sais plus si je frissonne à cause de la pluie ou du spectacle qui se dresse sous mes yeux.

Je ne porte pas ces collègues dans mon cœur c'est vrai mais les voir ainsi... je n'ose même pas m'approcher pour vérifier s'ils vont bien.

Je reste planté comme un arbre en plein milieu de l'entrée.

La voix de Clära me sort de ma torpeur. Elle est près de moi, prête à m'aider. Le fait d'invoquer mes lames aqueuses l'a sûrement alerté.

Je me penche lentement vers Idriss, l'élite qui m'avait adressé la parole plus tôt et qui pensait que c'est moi qui aurais besoin d'aide.

Je soupire de soulagement. Il respire. Il est juste dans les vapes.

- Tu devrais plutôt t'en faire pour toi, Elite.

Je ne sursaute plus devant cette voix devenue si familière. Il est là et il n'attendait que moi. Il n'est pas seul. Il est accompagné d'un autre homme que je n'ai jamais vu. Bien plus grand que le chef, il porte lui aussi un masque en ivoire qui dissimule son identité. Ses cheveux sont blancs, comme ceux de son meneur et il tient fièrement un bouclier devant lui. On dirait deux jumeaux, tant ils se ressemblent. L'attaque et la défense.

Leur prestance est indéniable, tout autant que l'aura menaçante qui émane de leurs imposantes silhouettes.


- C'est gentil mais je suis un grand garçon, tenté-je d'ironiser alors que j'étais en infériorité numérique

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- C'est gentil mais je suis un grand garçon, tenté-je d'ironiser alors que j'étais en infériorité numérique.

- Oh ça je n'en doute pas, rétorque mon adversaire. Cependant il semblerait que j'ai surestimé ton intelligence. Je t'avais prévenu de ne pas fouiner dans mes affaires. Pourtant tu as continué et regarde le résultat, fait-il en pointant du doigt les autres Elites, à terre, c'est ce qui t'attend !

En un battement de cils, le chef se jette sur moi. Il ne plaisante pas. L'impact me fait reculer de plusieurs pas en arrière.

Armé de la lance légendaire, il essaie de trouver une ouverture vers mon flanc. Je tiens tant bien que mal, étant beaucoup moins fort et agile que lui. Légèrement trop tard. J'entends le sifflement de Kazula à quelques pouces de son oreille. Un pan de mon manteau se déchire aux entournures.

Je dois aussi surveiller l'autre alterien. Il est moins vif, moins précis, mais il frappe, encore et encore, sans discontinuité, et je sens mes forces s'amenuirent.

Sans autre alternative, j'invoque finalement Madoka et Clära, avant qu'un coup mortel ne m'atteigne. Maintenant, on est à peu près à égalité. Madoka sera ma force brute et Clära nous fournira des boucliers. Leur arrivée semble décontenancer mes adversaires. Parfait.

Je ne saurais dire depuis combien de temps nous nous affrontons. Le chef et son bras-droit sont agiles et semblent inépuisables. Il est évident que je m'essouffle plus vite et ne cherchant pas à leur faire de mal, je défends plus que je n'attaque.

Le Sauveur aux deux couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant