Chapitre 4

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LIV

Je reste devant mon ordinateur,
Je me sauve en me proclament auteur,
Ecrire jusqu'à en avoir mal aux yeux,
Imaginer un monde merveilleux,

Je referme mon carnet d'écriture et retire mon casque, la musique de Lexi Jayde self sabotage tourne en boucle dans mes écouteurs. S'il y a bien quelque parole qui me représente, c'est bien dans celle-là, grâce à elle, j'ai pu écrire quelques vers pour le concours de poésie qui commence au mois de juillet. J'aimerais que dans mes poésies, les gens s'y retrouvent. Il y a quatre ans, je me sentais terriblement seule et c'est la lecture qui m'a sauvé, je me suis senti entouré et pendant quelques instants, la vie me paraissait plus supportable. J'avais décidé d'écrire un livre mais c'est beaucoup trop pour moi, alors j'ai décidé de me faire entendre par la poésie.

Je mets mon carnet dans mon sac et enfile à toute vitesse mes converse. Je dévale les escaliers, attrape une petite brique de jus dans le frigo. Je regarde ma mère, elle est appuyée contre le meuble avec un tas de papier à la main.

— Est-ce que ça va ? je lui demande.

— Oui, très bien.

Je m'approche d'elle et pose ma main sur mon épaule.

— Maman, s'il te plait dis moi ce qu'il ne va pas, lui dis-je en montrant les papiers.

— C'est les papiers de divorce.

Mon sang se glace en entendant ses mots.

Mon père et ma mère se sont séparés alors que je n'avais que huit ans, ça a été un énorme choc pour moi et pour ma mère. Mon père était tombé amoureux d'une autre femme, alors qu'il en avait une qui l'aimer plus que tout.

— C'est terminé, je ne suis plus une O'Brien à partir de maintenant, dit-elle avec un petit sourire.

Beaucoup d'années se sont passées, mais je sais que ma mère à toujours des sentiments pour lui. Ca me fait mal de me dire que maintenant, il a une autre famille qu'il aime plus que nous, d'autres enfants qu'il aime plus que moi.

— Maman... murmurais-je.

— Ne t'en fais pas pour moi, allez, file en cours.

C'est avec le cœur lourd que je lui donne un baiser sur la joue et sort de la maison, je monte dans ma voiture et démarre, les larmes que j'ai retenues commencent à couler. Mon père me manque, tout en lui me manque, mais lui, il n'en a rien à faire. De temps à autre je lui envoie quelques musiques qui pourraient lui plaire, mais à part ça, je ne le vois presque pas.

La seule chose que j'ai obtenue de lui, se sont ses goût musicaux, à part ça, rien. Je passe lui dire bonjour quelquefois, et quand je me sens proche de lui il n'y a plus rien qui ne me rend malheureuse. Le seul problème, c'est que mon père à le chic de tout gâcher, il peut faire trois pas en avant et en faire dix en arrière.

Je me gare et entre dans l'enceinte du lycée, je ne peux vraiment plus le voir, tous ces gens qui se sourient alors qu'ils se plantent des couteaux dans le dos.

Quand j'arrive à mon casier, je croise le regard de Sawyer qui est à quelques mètres de moi. Je referme mon casier brusquement et lui lance un sourire hypocrite avant de partir pour mon cours.

J'entre dans ma classe, quand je vois Charlie à son tour, il vient s'asseoir à côté de moi.

— Salut, me dit-il.

— Salut.

La prof nous distribue nos devoirs de math et il se trouve que j'ai eu un A+, je souris intérieurement.

— Tu es un petit génie, en fait, me dit Charlie.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Tu as sûrement eu la meilleure note.

Je lève les yeux au ciel.

— N'importe quoi.

— Si j'ai besoin d'un cours de soutien, je sais qui venir voir.

Je lâche un petit rire.

— Avec plaisir.

J'ai beau me montrer rancunière et froide quelquefois avec lui, mais je ne peux m'empêcher de penser à quel point il m'avait manqué, à quel point sa présence était un sentiment de réconfort et de nostalgie.

Il m'avait manqué.

***

Quand les cours se terminent enfin, je retrouve Claire, seule près de sa voiture, je profite alors pour lui parler. Je m'approche d'elle et elle lève enfin la tête dans ma direction.

— Coucou, je ne t'ai pas vu de la journée, me dit-elle.

— Désolé, j'avais... Quelques trucs à faire.

Faux, en réalité, j'avais juste besoin de faire un peu le vide dans ma tête.

— Salut bébé, dit une voix que je connais trop bien.

Maxime me dépasse et embrasse Claire avant de mettre son bras autour de la nuque de celle-ci. Je sens une main se mettre sur ma taille et je le repousse.

— Tu m'as manqué aujourd'hui, me dit-il.

Victor.

Il est le numéro deux sur ma liste noir, et si le death note existait réellement, je n'hésiterais pas une seule seconde à écrire son prénom dans le carnet.

— Toi, tu ne m'as pas manqué, crachais-je.

Maxime et lui se mettent à rire, je jette un coup d'œil, elle a un léger sourire sur les lèvres. Je sais que Victor ne m'aime pas et qu'il fait ça pour me montrer son affection, il fait ça uniquement pour se moquer de moi. Je ne n'oublierais jamais ce qu'il m'a fait l'année dernière.

Victor m'avait fait croire qu'il m'aimait, il me disait que j'étais belle et peu importe, si je ne porte pas du trente six ou que j'ai du ventre, il m'aimait comme j'étais.

Mensonge.

J'étais bien trop stupide et aveuglé de l'affection qu'il me portait, j'ai été naïve et voilà où j'en suis. Le pire dans cette histoire, c'est la manière dont elle s'est terminée. Je l'ai laissé me... toucher, je n'étais pas prête à me donner à quelqu'un, et heureusement, sinon, je m'aurais donné à quelqu'un qui n'en avait rien à faire de moi.

— Pourtant, tu m'avais dit que tu m'aimais, dit-il.

— Va te faire foutre.

Les larmes me montent aux yeux, je me hais pour me montrer si faible devant lui, je le bouscule et part en direction vers ma voiture, mais je percute quelqu'un.

— Désolé, lui dis-je.

Je relève la tête et tombe nez à nez avec Sawyer, toutes les personnes que j'aurais pu tomber dessus, c'est sur lui que je tombe.

— Tiens donc, tu n'as pas de livre à lire aujourd'hui ?

— Et toi ? Pas de ballon pour courir avec comme un petit toutou ?

Il hausse un sourcil et croise les bras contre son torse. Je dois avouer que Sawyer est particulièrement imposant avec ses épaules larges, son mètre quatre-vingt-dix et ses muscles qui ressortent parfaitement dans son t-shirt. Ses yeux noisette et ses cheveux bruns qui tombent constamment sur son front, ouais, il est malheureusement et dangereusement à tomber, une autre raison pour que je le déteste.

— Qu'est-ce que tu peux être diabolique, même si tu ressembles plus à un ange, dit-il.

— Je le prends comme un compliment.

Son téléphone se met à sonner, il lit le message qui s'affiche à son écran.

— J'aurais aimé discuter plus longtemps avec toi, mais on a besoin de moi.

— Mais bien sûr.

Il rigole et me fait un clin d'œil avant de partir, je me retourne pour regarder dans la direction de Claire, elle discute avec Maxime et Victor me fixe au loin. Un long frisson de dégoût se propage dans tout mon corps.

C'est quoi son problème ?

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