Chapitre 7

1.6K 77 3
                                    

LIV

Le lendemain, Sawyer ne m'a fait aucune remarque et il n'est pas non plus venu me voir. Est-ce que ça signifie qu'il a lâché l'affaire ? Il a l'air d'être quelqu'un d'assez perspicace alors, ça m'étonne qu'il abandonne aussi facilement.

Discuter avec Charlie m'a permis d'en apprendre un peu plus sur Sawyer, ça m'a aidé à prendre une décision. Je vais lui donner des cours et ensuite, on sera quitte. Je ne veux pas qu'il reste sur le banc de touche à cause de moi, je veux qu'il joue.

Je m'installe dans les gradins, ce soir, leur équipe s'entraîne et j'ai décidé de l'attendre pour qu'on commence ses cours dès ce soir, on a assez perdu de temps. Si Sawyer est réellement motivé, il n'y verrait aucun inconvénient.  Je le regarde jouer, le coach ne cesse de les crier dessus. C'est donc à sa ressemble un entraînement de football américain, courir, être stratégique dans ses passes et se faire crier constamment dessus par le coach ? Dieu merci, je ne pratique pas ce sport.

J'ouvre mon livre pour faire passer le temps, une heure plus tard, je lève enfin les yeux et vois que tous les joueurs sortent du terrain. Je range mon livre dans mon sac et descend des gradins pour rejoindre Sawyer au vestiaire. Je reste en retrait pour que personne ne me voit, je fixe la porte pour être sur de ne pas le louper. Quand il sort enfin, je m'approche de lui. Sawyer lève la tête dans ma direction et quand il me voit, il s'approche en fronçant les sourcils.

Je ne peux m'empêcher de le regarder, son t-shirt est trempé à cause des ses cheveux qui dégoulinent. Il met son sac correctement sur son épaule et décide enfin de briser ce moment de silence que j'ai causé.

—  Qu'est-ce que tu fais ici ? me demande-t-il.

Je danse un pied sur l'autre, mal à l'aise.

—  En fait, je suis venu te dire que ton cours commence maintenant.

Il hausse un sourcil.

— J'ai reçu un coup dans la tête ou Liv O'brien vient réellement d'accepter de me donner des cours ? dit-il en se touchant les tempes.

—  Ferme-la avant que je ne change d'avis, lui dis-je en croisant les bras contre ma poitrine.

Il me lance un sourire que je ne lui rends pas, ce n'est pas parce que j'accepte de lui donner des cours qu'on va devenir ami lui et moi.

— Tu veux vraiment commencer ce soir ? Je suis claqué.

— Oui, on a assez perdu de temps comme ça.

Je serre la lisière de mon sac, nous nous dirigeons vers la sortie et on s'arrête lorsque nous arrivons sur le parking.

— Où est-ce qu'on se rejoint ? me demande-t-il.

— Il y a un café au bout de la rue, ça devrait faire l'affaire.

Un vent glacial se fait sentir, des frissons montent sur ma peau. Sawyer le remarque et sort quelque chose de son sac.

— Tiens, mets ça, me dit-il.

Je regarde le sweat gris qu'il me tend et le regarde avec méfiance.

— Tu sais que ça fait un peu cliché ? lui dis-je.

— Ouais, mais je suppose que tu adores ça quand c'est cliché.

Je me pince les lèvres, je sais à quoi il fait référence, à mes livres. Il est vrai que j'aime le cliché, mais quand ça nous arrive, c'est différent. Ça parait tellement improbable qu'un garçon puisse nous faire ça que quand ça nous arrive, on n'y croit pas.

—  Un peu, mais ça va aller, répondis-je.

— Bon, comme tu veux,  il se frotte les mains et continue. On se retrouve au café.

Il n'attend pas une réponse de ma part qu'il fonce rejoindre sa voiture, je fais de même. Je me gare et entre dans le café, il m'attend à une table, il est en train de parler à une serveuse.

— J'ai commandé deux chocolats chauds ça te va ?

— Oui, merci.

Sawyer sort ses affaires de son sac à dos et je lui tends la fiche que j'ai préparé pour lui hier soir.

— La clé afin de comprendre les maths, ce sont les formules, si tu les connais et que tu comprends, tu peux tout faire, lui dis-je.

— Je suis touché que tu aies préparé ça pour moi.

Je lève les yeux au ciel.

— Concentre-toi !

Je lui explique tout ce qu'il y a, à savoir et lui donne un exercice que j'ai trouvé sur internet pour qu'il puisse s'entraîner.

Une fois l'exercice terminé, Sawyer me donne sa feuille et j'analyse là où il a du mal.

— Tu avais raison, avec les formules ça a l'air plus simple, dit-il.

— Peut-être mais tu bloque encore sur quelques trucs, mais je suis convaincu que d'ici quelques jours tes lacunes vont disparaître.

— Merci.

Malgré moi, je lui lance un petit sourire.

— On peut arrêter là pour aujourd'hui, je ne veux pas que tu te casses trop la tête, sinon tu vas en avoir marre.

— Je suis d'accord, acquiesce-t-il.

Je dépose l'argent que je dois à la serveuse sur la table.

— Je peux te poser une question ? me demande-t-il alors que je m'apprête à me lever.

— Si je dis non, tu vas quand même le faire ?

Il hausse les épaules.

— Pourquoi avoir changé d'avis ?

Je souffle.

— Je ne pouvais pas te laisser sur le banc de touche, je sais que c'est ton rêve et ce n'est pas une mauvaise note qui doit t'en privé.

Je le pense sincèrement, je trouve ridicule de ne pas pouvoir jouer à cause d'une seule mauvaise note. Je vois bien que Sawyer se donne corps et âme dans le foot et son équipe. En le voyant s'entraîner ce soir, j'ai entrevue une autre facette de lui, j'ai apprécié le voir rire et s'en prendre plein la gueule volontairement alors que rien n'est de sa faute.

Bon, dis comme ça, ça parait étrange.

— Merci pour ce soir, dit-il.

— Rejoins moi demain soir, on va reprendre la où on s'est arrêter.

Il hoche la tête.

—  Fais attention sur la route.

—  Toi aussi.

How it End Où les histoires vivent. Découvrez maintenant