Chapitre 9

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LIV

Putain, putain ! Où est-ce que j'ai bien pu le mettre ? J'ai perdu mon carnet ! La dedans, se trouve littéralement tous mes poèmes, si je les perds, c'est terminé pour moi. La dernière fois où il était avec moi c'était lorsque j'étais au café avec Sawyer. Peut-être que je l'ai laissé là-bas et qu'il l'a récupéré ? Si c'est le cas, je prie de toutes mes forces qu'il n'a pas lu ce qu'il y a à l'intérieur.

Je me gare devant le lycée, des étudiants commencent à mettre les banderoles pour nous rappeler du match contre les Tigers la semaine prochaine. Comment oublier un tel évènement ? J'entends parler que de ça en ce moment, que ce soit avec Charlie lors des cours maths ou Sawyer lors de nos séances de révisions.

Au loin, je vois Claire en tenue de pom-pomp-girl, je m'approche d'elle pour la saluer. Hier, si je n'ai pas voulu les parler, c'est parce que j'avais peur de me faire humilier devant Sawyer. Je ne voulais pas qu'il me voit vulnérable.

— Salut, lui dis-je.

Elle tourne la tête vers moi et me sourit.

— Madame la prof, bonjour.

Je me crispe.

— Je t'ai vu hier soir au café avec Mckay, pourquoi tu as fait comme si tu ne nous avais pas vus ?

Je rie jaune.

— En fait, j'étais un peu pressé.

— Arrête Liv, je sais que tu nous as évité car il y avait Maxime, tu sais il essaie de faire des efforts avec toi lui.

Cette fois, j'explose de rire. C'est quoi ses efforts à part me mettre plus bas que terre ? Claire est beaucoup trop amoureuse de lui pour comprendre ce que je ressens, pour voir l'être cruel et méchant qu'il est. Maxime n'a rien d'un saint, il est le diable en personne et Victor n'est d'autre que son bras droit, prêt à lui lécher le cul quand il le faut.

— Ah oui ? Lesquelles ?

— Tu vois, c'est ça ton problème, tu n'es jamais satisfaite, à ce demander pourquoi tu es constamment seule.

Le temps autour de moi se fige, devant moi, je ne reconnais pas celle que j'ai connu. Comment peut-elle me dire une chose pareille ? Claire sait très bien que les mots qu'elle prononce sont aussi tranchants qu'une lame de rasoir, et pourtant, elle le fait quand même. Quand est-ce qu'elle va comprendre que Maxime la rend aussi mauvaise que lui ?

— C'est bon, j'ai compris, lui dis-je.

Ma voix n'est qu'un murmure, mon cœur bat dans mes tempes.

— Je suis désolé... Je ne voulais pas dire ça... dit-elle.

Comment cela peut-être si facile pour les gens ? Ils nous font du mal et s'excusent à la minute d'après. Quand on sait qu'on a été trop loin, on s'excuse, mais est-ce qu'on a pensé ce que la personne en face de nous ressent à ce moment ?

Nous sommes beaucoup trop égoïste pour le voir, la seule chose que nous essayons de faire à ce moment, c'est de mettre un pansement sur notre culpabilité pour ensuite se dire : « je lui ai demandé pardon, mais elle a refusé, ce n'est pas de ma faute ».

J'entre dans le lycée et part directement à mon casier, je balance férocement mes affaires et le referme brusquement. Je sursaute lorsque je vois Sawyer appuyer contre le casier à côté du mien.

— On s'est levé du mauvais pied ? me demande-t-il d'un ton moqueur.

— Ce n'est pas le moment de me mettre en rogne Mckay.

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