How it End

Chapitre 24

LIV

Boum, boum, boum.

Depuis hier soir, mon cœur ne cesse de me jouer des tours et les mots de Sawyer tournent encore et encore dans mon esprit. Je suis prête depuis dix minutes et j'attends.

Sawyer va-t-il venir me chercher ? Ou est-ce que je dois aller au lycée toute seule aujourd'hui ? Est-ce qu'il m'en veut pour ne pas lui avoir répondu ?

Fait chier !

Je descends dans la cuisine pour regarder par la fenêtre si Sawyer vient réellement me chercher, si il vient, je partirais avec lui et dans le cas contraire, j'irais moi-même au lycée.

—  Coucou, tu veux une tartine avec de la confiture, me demande ma mère en me voyant entrer dans la cuisine.

On ne peut pas dire qu'entre elle et moi c'est l'amour fou, mais nous faisons toutes les deux des efforts ensemble. Concernant mon père, il m'envoie tous les soirs un petit message pour me demander si je vais bien. Ce week-end, je pars même manger chez lui, alors je peux dire que mon côté familial commence à s'arranger.

— Oui, merci.

Je la regarde me préparer ma tartine avec ma confiture préférée. Même si tout commence à s'arranger, je ne peux m'empêcher de me sentir un peu nostalgique. J'avoue qu'avoir mon père à nos côtés et entendre sa musique tous les matins me manque horriblement. Mais je grandis, je dois comprendre que toutes les bonnes choses ont une fin, même si elles ne sont pas toujours heureuses.

J'ai étudié un poème en français et l'auteur disait que les voyages changeaient les personnes, qu'une fois de retour on revenait changer, on voyait la vie différemment. Je pense, qu'elle a raison, je ne suis peut-être pas parti dans un autre pays pour vivre des expériences inédites, mais à ma façon j'ai vécu un long voyage d'émotions et j'ai appris plein de leçons.

— Tiens, ce n'est pas le garçon que tu donnes des cours ? dit ma mère.

Je tourne la tête vers la fenêtre et écarquille les yeux quand je le vois appuyé contre la portière avec son téléphone à la main.

— Pourquoi il ne klaxonne pas comme à son habitude ? demande ma mère.

« Te lancer des piques n'était qu'une excuse de ma part pour pouvoir te parler. »

Je sens mes joues chauffer, pourquoi faut-il que je pense à ça maintenant ?

—  Je crois que tu devrais le rejoindre, dit-elle.

— J'y vais, merci.

Mon cœur commence à taper dans mes tempes, je mets mon sac sur mon épaule et vérifie une dernière fois mon visage dans le miroir.

Bon, ça va le faire pour aujourd'hui.

J'ouvre la porte d'entrée, je m'avance à petit pas sinon je vais m'évanouir. Sawyer me remarque car il lève les yeux enfin de son téléphone, je me racle la gorge.

— Je pensais que tu ne viendrais pas me chercher, lui dis-je.

— Pourquoi tu penses une chose pareille ?

Parce qu'on s'est dit qu'on s'aimait mutuellement mais que j'ai peur du rejet, peur que tu me dises que tu regrettes chaque parole.

Que finalement tout cela n'était qu'un pari.

— Je n'en sais rien.

Arrête de lui mentir Liv.

— Tu pensais que j'allais te laisser tomber alors que je commence à peine à te dire que je suis fou de toi ?