Overdose d'histoires

Léa&Kyle - 3

Vous ne saurez pas où je suis ce soir, non, je suis partie, oui, encore. Mais il m'effraie, oui, lui et tous ces individus qui parlent de la vie comme si elle était belle, comme si elle était bien, comme si l'être humain était un exemple. Mais qui a créé la guerre, la pollution, la sécheresse, la famine, la pauvreté, l'argent, le matérialisme, la jalousie, la différence, les larmes, le dégoût, la colère, la tristesse, la maltraitance, la destruction et les génocides? Oui c'est eux, c'est nous et je fais partie d'eux et ça me dégoûte car j'aimerais m'arracher de ce corps pour n'être qu'une âme sur cette terre de fous. Mais je ne peux pas, car il me retient ici alors je m'enfuis à chaque fois qu'il me donne une raison pour ne plus partir car il ne comprend pas. Il est aussi détruit que moi mais n'interprète rien à ma façon et ça me désole. Je crains qu'il ne fasse quelque chose qu'il pourrait regretter et que de-nouveaux je m'isole. Je lui ai pourtant répété milles fois de se taire, de ne rien dire, rien rajouter mais il ne peut pas s'en empêcher et ça me fait craquer.

Alors je me retrouve où je suis et je marche ne sachant pas si c'est de la pluie ou de l'acide qui s'écrase sur ma peau pâle car j'ai l'agréable impression que ça me brûle l'épiderme. Quelle sensation extraordinaire de pouvoir sentir quelque chose qui est considérée comme une douleur physique alors qu'elle n'apparaît que mentalement car ce ne sont que nos neurones qui transmettent l'information à notre encéphale par nos organes de sens. Alors oui, c'est dans la tête et j'aime faire abstraction de ces circuits 'logiques' pour l'être humain, car ils sont loin de l'être pour moi.

Et ce soir le ciel est beau car les cumulonimbus noircis cachent merveilleusement bien toutes ces étoiles qui donnent de l'espoir et des sourires aux gens stupides. Oui, j'aime ces nuits là où je suis seule, regrettant déjà mon départ du lendemain et sa revenue sans fin.