Laura

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Je me dirigea vers le lit, Ben sur mes talons. Il me claqua gentiment une fesse, ce qui me fit rire doucement.

Une fois sous les couvertures froides je me sentais si bien, rien au monde ne pouvais me faire mal a ce moment précis. Je me couche sur le dos et lui sur le côté, comme la première fois que nous avions dormis ensemble, puis joua dans mes cheveux jusqu'à ce que je m'endorme, paisiblement, le sourire aux lèvres.

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Je me suis réveillée en sursaut en entendant crier dans la cuisine ou le salon. J'entendais Ben crier des insultes, mais je n'entendais pas clairement. Je décidai donc de prendre l'un de ses t-shirt et de l'enfiler. Je traversais le couloir lorsque je vit qu'il hurlait sur sa mère.

- Comme si tu savais le calver que tu m'a fait vivre! cria Viviane hors d'elle dans le salon. Pareille comme ton père t'es juste une charogne!

- Pardon? hurla Ben dans la cuisine. Si je tiens bin mon caractère de quelqu'un c'est pas le sien! Chu pas un batteur de femmes ni d'enfants! 

Ils me virent tous les deux au même moment. Ben était trop hors de lui pour avoir la moindre réaction en me voyant, quant à sa mère, un dégoût profond se lisait dans ses yeux.

- Bon et là v'la ta bimbo qui est arrivé! dit-elle exaspéré.

Je levai la main vers Ben pour lui faire signe de ne pas dire un seul mot. Il m'écouta étonnamment. Je fixais cette femme avec toute la furie du monde dans mes yeux. Ben, être comme James? Non, mais quelle mère compare son propre fils a son père abusif.

- Viviane c'est ça? dis-je calmement.

Silence.

- Parfait! dis-je avec un sourire. Si tu avais été présente pour ton fils tu saurais exactement qui il est. Ce qui veut dire qu'il a prit les valeurs des seules personnes qui l'aiment réellement et on ne se cache pas que c'est loin d'être toi où James. Vous avez ensemble créé un fils formidable qui a malheureusement et encore a cause de vous deux des problématiques liées aux relations interpersonnelles. Autrement dit, vous l'avez fucké en crisse. A cause de toi Ben a eu peur toute sa vie de trouver quelqu'un qui l'aime parce que, j'imagine, tu lui a répété toute sa vie qu'il était un bon a rien comme son père. Donc encore une fois a cause de toi, Ben a des problèmes a tomber en amour. A vingt-sept ans sais-tu de combien de femmes il est tombé amoureux? Deux. Il a peur de l'engagement parce que tous les couples qu'il connait sont toxiques comme sa première blonde. Il a pensé si longtemps qu'il avait mérité de se faire tromper parce qu'il était une ordure comme son père, que maintenant qu'il a une personne de bien dans sa vie il sait pas quoi faire! Mais maman réapparaît dans le décor après onze années de silence pis il va devoir recommencer a penser qu'il est comme son père? Non, non, non! Pas sous mon toit. Tu le traites avec respect où je te sors moi même a coup de pied dans le cul. Est-ce que c'est clair? dis-je autoritaire.

Bouche-bée, elle garda la bouche ouverte. Après quelques secondes elle regarda son fils, qui se retenait de rire.

- Benjamin Arnaud, tu va la laisser me parler comme ça? dit-elle stupéfaite.

- Absolument. Pis tu sais pourquoi je la laisse dire ça? Parce qu'elle n'est pas juste une bimbo, c'est ma blonde, elle sait tout de moi mieux que personne pis elle a raison. Tu m'a abandonné il y a onze ans avec un père abusif que j'ai cru toute ma vie que j'étais comme lui. T'es juste la pire mère. Maintenant tu va crisser ton camp d'où tu viens pis je veux pu te revoir.

Elle prit sa valise qui était a ses pieds et sorti sans dire un mot. Ben tremblait de tout son corps. Je m'avance donc vers lui et le pris dans mes bras. 

-Ça va aller? demandais-je doucement. 

-C'était libérateur d'enfin lui dire tout ça. J'adore quand tu prend les devants pour te défendre. dit-il en riant doucement. 

Je ris aussi surement en rougissant. Nous sommes restés comme ça un petit moment avant qu'il me propose un café, que j'acceptai avec plaisir. Il se détacha donc pour me le faire puis j'entendis mon téléphone sonner dans la chambre, rapidement je suis allé le chercher et répondis sans regarder l'afficheur. 

-Allo? demandais-je un peu essoufflé. 

-Je t'ai fais courir a ce que je vois. dit mon père au bout du fil. Comment tu va ma grande? 

-Bien. répondis-je sèchement. 

-Encore frustrée contre moi? Écoutes je me suis excusé, ça ne recommencera plus, la balle est dans ton camp et tu n'a pas d'autres choix que de me pardonner. 

Je fulminais. 

-Écoutes moi bien Marc, rien ni personne ne m'oblige a te pardonner et je ne te pardonnerai jamais tout le mal que tu m'a fais. C'est gravé dans ma mémoire pour toujours. Dans un sens ça a forgé la femme que je suis aujourd'hui, bien sur, par contre tu n'a pas idée a quel point tu m'a causé des dommages psychologiques. Tu veux travailler sur notre relation? Parfait, mais moi je ne fais plus d'efforts pour toi. Tu veux avoir de mes nouvelles? Parfait, appelle moi, mais moi je n'en ai rien a chier de prendre de tes nouvelles. Oui un jour je souhaite qu'on ai une belle relation fonctionnelle, que tu vois mes futurs enfants grandir et tout le tralala, mais moi je fais plus d'efforts. La balle est dans ton camp Marc. dis-je en raccrochant. 

Je retourne a la cuisine et Ben me questionna du regard en me tendant une tasse de café noir. 

-C'était Marc. Je lui ai dis que je ne le pardonnerai jamais pour tout ce qu'il m'a fait vivre, mais que s'il voulait vraiment une relation père-fille avec moi, je ne ferai aucun efforts. dis-je en prenant une gorgée brulante. 

-Je suis fier de toi princesse, c'est gros comme décision. me dit-il en me souriant. 

Je lui souri aussi, j'étais fière de moi aussi. Au fond de moi je savais que c'était la seule chose a faire car je savais que mon père ne changerait jamais. 

This life ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant