💕 CHAPITRE 24 💕

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Le départ du couple royal en milieu de matinée avait eu lieu sans cérémonie. La Duchesse Béatrice était restée cloîtrée dans ses appartements, encore sous le choc de ce qu'il s'était passé la veille au soir et le Prince Elian avait apparemment prit les devants en partant au petit matin sans prendre la peine de prévenir. Ainsi était-il partit comme il était arrivé : brusquement. La pluie avait endommagée les routes et Méryl pouvait le sentir au nombreux trous et petites crevasses que la voiture devait affronter sur le chemin. Son fessier ne s'en remettrait probablement pas mais elle préférait se savoir sur la route qu'enfermée une journée supplémentaire dans cette demeure qu'elle voyait s'éloigner dans le paysage. Pour une fois, James avait tenu parole en les faisant rester que deux jours sur place et bien que ce dernier avait pour souhait de les faire voyager un tout petit peu plus longtemps, Méryl ne souhaitait qu'une chose : Rentrer. Ces deux jours avaient été suffisamment riches en émotions et cela semblait l'avoir affectée plus qu'elle ne voulait bien l'admettre.

- Vous avez une petite mine, peut-être devriez-vous vous reposer, proposa James en examinant Méryl fixée vers l'extérieur

- Vous n'avez rien pris pour faire le trajet ? Pas un document, c'est rare.

Effectivement. Si le Prince avait fait le voyage aller avec une pile de documents à lire et examiner afin de s'occuper, ce dernier avait décidé pour le retour de voyager plus léger. Il espérait également pouvoir discuter avec son épouse, mais cette dernière semblait redoubler d'effort pour éviter son regard.

- Vous ai-je offensée ? s'inquiéta ce dernier.

- Pas que je le sache.

- Dans ce cas, pourriez-vous tourner votre visage ? J'ai l'impression de parler à un mur.

- J'aimerais le faire, mais je ne peux vous regarder sans penser à ce que vous avez dit hier soir.

- A quel propos ?

- Que vous mourriez pour moi.

James soupira en se souvenant de la scène. Il s'en voulait encore. Jamais il n'avait dit plus grosse bêtise que celle-ci et outre le fait de l'avoir mise dans l'embarras, il avait remarqué que ses propos ne l'avait absolument pas touchée tandis que Méryl s'était empressée de le reprendre.

- Je ne regrette pas ce que j'ai dis, mais je regrette profondément la façon dont je l'ai dit. C'était maladroit et idiot de ma part, je le reconnais. Vous pouvez me demander de faire des discours, de m'adresser à une foule ou à des souverains, mais parler de sentiments n'est pas quelque chose de naturel pour moi et je pense que vous le savez. Si c'est cela qui vous a blessé, je m'en excuse.

- Je ne suis pas blessée, James, siffla Méryl, Je suis consternée. Je ne sais rien de la mort si ce n'est qu'elle m'effraie et que moi-même je ne serais pas très prompt à jeter ma vie d'un claquement de doigt pour quelqu'un. Cela peut vous paraître égoïste, mais... Alors imaginer que vous, vous puissiez le faire et qui plus est pour moi ? Je ne mérite ni votre dévouement, ni même votre sacrifice car ce n'est pas ce que je vous demande ni même ce que j'attends de vous.

- Pour parler franchement, je ne suis pas certain de savoir ce que vous attendez de moi. Vous m'avez dit que la promesse faite par le petit garçon que j'étais ne comptait pas, soit. Cela, je peux l'entendre. Or, je tiens à vous rappeler que lors de notre mariage, j'ai promis devant Dieu et cela...

- Dans la santé, comme dans la maladie ? Vous voulez vous y tenir ?

- Je dis seulement que je ferais de mon mieux pour respecter mes vœux.

- James...

Il y eut, pendant un petit laps de temps, un blanc dans l'habitacle. Encore une fois, James et Méryl se retrouvaient être en désaccord car aucun d'eux ne partageait le point de vue de l'autre. Ils pouvaient l'entendre, mais pas le comprendre et c'était là tout le travail qu'il leur restait à faire. Se comprendre. Ce n'était pas une chose aisée car bien des Hommes avaient échoués dans cette tâche et bien des guerres avaient éclatées car il était impossible pour deux personnes de se comprendre. C'était là tout le propre de l'être humain que de forcer, par tous les moyens nécessaires, son propre point de vue.

Princesse Casanova - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant