Méryl peina encore grandement à croire à la scène à laquelle elle assistait. Plusieurs fois et en toute discrétion, elle se pinça le bras, puis la joue et enfin la cuisse, prétextant une piqûre, mais à chacun de ses arrêts et à chacune de ses réalisations subites, James se tenait là, devant elle, l'attendant, la regardant. Ils n'avaient tous deux pas dit un mot depuis qu'ils eurent quittés sa chambre et tous les domestiques et jardiniers avaient visiblement dû être congédiés ou prohibés d'entrer dans les jardins car il n'y avait autour d'eux, pas une seule âme qui vive. La princesse espéra secrètement tombé sur quelqu'un afin de pouvoir fuir cette malaisante promenade, mais apparemment quelqu'un l'avait devancée et il n'y avait qu'une personne, mise à par elle, ayant cette autorité sur le personnel du palais. James. Que cherchait-il ? Quel était son but ? Voulait-il la tuer et cacher secrètement son corps entre deux rosiers ? Probablement, bien que peu discret.
Il n'y avait à ce jour, qu'une seule façon de mettre un terme à un spectacle aussi ridicule que grotesque.
- Dans mes souvenirs, nous n'avions guère terminés notre conversation, lança-t-elle
James fit une hâlte, se rappelant de cette nuit-là et sur quoi elle avait terminée.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, dit-il
- Vous pouvez faire l'ignorant tant que cela vous chante et s'il me faut le dire clairement, je le dirais : Divorcez-moi.
Il y avait bien des sujets et des conversations qu'il souhaitait par dessus tout ignorer ou bien même éviter, mais c'était sans compter sur la tenacité de sa jeune épouse. Quand Méryl avait une idée en tête, elle ne la lâchait pas et c'était cette même tenacité qui avait fait d'elle la «Princesse Casanova». Un titre ridicule, une moquerie généralisée mais dont elle n'avait visiblement que faire. Cela lui plaisait bien et elle faisait même tout pour entretenir cette réputation de «marieuse».
- Non, répondit-il sèchement
Elle se planta alors devant lui, main sur les hanches.
- Pourquoi ? Regardez-vous, vous n'êtes pas heureux avec moi ! sortit-elle brusquement en faisant de grands mouvements
- Puis-je savoir ce qui vous fait penser cela ?
- Avez-vous vu votre visage dans un miroir ?
- Qu'est-ce qu'il a mon visage ?
- Vous plissez des yeux...insista la jeune femme
- Parce que le soleil est particulièrement fort !
- Vos narines sont dilatées.
- C'est pour mieux respirer l'odeur de ces...si jolies fleurs ! répondit-il alors
- Vous grincez des dents.
- Alors cela est totalement faux. Je ne grince pas des dents.
- Si, vous le faites ! Vous n'êtes pas heureux d'être dehors parce que vous n'aimez pas être dehors. Vous êtes comme l'un de ces monstres que l'on retrouve dans de nombreux livres pour enfants, vous n'aimez pas le soleil.
- Parce que j'ai le teint fragile !
Il y eut entre eux une longue bataille de regard que Méryl finit par perdre, déconcentrée par le passage d'un papillon.
- Décidemment, je ne vous comprends pas, dit-elle en allant s'asseoir sur un banc plus loin
- Et vous n'avez pas besoin de le faire. Je ne vous divorcerais pas, Méryl, c'est la seule chose que vous devez retenir. Vous et moi, nous sommes mariés, nous nous sommes jurés fidélité et je ne veux plus entendre vos inepties jusqu'à ma mort.
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Princesse Casanova - Tome 1
RomanceBien que Meryl soit l'héritière au trône, cette dernière n'a que faire de ses responsabilités et de ses devoirs, gouverner ne l'intéresse pas. Au lieu de ça, Meryl souhaite ouvrir sa propre petite affaire car si la princesse a bien un talent c'est c...