Le ciel s'était assombrit en début d'après-midi, laissant les premières gouttes de pluie s'écraser sur les feuilles de l'arbre dans lequel la princesse avait trouvé refuge et réconfort, mais ce n'est que lorsque celle-ci se fit plus violente qu'elle se décida à rentrer au manoir. Une bonne heure et demie semblait s'être écoulée depuis son départ et personne ne s'inquiéta de savoir où la trouver, ce qui renforça alors sa pensée qu'en au fait qu'elle n'avait ici aucun ami. James s'était très probablement réfugié dans sa chambre ou dans la bibliothèque, engageant la conversation avec sa mère ou se remémorant de vieux souvenirs agréables de son enfance passée ici. Il disait ne pas vouloir s'y attarder mais si la météo venait à se prolonger, elle rendrait les routes impraticables les obligeant alors à revoir la durée de leur séjour.
Une fois entrée, les pieds couverts de boue, Méryl traversa couloirs et hall sans qu'un domestique ne prenne la peine de lui tendre ne serait-ce qu'une serviette. Elle traversa la maison, mouillée de la tête aux pieds.
Il y a encore une semaine de cela, elle était au lit, abattue par la fièvre et si le médecin de la cour ou bien Lola la voyait ainsi, ils hurleraient jusqu'à l'autre bout du village voisin. Hélas, Lola n'était pas du voyage à son plus grand regret et aucune de ses femmes de chambre n'était venue non plus car la Princesse avait pour sale habitude de voyager «léger». Elle se disait à même de s'occuper de sa toilette ainsi que de ses affaires et les domestiques du palais avaient prit pour habitude de ne pas la déranger plus que nécessaire. Aucun ne s'était donc proposé car aucun n'aurait été accepté.
- Diable ! Je vous ai cherché partout ! Où étiez-vous donc passée ?
La voix provenait de l'autre bout du couloir et résonna si fort qu'il était certain que tout l'étage avait dû l'entendre. Les pas du Prince claquèrent sur le vieux parquet craquant et ils s'arrêtèrent net quand il posa enfin un regard sur son épouse ressemblant à un chien trempé.
- Que vous est-il arrivé ? s'insurgea-t-il
- Vous n'avez pas dû beaucoup me chercher ou alors, je suis tout simplement trop bonne pour me cacher, lui répondit-elle sans ménagement
- Méryl ! Que vous est-il arrivé ?
- Rien. J'étais dehors, tout simplement.
- Dehors ? Avec un temps pareil !
- Si vous preniez un instant pour observer le monde, vous auriez vu qu'il faisait un temps splendide il y a encore vingt minutes de cela. Mais vous ne faites jamais attention aux petits détails James car vous n'aimez guère vous encombrer d'eux. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je voudrais me changer.
Elle ouvrit la porte de sa chambre et il la suivit à l'intérieur, s'y précipitant afin de retourner la pièce pour trouver de quoi la réchauffer. Il couvrit d'abord sa tête d'une serviette et enveloppa son corps dans une couverture posée sur le bord du lit.
- Ne savez-vous donc pas faire attention à vous-même ? Vous étiez gravement malade il y a encore quelques jours de cela !
- Dans ce cas, peut-être que cette pluie finira de m'achever vue que votre mère peine à le faire.
Il la regarda un instant, plongeant son regard dans le sien et n'y vit rien d'autre qu'un regard blasé.
- Depuis que nous sommes arrivés, vous vous comportez étrangement, lui fit-il remarquer, Plus froidement.
- L'hôpital ne se moquerait-il pas de la charité ? releva-t-elle
- Vous portez tant d'amertume en vous que je peine à savoir ce qui vous chagrine réellement.
- Parce que je suis «chagrinée» selon vous ? C'est là ce que vous voyez ?
Elle s'extirpa de ses mains habiles qui furent occupées à lui sécher les cheveux et partie s'asseoir sur le lit.
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Princesse Casanova - Tome 1
RomantiekBien que Meryl soit l'héritière au trône, cette dernière n'a que faire de ses responsabilités et de ses devoirs, gouverner ne l'intéresse pas. Au lieu de ça, Meryl souhaite ouvrir sa propre petite affaire car si la princesse a bien un talent c'est c...