Princesse Casanova - Tome 1

💕 CHAPITRE 15 💕

Pour la première fois depuis leur mariage, Méryl et James s'étaient décidés à agir ensemble et tandis qu'ils quittèrent la chambre, ils furent témoin d'une soudaine agitation au sein même de la maison. Les domestiques couraient dans tous les sens, rappelant légèrement l'ambiance que l'on pouvait retrouver au palais lorsque Méryl recevait ses clients.

- Que se passe-t-il ? demanda James en se mettant sur le chemin d'une jeune fille tenant un énorme panier

- Madame la Duchesse vient de recevoir une lettre : Monsieur votre cousin arrive dans une heure.

- Je pensais qu'Elian ne devait pas venir avant...la semaine suivante ?

- Je ne saurai vous répondre Votre Altesse, c'est tout ce que je sais. Nous devons nous hâter et nous préparer à le recevoir.

Méryl ignorait tout de la famille du Prince et n'avait rencontré par le passé que les membres les plus proches et les plus importants. Le nom d'Elian ne lui était donc guère familier mais apparemment c'était un personnage suffisamment important pour causer un raffut comparable à ce qu'elle était elle-même capable de faire. Qui était-il ? Et pourquoi venir avec une semaine d'avance dans ce cas ?

- Vous avez visiblement un cousin si célèbre qu'il fait aisément de l'ombre à notre venue, dit la Princesse en regardant le branle-bas de combat se déroulant sous ses yeux.

- Il est vrai que vous n'avez encore jamais rencontré Elian et j'aurai aimé que cela demeure ainsi, mais il faut croire qu'il aime toujours autant s'imposer.

- Est-ce une personne que vous ne portez pas dans votre coeur ?

- Disons qu'Elian est...compliqué. Venez, rejoignons ma mère.

La prenant par la main, James fit suivre Méryl dans ses pas tandis qu'ils gagnèrent le grand salon dans lequel la Duchesse s'était enfermée afin de distribuer ses ordres à l'ensemble du personnel tel un général de guerre et ne prêta aucune attention au couple royal qui venait de faire irruption.

- Mère. Pouvons-nous avoir un instant ? demanda James en s'avançant

- Ne vois-tu donc pas que je suis occupée ? Cela ne peut-il pas attendre ? Ton cousin arrive.

- Vous peinez déjà à assurer l'hospitalité de deux personnes, comment allez-vous faire pour trois ou davantage ? releva James

La réflexion lancée par le Prince eut le mérite d'attirer l'attention de sa mère qui fit alors sortir toutes les personnes présentes dans la pièce. Jamais, jusqu'à présent, James ne s'était confronté à sa mère et Méryl peinait encore à croire ce qu'elle venait d'entendre alors qu'elle se tenait au plus près.

- Aurais-tu quelque chose à me dire, James ?

- Avez-vous subitement trouver le temps de m'écouter ? Il y a encore deux minutes de cela, vous sembliez être particulièrement débordée.

- Dans moins d'une heure cette demeure sera le centre d'intérêt du royaume tandis que deux princes se tiendront...

- Et une princesse ! rappela-t-il en haussant le ton, Le faites-vous exprès ? J'ai eu grande peine à croire certains échos que l'on me faisait de votre comportement au palais, aussi infâme soit-il car je pensais que vous, plus quiconque, saura vous tenir, mais toutes ces rumeurs...n'ont fait que confirmer une triste réalité que je ne constate par moi-même que bien trop tard.

- Que veux-tu dire ?

- Vous savez très bien quelles sont vos fautes, mais si vous voulez, je peux vous les énumérer afin de vous rafraîchir la mémoire.

- Je n'ai fais que servir la couronne et ses intérêts du mieux que je le pouvais.

- Non. Vous n'avez fait et ne faites que servir vos propres intérêts à vous. Depuis la mort de père, cela a toujours été le cas. Je ne connais point les raisons de votre comportement et honnêtement, je ne veux pas les connaître, mais cela doit cesser à compter de ce jour. Votre devoir, Duchesse, est envers les héritiers du trône et plus particulièrement envers son héritière légitime !