💕 CHAPITRE 27 💕

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Méryl était plus proche d'être étalée qu'allongée sur son lit et même si cela ne faisait que trois jours, la jeune femme eut l'impression d'être partie depuis des jours. La petite mise au point avec la Duchesse, la rencontre d'Elian, les conversations et autres échanges avec James. Toutes ces choses là tournoyaient encore dans son esprit. Sans compter le fait que le Roi était revenu de sa mission diplomatique, l'ayant plus que jamais à l'oeil. S'il n'avait trop rien dit au commencement du «Bureau» pensant que l'idée mourrait d'elle-même, le Roi ne tarda pas à faire partie des opposants trouvant cela plus que révoltant que sa propre fille ose s'entretenir en privé sur des sujets aussi scandaleux et le tout dans le palais. Plusieurs fois déjà il avait demandé à Méryl d'arrêter ou bien essayer de faire fuir tous ceux et celles s'aventurant jusque devant ses portes, mais voyant le succès grandissant que remportait sa fille, il se trouva rapidement à court d'idées et de moyens pour l'arrêter dans sa démarche. Il était alors passé aux menaces. Hélas, Méryl n'était plus une enfant et savait que son petit business dérangeait. Elle décida donc de continuer en poussant même la chansonnette jusqu'à proposer toutes sortes de potions, huiles, pommades et jouets à une certaine catégorie de clients qu'elle dénommait elle-même comme étant ses préférés.

- Vous semblez pensive, Votre Altesse. Je devine donc que votre entretien avec le Roi ne s'est pas bien passé, souligna Lola en arrivant devant elle

- Cela relèverait du miracle que cette tête de bois puisse un jour m'entendre ou bien même me comprendre. Enfin ! Nous n'allons pas ruminer le reste de la soirée. Dis-moi donc ce que j'ai manqué ces deux ou trois jours passés ! Ai-je du courrier ?

- Une multitude de lettres, comme à chaque fois.

- Apporte-les moi, cela va me divertir et j'ai besoin de penser à autre chose.

Lola s'exécuta et fit entrer trois domestiques portant chacune une grande boîte en bois contenant l'intégralité du courrier de la Princesse. Deux d'entre elles débordaient.

- Ah. Effectivement, releva Méryl en voyant la quantité d'enveloppes s'étaler devant elle.

- Votre absence s'est fait très nettement ressentir. Cependant, nous avons pu garder le système de tri et vous trouverez le courrier en lien avec le Bureau dans la première boîte, vient ensuite toutes les invitations pour des salons, discussions, soirées, bals et pour finir la dernière boîte contient...Les lettres passionnées de vos très nombreux courtisans.

Si Méryl s'était prise de passion pour lire en premier les lettres de ces jeunes hommes et parfois femmes, lui écrivant des quatre coins du royaume afin de lui déclarer leur admiration sincère, sa main s'arrêta avant même qu'elle n'en choisisse une.

- Votre Altesse ?

En fait, elle eut soudainement l'image de James rebondissant dans un coin de son esprit. Ces derniers jours James s'était montré particulièrement...attentifs si ce n'était attentionné et il fallait bien le reconnaître, cela était loin de lui déplaire, mais Méryl savait qu'il pourrait tout aussi bien changer du jour au lendemain de nouveau. Il venait de le faire. Même s'il semblait sincère sur ses sentiments, ce dont elle doutait encore et toujours, elle ne pouvait s'aventurer à lui faire pleinement confiance. Pas à James.

Sa main se saisit alors de la première lettre qu'elle trouva dans le tas et s'empressa de déchirer l'enveloppe afin d'en découvrir le contenu. Ses yeux se posèrent sur les deux premières lignes et son esprit bifurqua de nouveau.Non ! Elle ne se laisserait ni déconcentrer, ni amadouer, ni rien. Il ne le méritait pas.

Mais elle ne pouvait s'en empêcher car au plus profond d'elle-même, Méryl eut envie d'y croire.

- Lola, où se trouve le Prince à cet instant ? demanda-t-elle alors

Princesse Casanova - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant