Le Prince James fut hanté par cette pensée pendant des heures durant. Sur le coup, il excusa un moment de délire, pensant se tromper, mais malgré toutes ses tentatives pour y échapper, il ne pouvait s'empêcher de se demander si cela ne pouvait pas être vrai ? Jusqu'à présent, il n'avait jamais prêté une oreille attentive à tous les commérages qu'il pouvait entendre à l'intérieur du palais car il y avait bien trop de rumeurs grotesques et de ragots idiots pour y accorder une quelconque importance, mais si parmi tout ceci, il y avait un brin de vérité ?
Mais qui ? Et pour quelles raisons ? Le Roi ne s'était jamais remarié depuis le décès de son épouse, signe qu'aucune autre femme n'avait pu prétendre au trône de la Reine laissé inoccupé depuis, donc cela ne pouvait être une femme éprise de jalousie à son égard. Un domestique ? Dans quel intérêt ? La majorité du personnel ayant servit pendant le règne de cette dernière semblait encore aujourd'hui en garder un bon souvenir. Certains se rappelaient d'une femme juste, d'une Reine douce et surtout d'une mère aimante. La tuer ne servirait alors qu'aucun d'entre eux.
Il avait tant en têtes qu'il ne saurait par où commencer ni comment s'y prendre. En outre rouvrir une enquête, sans l'autorisation du Roi, ne ferait qu'attirer une attention dont il se passerait bien ces derniers temps, étant lui-même sujet à divers rires quand il circulait dans le palais. Il n'avait qu'à remercier sa folle épouse pour cela. Son génie diabolique n'avait de limite que sa propre imagination et James comprit enfin, bien que cela prenait encore son temps, pourquoi tant de gens venaient la trouver.
- Oh. Votre Altesse, je ne savais pas que vous seriez ici, fit la voix de Lola.
La jeune femme entra dans la pièce, prenant grand soin de refermer la porte tandis que le Prince, assis sur un fauteuil, la regarda s'affairer, les bras chargés.
- Qu'est-ce donc que tout cela ?
- La correspondance de Son Altesse. Nous avons fini de trier le plus gros des lettres, mais nous lui laissons tout ce qui est d'ordre privé.
- Je savais qu'elle recevait nombres de lettres, mais toute une boîte ? Remplie ? Pourquoi autant de gens lui écrivent ?
- Parce qu'elle est la Princesse ? Et parce qu'elle est douée dans ce qu'elle fait. Cependant, cette petite boîte ne représente en rien son courrier quotidien. L'autre jour, nous en avions trois, bien plus grosses, remplies à rabord.
Lola pouffa discrètement.
- Lola, dis-moi...Es-tu heureuse en étant au service de Méryl ? Ai-je bien fait de t'emmener jusqu'ici ?
- Voilà une drôle de question, Votre Altesse. Je n'ai pas à me plaindre, ma place est dès plus confortable.
- Ce n'est pas ce que je te demande et tu le sais.
- Dans ce cas, permettez-moi d'être honnête.
Laissant les affaires qu'elle tenait dans ses bras sur le bureau et la commode de la Princesse, Lola s'approcha à pas de velours du Prince, allant jusqu'à se mettre à genoux devant lui.
- J'ai juré de vous servir et de ne servir que vous, James. Peu importe la nature de vos ordres ou de vos requêtes, je me suis toujours pliée à votre volonté parce que ma vie vous appartient et elle vous a toujours appartenu. Ne me demandez donc pas si je suis heureuse en servant une toute autre personne car cela relèverait de la cruauté.
- En servant mon épouse, tu me sers aussi. En t'assurant de son bonheur, tu t'assures de ma tranquillité d'esprit. Ne crois pas avoir été punie, Lola.
- Pourtant, ne le suis-je pas ? Vous me punissez pour une erreur commise il y a de cela six années.
- Malheureusement, tu n'es pas la seule fautive et crois-moi que j'aimerais de tout coeur oublier cette soirée.
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Princesse Casanova - Tome 1
RomanceBien que Meryl soit l'héritière au trône, cette dernière n'a que faire de ses responsabilités et de ses devoirs, gouverner ne l'intéresse pas. Au lieu de ça, Meryl souhaite ouvrir sa propre petite affaire car si la princesse a bien un talent c'est c...