CHAPITRE 4 LE LOUP NOIR

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                                 Je flairais aussitôt une odeur étrangère en entrant dans la cuisine de Silly. Millie s'affairait au repas, mettant le plat dans le four, qu'elle avait préparé à l'avance. Millie cuisinait toujours pour tout le monde, et elle s'attelait à présent à la cuisson des légumes, aidée de Meham. Teri mit son nez en l'air et huma cette odeur, puis me sourit. Il murmura,

—  Mmmm. Une femme ? Et elle sent bon, c'est déjà ça !

                           Nous retirâmes nos chaussures dans l'entrée et je remarquais la paire de bottes en cuir noir, que je supposais très chère, et qui était déposée près de la porte. Elle ne tiendrait pas longtemps ici, cette archéologue aux jolies chaussures.

                  Meham m'attrapa l'avant-bras pour le serrer et me tapota l'épaule avec l'autre main. C'était notre salut. Il hocha la tête en signe de respect. Il attendait toujours que je parle le premier, et je lui souris,

—  Alors, ce mariage ? T'en es où ?

—  Millie a invité une pianiste !

—  Ah oui ! Où va-t-elle trouver une pianiste qui viendrait jouer ici ? En plus, un piano ça se déplace pas comme ça ! m'exclamais-je, surpris de ce caprice.

—  Elle l'a trouvé à la réserve, et elle a un piano à elle ! m'assura-t-il.

—  Qui joue du piano à la réserve ?

—  Ben, la femme blanche qui vient faire des recherches sur notre tribu, il paraît !

Je me tournais vers Millie, mécontent,

—  T'as invité l'archéologue à ton mariage sacré ?

—  Hé oui ! Et elle a tout de suite accepté ! Elle joue trop bien ! Elle est vraiment chouette, tu verras ! Et Silly est d'accord ! chuchota rapidement Millie, s'affairant toujours.

    Meham me regarda en haussant les épaules, et il me sourit. Enfin un sourire à la Meham, sans vraiment sourire,

—  C'est ce qu'elle veut, alors...

         Bien-sûr, accéder à tous ces besoins et à toutes ces envies faisait partie de l'assimilation, en plus de la protéger. Je me tournais vers Teri, qui reniflait toujours, le nez en l'air, tentant de définir la personne qui se trouvait proche de Silly dans le salon.

—  Cette odeur de fleurs, vraiment suave... me chuchota t'-il en me faisant un clin d'œil. Avait-il dans l'idée de me coller dans les bras de cette femme, qui avait certainement un âge bien avancé ?

— Arrête ça tout de suite ! lui soufflais-je, furieux.

— Quoi ? Tu sais même pas à quoi elle ressemble ! Sois pas fermé ! ironisa-t'-il.

         Meham et lui étaient hilares. Me taquiner faisait partie de leur stratégie afin de me rendre plus enjoué, disaient-ils. Millie soupira,

—  Vous êtes pas sympas ! nous sermonna-t'-elle. Millie semblait sous le charme. Elle avait le don d'empathie, elle sentait les gens avec le cœur et elle se trompait rarement sur eux.

                 Silly nous interpella et nous nous rendîmes dans le salon. Elle était là, et se leva en nous voyant, polie. Plus jeune que nous, elle avait une classe naturelle, sûrement due au milieu aisé dont elle était issue, ça se voyait. Grande et mince, elle était vraiment séduisante. Même très belle, dans son jean qui révélait ces formes et son pull qui en cachait d'autres. Elle avait des cheveux roux clairs, très longs, rangés dans une tresse épaisse. Une mèche flottait sur sa joue. Et ses yeux ! Si clairs et bleus, qu'ils en étaient hypnotisant. Son visage ovale était bien dessiné et elle avait des lèvres charnues. J'eus soudain un désir fugace qui m'envahit et que je réfrénais aussitôt. Elle me plaisait physiquement.

La Loi De La Louve Tome 1 La Grande AuroreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant