CHAPITRE 21 LE LOUP NOIR

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                                              C'est le soleil qui me réveilla. Il traversait joyeusement la grande lucarne de mon grenier. Il était si rare que j'en fus surpris. Je plissais les yeux et soupirais de plaisir. Une autre belle journée s'annonçait ! J'eus soudain... froid ? Cette sensation que je ne connaissais pas, je mis du temps à la traduire. Eve s'était levée sans me réveiller et son absence avait laissé à la place ce froid que je ressentais à présent. Son aura m'avait traversé pendant quelques heures et ce contact prolongé avait créé cette sensation que je trouvais vraiment... désagréable. Je frissonnais pour la première fois de ma vie. Je me levais souplement et me dirigeais vers la salle de bain, qui était libre. Teri était déjà levé. Je pris rapidement une douche.

                     Je savais que c'était une journée importante pour notre toute jeune meute et surtout pour Eve. Je m'inquiétais de son état d'esprit. Je glissais sur la rampe d'escalier et je trouvais mon frère en train de préparer des pan cake. Il grignotait ses boules de céréales tout en les retournant. Il avait les traits tirés. Lui qui m'accueillait toujours par une petite plaisanterie taquine restait étrangement silencieux. Il hocha juste la tête afin de me saluer.

               Eve finissait de se préparer, j'eus donc quelques instants afin de parler avec lui.

—  Tu sembles inquiet, lui fis-je remarquer en susurrant et tout en goûtant un de ces pan cake.

—  Je le suis, oui, me répondit-il sur le même mode. Tu ne l'es pas toi ? reprit-il, étonné.

—  Bien-sûr ! Eve ne sait pas contrôler son aura. Va savoir ce qui va se passer ! Lui répondis-je. Puis, après un silence, je remarquais, posé dans un coin, un sac de sport rouge. Tu vas prendre ton sac des premiers secours ?

—  Oui. Si Eve revient de sa transe, elle aura froid, ça nous le savons, mais je crains qu'il y ai des... complications. Je préfère avoir ce qu'il faut. Teri était prévoyant et toujours professionnel, et cela me rassura.

—  Elle a dormi avec moi cette nuit, lui confiais-je.

— Ah ! fut sa seule réponse. Étonné de son manque d'engouement à cette nouvelle, je n'ajoutais rien. Teri n'était pas dans son état normal.

—  Il y a un problème, mon frère ? lui demandais-je, inquiet de son silence.

        Il se tourna vers moi pour me répondre, rassurant,

—  Non. Je suis juste... crevé ! Je... Je dors mal en ce moment.

            L'odeur d'Eve traversa la grande salle, puis rejoignit le salon de musique. Un garage qui devenait un salon de musique, encore une chose qu'Eve avait transformé et qui n'était pas banal. Nous entendîmes alors des notes de piano s'élevaient. Teri mit la tête en arrière et ferma les yeux. Il se concentrait afin de juger de son état d'esprit au travers du morceau qu'elle interprétait.

—  Eve est anxieuse, Dean, jugea-t-il, puis il poursuivit en regardant dans ma direction. Il te faudra être très vigilant, tu sais qu'elle peut vite être... déboussolée. Il faut lui parler et la rassurer afin que cela ne tourne pas en crise d'angoisse, me conseilla t'il.

           Il semblait souvent mieux la comprendre que moi, comme s'il savait traduire ses gestes et connaître son état émotionnel. Il m'était d'une grande aide, je ne pouvais pas le nier. Il savait trouver les mots pour l'apaiser bien mieux que moi. Nous n'étions pas trop de deux, je le percevais à présent. Je me dirigeais vers le salon de musique. La porte était ouverte, et je vins m'asseoir près d'Eve, posant la tasse de thé que je lui avais préparé et une assiette de pan cake recouvert de beurre de cacahuètes qu'elle adorait, sur le piano. Elle l'avalait à la petite cuiller au petit déjeuner.

La Loi De La Louve Tome 1 La Grande AuroreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant