CHAPITRE 8 LE LOUP NOIR

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                                  La passant de mon dos à mes bras, j'entrais sans frapper chez mon grand-père, puis l'emmenais vers le salon. Elle était à présent inconsciente. Je la posais délicatement sur le canapé. J'enlevais rapidement la veste trempée d'Eve et la jetais vers l'entrée, devant un Silly stupéfait et très inquiet,

—  Vous avez eu un accident ?

—  Non, Lala. Je l'ai... assimilé ! L'orage nous a surpris et je suis redescendu en courant. Mais c'est elle qui est épuisée, je ne comprends pas ! lui expliquais-je, anxieux de son état.

          Je cherchais une couverture dans le salon, n'en trouvant pas je la cherchais dans la chambre de Silly. Lorsque je revins, Silly s'était penché vers elle et récitait une prière dans notre langue.

—  C'est à toi de la réchauffer, Dean. La couverture ne suffira pas. Elle t'a fourni son énergie, son aura. Il faut à présent que tu l'aides à se revitaliser, m'expliqua Silly, en caressant tendrement sa joue.

—  Comment ? Je tenais la couverture dans les mains, démuni.

— Tu sais ce que tu dois faire, takoja... Ne réfléchis pas ! Agis ! exigea-t'-il de moi.

            Je la relevais légèrement tout en me plaçant derrière elle et plaquais son dos contre mon torse, puis je l'enlaçais Ma chaleur était plus élevée que la moyenne. 40°C. J'étais un alpha et comme tous les alphas, je possédais aussi cette étrange disposition. Je n'avais jamais froid. Enfant, Silly et mon père nous faisaient marcher nus, Teri et moi, dans la neige. Je la serrais contre moi. Son contact m'apaisa aussitôt. Je posais ma joue sur le haut de sa tête, tendre. Elle était frigorifiée. Je ressentais en moi ce froid glacial. Comment pouvait-elle avoir aussi froid ?

            Silly attendait mes questions. Son regard était posé sur elle et il était intensément respectueux.

— Pourquoi l'ai-je assimilé alors qu'elle n'est pas des nôtres, Lala ?

—  Je n'ai pas toutes les réponses, takoja. Mais je crois qu'Eve est une Wakan. Non, en fait, j'en suis certain à présent ! J'ai remarqué qu'elle avait une aura pendant que je travaillais avec elle, m'assura-t-il. Et si tu l'as assimilé...

—  Pourquoi a-t-elle si froid ? Je n'arrive pas à la réchauffer !

— Il faut un peu de temps, Dean. Sers-toi de ta grande patience, et surtout reste calme. Elle va t'influencer constamment à présent et c'est toi qui pourras l'apaiser quand elle en aura besoin. Son aura semble puissante mais elle ne la contrôle pas. Personne ne l'a formé. Tu vas devoir tout lui apprendre. Ce sera difficile. Ses croyances et son éducation vont être de grands obstacles. Alors ta grande patience sera un atout, m'éclaira-t'-il.

                   Elle remua. Je me sentais si bien. Et je voulais qu'elle aille bien. Je la serrais de nouveau contre moi mais cette fois, pas pour la réchauffer, mais parce que cela m'enchantait de la tenir dans mes bras. Sa respiration était plus apaisée. Je percevais que la chaleur remplaçait le froid glacial en elle. Ça marchait !

— Appelle-les Dean, tu vas avoir besoin d'eux à présent, me proposa Silly.

      Il me demandait de contacter Meham et Millie. Meham était mon second, comme toute sa lignée l'avait toujours été avec nous, les Blackwolf.

—  Meham, j'ai besoin de toi, chez Silly, pensais-je.

     Je n'avais pas besoin de portable ou même de crier. Je savais me connecter à Meham en cas d'urgence, et ce, depuis toujours. C'était comme ouvrir le canal mental de Meham et le refermer.

La Loi De La Louve Tome 1 La Grande AuroreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant