Mon objectif ? TOI.

chapitre 22 : vraiment...?

◇message d'avertissement◇
ce chapitre peut être violent pour certains, soyez vigilent

J'ai décidé de ne pas sortir ce jour là.
J'en ai marre. J'ai l'impression de tourner en rond. D'être retournée au collège.

Or, là, ce sera différent. Je dois couper tout contact avec qui que ce soit. Je ne veux pas propager mon angoisse.
Et puis même, qui s'en occuperait ? Pourquoi je me casse la tête avec Lewyn ? Cette nuit là, nous avons beaucoup parlé.
Je lui ai tout raconté. Mais je me rends compte que je n'aurais pas dû. Même si dans tout les cas, je suis fichue.

Je pense que je vais demander à y retourner même. C'était bien mieux sans moi ici.

Je ne dors plus. Je n'ai absolument plus d'appétit. En ce moment, Anita n'est pas là, elle a des rendez-vous urgents, mais bon, pas besoin de s'en soucier, Aseri lui a déjà transmis que "j'allais bien", et qu'il ne fallait pas s'en faire.
Mon père travaille également beaucoup en ce moment.

Donc je préfère mieux m'isoler. C'est mieux pour tout le monde.
Je me sens assez...fatiguée. Fatiguée de la vie. Fatiguée de tout.

Lewyn a beau essayer d'entrer, de toquer, ou de crier mon nom derrière la porte, je me sens trop vide pour réagir.

Je n'ai pas rechuté d'un coup, bien sûr qu'il s'en est passé des choses. Mais est-ce que j'ai vraiment la force pour tout vous  raconter...?

Je ne sais pas. Je devrais peut-être essayer de fermer les yeux un moment. Je me sens épuisée, mais je ne suis pas fatiguée.  Je me sens perdue dans un grand vide. Je tremble, mais je n'ai pas peur.
J'ai mon ciseau à la main. Oui, il fallait s'en douter.

Lewyn a beau essayer d'amener Yuno jusque devant ma chambre pour me convaincre d'ouvrir, cela n'empêche pas de laisser couler de mon bras de grosses gouttes rouges s'accumulant pour tomber les unes après les autres sur le sol, et se multiplier.
Je ne sens rien. Je me sens vraiment vide. Sans émotion. Rien. Juste mon ciseau, et ma petite vie désespérément vide.

En lâchant mon ciseau, qui tombe sur les petites gouttes rouges réunies, ce sont cette fois ci des larmes qui tombent.
De grosses larmes. De douleurs. De pitié. De culpabilité. De honte.

Je n'ai à présent qu'une envie. Voir Léo. C'est maintenant ma seule préoccupation.
Je veux rester à ses côtés pour toujours. Plus jamais le quitter. Le prendre dans mes bras et ne plus jamais le lâcher. Avoir avec lui un discours sans fin.

Avec mon visage toujours aussi humide, et mes bras toujours aussi rouges, je sors de ma chambre.

Je me fiche de ce que les autres vont en dire. Je m'en fiche. À présent, laissez moi tranquille. Je ne veux plus de vôtre confiance beaucoup trop artificielle. Je ne veux pas d'aide. Pas de compagnie. Pas de soutien. Rien. Juste être seule. Seule avec Léo. Rien de plus. Rien d'autre.

Lorsque Yuno me voit dans mon état, il ne se gêne pas, et me prend dans ses bras. Je ne ressens absolument rien. Seulement le vide qui me traverse. Le désespoir. L'envie de m'isoler. De me couper du monde.

Je sens le corp tremblant de Yuno contre moi. Je sens qu'il a de la peine pour moi. Or pourquoi ? Pourquoi avoir de la peine pour un être aussi inutile et raté.

La question que vous devez vous poser en même temps que Yuno est que s'est il passé.

Et bien d'abord, sur le chemin en direction de mon endroit préféré avec ma personne préférée, laissez moi vous expliquer qui est Margo.

Margo est une "connaissance" de primaire.
C'était ma meilleure amie. Mais elle aimait beaucoup me ridiculiser, me faire des coups de traîtres, me trahir.

À ce moment là, je me disais que ce n'était pas méchant, et vu que ceci faisait rire tout le monde, il n'y avait pas de raison que je vois ça comme méchant.

Or plus les années de primaires ont avancées, plus ces "blagues" sont devenus...du harcèlement. Je me souviens. Il y a des fois où je passais des journées entières enfermée dans les toilettes. Des journées où je ne pouvais manger normalement. Des journées où je ne pouvais marcher normalement sans être alertée méchamment, poussée, ou même quelques fois être battue.

Je considère que vous en savez déjà trop.
Telhsa faisait parti des personnes qui en profitaient le plus, et ces deux pestes ont formé un super duo pour recommencer au collège, vous le saviez déjà, pas besoin de tout réexpliquer.

Je n'ai même pas commencé mon histoire que j'ai déjà les mains qui tremblent.
Croyez moi, le pire est à venir...