chapitre 23 : en quatre semaines

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◇message d'avertissement◇
ce chapitre est très violent.
Faites attention au contenu qui peut en venir à choquer certains.

Assise parterre, aux côtés de Léo, Lewyn et Yuno, je regarde le ciel, et je ferme tout doucement les yeux.

Il y a quatres semaines, je me souviens, je continuais de lire mon livre préféré d'Emie-Flambois. On était en cours de sport.
J'en ai déjà parlé, mais pas du reste du déroulement de la journée.

Ce jour là, le proviseur de ce lycée était venu me voir. Une nouvelle partenaire. Il considérait que Kaito était trop intelligent et occupé pour me prendre en charge.

J'étais un peu soulagée. Mon angoisse commençait à s'apaiser, mes tremblements s'atténuer, et j'ai réussi à suivre un cours de français.

Le fait que ce soit une fille ou pas m'importait peu.
Or ce qui m'importait moins était l'identité de cette personne.

Je ne savais pas si être partenaire avec cette personne était pire qu'avec Kaito.
Je la connais depuis la primaire, et je ne l'ai jamais appréciée, c'est de Margo dont je parle.

La première phrase que m'a adressée cette personne était "Alors, contente de me revoir la dépressive ?" accompagné d'un ton très moqueur et d'un sourire bien méchant.
Je me souviens des moindres détails, comme si je venais à peine de le vivre.

Je devais malheureusement dormir chez-elle. Passer tout mon temps avec elle.
Et ce n'est pas parce que Kaito n'était plus mon partenaire qu'il me lâchait pour autant...

Depuis ce changement, il est devenu très froid. Pas étonnant, il a toujours été comme ça, notamment avec Léo.

Mes journées se sont transformées en cauchemar. Avec Margo, et Kaito, on était tout le temps isolé du monde.
Ils ne faisaient que me poser des assez questions réciproques, pour but évident de me rappeler toutes les atrocités du collège.

Ceci n'a été que la première semaine.

Vendredi après-midi, les choses se sont encore plus aggravées.
J'ai décidé de reprendre le dessus, en me rappelant à quel point Kaito n'a pas mérité d'avoir Léo parmi ses fréquentations.

Autant vous dire que le soir même, mon bras gauche et ma cuisse droite étaient si bleus que je ne les sentais plus.
Mes pensées étaient tellement remplies de mauvaises paroles entendues, que je ne pouvais lutter pour ne pas sombrer.

C'était vraiment le désastre total.

Je me demande comment j'avais fait pour attendre avant de saisir mes ciseaux.
C'est depuis ce moment là que cetta mauvaise habitude des ciseaux me vient par réflexe.

Heureusement, je boîtais juste.
Je n'étais pas sortie de la chambre d'amis de chez Margo du week-end.
De plus, mon livre préféré a finit en morceaux le Lundi de la semaine d'après.

Les réflexions ont évolué en "t'es nulle","tu sers à rien de toute façon","qu'est-ce que tu fais encore là ?", "pourquoi tu ne vas pas rejoindre Léo puisqu'il te manque tant que ça ?"

Alors que nous ne sommes pas encore arrivés à l'essentiel de mon histoire, je ne peux m'empêcher de verser des larmes.
Tristesse. Désespoir. Impuissance.

Après 5minutes de récupération, Yuno me fait un câlin, et ceci me donne le courage de continuer mon histoire.

C'est mardi que j'ai reçu cette cicatrice sur la joue gauche.
À chaque fois qu'elle guérissait, c'est Kaito qui se prenait un plaisir fou à me l'empirer.

C'est Margo qui amplifiait mon état en me laissant des bleus sur les endroits du corps couverts par mes habits.

Et pour couronner le tout, les deux ensemble m'ont bousillé mon mon état moral, ce qui a entraîné l'arrivée régulière de mon ciseau dans ma vie.

Ceci résume à peu près la deuxième semaine. Ma lutte à ce moment a perdu tout son espoir de victoire.
Désastre. Malheur. Incapacité.

La troisième semaine s'est passée avec Telhsa qui s'est ajoutée.
Autant vous dire que ma seule motivation de la journée était d'arriver jusqu'au soir.
Plus la semaine avançait, plus j'ai sentie le vide m'envahir. Plus aucune motivation. Plus aucune émotion. Juste le désespoir. Le vide. La dépression. Le dégoût. Le dégoût de tout. de la vie. De moi-même.

J'ai le cœur serré. Je me remets à pleurer, mais cette fois-ci, ce ne sont pas des larmes qui sortent, mais un peu toute mon angoisse qui se déchaîne, qui se relâche, qui se défoule.

C'est violent. Ça fait mal. Très mal.
C'est insupportable. Je n'arrive pas très bien à respirer. J'ai la tête qui tourne. Je me sens perdue. J'ai peur. Je suis terrifiée. J'en ai trop dit. Ça devient trop. C'est insupportable. C'est très douloureux.

Lewyn me dit de m'arrêter là.
Elle dit que le fait de ressortir ça me fait beaucoup trop de mal, et qu'il faudrait que j'arrête là.
Or. je ne lui ai pas dit le plus important.

J'ai beau essayer de lutter, ma lutte est réduite à de gros tremblements.

Suivi de Yuno, Lewyn me dirige vers ma chambre. Elle m'allonge sur mon lit, et essaie de me détendre. Elle ne me lache pas la main.

"Quand la nuit est levée, il y a le ciel qui est rempli d'étoiles. Considère les étoiles comme toutes les personnes autour de toi. Maintenant, on considère la lune comme ce tout ceux qui croient en toi. Concentre toi sur la lune. La lune est bien plus visible dans la nuit. Pourquoi, à ton avis ? La lune est sincère Mei. La lune est là pour te guider, te consoler, et t'aimer. Même si elle peut changer d'image, elle ne sera jamais vide. Il y aura toujours quelqu'un pour t'aimer. Ne l'oublie jamais. Concentre toi sur la lune, et non les étoiles." me murmura Lewyn assise sur le bord de mon lit, avec une main tendrement posée sur ma tête, me caressant.

Regarder la lune, et jamais les étoiles.
Se concentrer sur la lune, et non les éto...
Pensais-je avant de m'endormir doucement, et détendue.
Ce que représente Lewyn.
Sagesse. Confort. Douceur.

Alors que je dors paisiblement, j'ignore ce qu'il va m'arriver le soir même, le lendemain, les jours qui vont suivants...

Mon objectif ? TOI.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant