Je ne sais plus quoi penser.
Ce n'est pas réel, non, c'est faux, tout est faux, rien ne s'est passé, on ne se connaît pas.
Je ne connais pas de Kaito. Je n'ai jamais connu de Kaito.
Non non non.On arrive devant une boulangerie, il est 16h30.
Aseri veut s'acheter des bonbons. Tout le monde est d'accord pour en acheter aussi.Personnellement, je ne suis pas fan de bonbon. C'est trop de sucre pour moi. Léo aussi n'aimait pas les bonbons, lui, ce qu'il aimait, c'était le chocolat noir.
Voilà pourquoi je ne mange que ça quand il s'agit de sucre.J'ai découvert, à ma grande surprise, que Kaito non plus n'aime pas les bonbons.
Bon, on va croire qu'on est une secte contre le sucre.
C'est pour cela que j'ai dû attendre toute seule dehors avec lui pendant que les autres allaient s'acheter des bonbons.
Certe mon humeur était déjà basse, mais Yuno me parlait pendant ce temps, donc ça allait.
Mais là, je sens que si je continue comme ça, je vais refaire une crise d'angoisse.Il faut que j'aille voir Léo. Maintenant. Là, tout de suite. Je préfère être avec lui plutôt qu'avec quelqu'un qui a complètement détruit sa vie.
Je pense que je ne pourrai jamais lui pardonner.J'enverrai un message à Aseri plus tard. Là, c'est l'heure de voir Léo.
Il m'a beaucoup trop manqué depuis hier. Je veux le revoir et lui reparler.Mais lorsque je m'apprête à partir, encore plus surprenant, Kaito me demande d'une voix calme et posée où est-ce que j'allais.
Dans le ton de sa voix, il n'était pas méchant, mais il avait juste un ton normal.Franchement, on aura tout vu ! Je lui répond sans me gêner que je vais quelque part, et que ça ne le regarde pas.
Comme depuis le début de notre conversation, sans me regarder dans les yeux, il me dit qu'il est désolé.
Je n'ai envie que d'une chose, c'est lui dire de me ficher la paix.Mon angoisse ne fait que monter, je savais que j'aurais dû partir directement.
Là, comme on parle d'une chose en rapport avec Léo, c'est très violent.Tellement que je n'arrive plus à tenir debout, les mains sur les oreilles,les yeux fermés très fort, à deux doigts de pleurer.
À ce moment là, Kaito semble s'inquiéter pour moi.
Mais c'est logique, car les autres sont revenus.
C'est évident de vouloir montrer à ses amis une image positive de nous en rognant les choses négatives du passé. La chose qui m'a touchée, c'est que Yuno a tout de suite comprit que je devais partir dans un endroit tranquille.Même si je tremblais encore, avec quelques larmes aux yeux, il m'a accompagné jusqu'au cimetière. J'ai donc eu l'idée de l'amener voir Léo.
Je sais, je sais, ce n'est pas une bonne idée, oui, on a vu ce que ça a donné avec Aseri, mais je suis sûr qu'avec lui ce sera différent.
Je ne lui raconterai pas tout comme à Aseri.
De toute façon, j'en ai pas les moyens, sinon j'explose.Au début il refuse, par politesse, mais il fini par accepter de rester à condition de ne pas tarder.
Comme vous le savez maintenant, je fais les présentations.Alors là, encore une fois, je suis surprise.
C'est la première fois que je vois quelqu'un respecter Léo aussi sérieusement.
Car, après les présentations, Yuno s'incline légèrement en-avant, la main sur le cœur, et dit d'un ton très chaleureux :
"Eh bien, bonjour Léo, je suis enchanté de faire ta connaissance, et honoré d'avoir le droit de te parler".Je vous avoue qu'à cet instant, mon angoisse est bien redescendue.
J'ai donc parler à Léo, et raconté à Yuno, sans trop de détails que c'était (et ça le sera toujours !!) mon meilleur ami. Je lui ai également dit que Kaito était une ancienne connaissance. Pas un ami, juste une connaissance. Une ancienne d'ailleurs.
Nous sommes restés comme ça un long moment.Lorsque nous nous apprêtions à partir, je vois Aseri et ses amis arriver en notre direction.
Je ne veux pas que Kaito s'approche, ne serait-ce qu'un pas de plus, de Léo.
Enfin plutôt, je veux qu'il se rende compte de ce qui est arrivé par sa faute.Donc je fais signe à Yuno de ne pas faire un pas de plus, et je les laisse s'approcher.
J'espère qu'il va culpabiliser, même si c'est un peu trop tard pour avoir des regrets.Plus Aseri et ses amis s'approchent, plus l'humeur redescend.
Aseri essaie donc de rattraper le coup en disant d'une voix énergique :
"Oh mais je vois que nous n'avons pas fini les présentations ! J'ai oublié de vous présenter mon nouvel ami ! Il s'appelle Léo, et ça fait déjà une semai..."Aseri s'arrête sur ces mots, car Kaito lui a lâché la main violemment.
Ça se voyait qu'il voulait qu'elle arrête de parler par son regard.
Un regard noir, sombre, triste. Quelque chose le dérangeait. Nous savons tous ce que c'est.Aseri lui reprend la main, et lui demande ce qu'il ne va pas. Mais il ne veut pas répondre. Sans prendre compte des gens autours, d'un ton très faible, triste, lent et épuisé, il me regarde dans les yeux et dit :
"Désolé. Désolé pour toi et...pour lui. Désolé pour tout".Il ne peut pas s'empêcher de regarder la lettre.
La lettre rose.Pour on peut la différencier des autres, car pour la protéger, je l'ai mise dans une pochette plastique, pour qu'elle ne s'abîme pas. J'ai également marqué "merci" en gros dessus, et des fois, quand je me sens triste, je fais des cœurs dessus.
Mais je ne peux pas accepter des excuses aussi facilement.
C'est bien de se rendre compte de ses actes, mais pas deux ans après, et pas en essayant de me faire venir à bout pour que j'essaie de le rejoindre.Je préfère ne pas lui répondre. Accepter des excuses aussi soudaines, c'est trop pour moi. Surtout que je ne sais même pas si elles sont sincères.
Un grand silence règne.
En marchant vers la sortie, je passe à côté de lui, en lui disant de ne plus jamais venir aussi proche de Léo, car ma confiance en lui a disparu depuis bien trop longtemps pour accepter de telles excuses.
Je dis au revoir à Yuno, et part, dans le silence, en laissant les autres dans l'incompréhension et l'ignorance de la situation.
C'est mieux ainsi.
Pas besoin de plus de détails.Nos actes, on ne les regrette pas, on les assume.
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Mon objectif ? TOI.
Literatura faktuMei, actuellement au lycée, en seconde, se sent mal dans sa vie. elle est terrifiée à l'idée de devoir, encore une fois, faire face à sa plus grande peur : sa présence un peu trop encombrante. Comment va-t-elle s'en sortir face à ce problème ? Et su...