Partie 3 - Le dîner.

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« Oh, Aurélien... Comment tu te sens, mon chou ? »

Il força un petit sourire sur ses lèvres en entendant une des amis de Julien lui demander ça en entrer dans l'appartement. Aujourd'hui, c'était son anniversaire et pour fêter ça, Julien avait invité plusieurs personnes de leur entourage à venir prendre l'apéro. C'est juste un dîner, s'était-il répété toute la journée jusqu'au soir. Quand Julien lui avait dit ce matin qu'il avait organisé ce petit apéro surprise chez eux pour son anniversaire, il s'était aussitôt senti étouffer. Il ne savait pas s'il était prêt à revoir autant de gens en même temps dans un lieu clos et quand il avait expliqué cela à Julien, lui demandant s'ils ne pouvaient pas faire quelque chose juste tous les deux à la place, celui-ci avait paru irrité. Julien lui avait dit qu'ils avaient déjà passé près d'un mois à la campagne pour s'éloigner de la ville et qu'à présent, il fallait qu'il fasse des efforts parce que sinon il ne guérirait jamais de sa récente claustrophobie due à l'attaque. Et puis aussi qu'il avait envie de voir ses amis. Alors il n'avait pas insisté et avait accepté à contre-cœur. Après tout, il avait raison. Et c'est vrai que ses amis devaient lui manquer à cause de lui. 

« Tiens, je t'ai fait un petit présent, lui dit Clara en lui tendant un petit paquet cadeau et il la remercia d'un sourire en le prenant dans ses mains. Pour ton retour parmi nous. »

L'amie de Julien s'en alla après lui avoir pressé légèrement l'épaule et il l'entendit saluer son copain dans son dos. Il sentit son cœur le serrer doucement en voyant à quel point ils lui parlaient encore tous de cette manière compatissante qu'il ne supportait pas, le faisant se sentir comme un moins que rien. Comme une petite chose fragile qu'on doit éloigner du monde réel au risque qu'elle ne se brise. Au moins Julien n'agissait pas comme ça avec lui. Il ne le supporterait pas.

***

« Aurélien, t'es où ? Aurélien ? »

Il sursauta en entendant la porte des toilettes dans lesquels il s'était réfugié s'ouvrir et quand il releva la tête de ses genoux, il tomba sur Julien. Celui-ci l'observa un long moment sans rien dire et, malgré les larmes qui lui brouillaient un peu la vue, il lui parut être contrarié.

« Je peux savoir ce que tu fais là ?

— Je... Je suis désolé, je ne me sentais pas très bien... J'avais besoin d'être un peu seul dans le noir...

— On a des invités, tu peux pas disparaître comme ça pendant un quart d'heure, lui dit Julien en s'accroupissant en face de lui et il hocha la tête en compréhension. T'as refait une crise d'angoisse ?

— O-Oui... J'avais du mal à respirer alors j'ai préféré m'isoler un instant pour calmer mes battements de cœur...

— Ok. Et ça va mieux maintenant ? lui demanda Julien d'un air impassible et il hocha la tête. Bien. Je vais servir le café. Sors quand t'auras fini. »

Il voulut rattraper son copain mais ce dernier était déjà debout et l'instant d'après, la porte se referma derrière lui. Il replongea alors sa tête dans ses bras croisés et prit une profonde inspiration avant d'exhaler un long soupir. Julien. Non, celui-ci n'agissait pas vraiment de manière compatissante avec lui. Mais peut-être que des fois, juste des fois, ça lui ferait du bien qu'il agisse un peu ainsi avec lui.

***

Il fronça les sourcils en sentant Julien le rejoindre dans le lit après avoir fini son match de foot, étant sur le point de s'endormir avant qu'il ne le rejoigne.

« Mm... Pas ce soir, s'il te plaît, je suis épuisé, dit-il d'une voix fatiguée en le repoussant alors qu'il le sentait déposer des petits baisers dans son cou et il entendit Julien marmonner un juron dans sa barbe.

— Putain, Aurélien. Ça commence à devenir chiant là. Tu te rends compte depuis combien de temps on l'a pas fait ?

— Désolé, s'excusa-t-il en entrouvrant les yeux pour regarder son petit-ami et il força un petit sourire navré sur ses lèvres pour lui montrer qu'il était sincère. Demain, d'accord ? Je serai moins fatigué.

— Ok, on verra. Si tu trouves pas une énième excuse.

— Julien... »

Il approcha sa main du visage de son copain mais celui-ci se rallongea à ses côtés sur le lit sans le laisser le toucher. Puis, il le vit lui tourner le dos et il se mordit fortement la lèvre inférieure en le voyant faire ça. Cette fois encore, il semblait l'avoir repoussé bien malgré lui. Il s'en voulut aussitôt, mais ne sut pas quoi faire pour se faire pardonner alors il resta sur son côté du lit, les yeux rivés sur le dos de son copain allongé à côté de lui. Il le sentait s'éloigner de jour en jour, et il ne savait pas quoi faire.

Fiction OrelxGringe - Te retrouver. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant